SPARTE - 1999
Âge du Fer - Protogéométrique - Géométrique
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romain
Période byzantine - Protobyzantine - Médiobyzantine - Tardobyzantine
En 1998 et 1999, la Ve Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques a mené une quarantaine fouilles d'urgence dont nous résumons ici les principaux ré¬sultats, publiés dans AD 53 (1998) [2004] Β'1, p. 149-170 ; 54 (1999) [2005] Β'1, p. 159-175 [E. Zavvou, A. Thémos, I. Efstathiou]. La 5e Éphorie des antiquités byzantines a effectué de son côté sept fouilles d'urgence, dont les résultats sont résumés dans AD 53 (1998) [2004] Β'1, p. 216-221 ; 54 (1999) [2005] Β'1 , p. 220-223 [E. Bakourou, E. Katsara].
Vestiges antiques
1) Habitations et autres constructions. — Des vestiges d'habitations d'époque romaine, fondées pour la plupart sur des bâtiments d'époque hellénistique, ont été explorés, surtout dans les secteurs Nord et Nord-Ouest de la ville moderne, notamment : – une maison avec cour, dont plusieurs pièces étaient pavées de mosaïques (motifs géométriques, Aphrodite) ; la maison était bordée d'une rue (larg. 3,75-4,15 m) munie d'une canalisation ; mobilier intéressant (fragments de plaquettes votives en terre cuite, figurines, lampes, monnaies en bronze) (angle des rues Platanista, Thermopylon et Tyndaréo, terrain Dimitropoulou) ; – une maison d'époque hellénistique dont une pièce était pavée d'une mosaïque représentant un lion et d'autres animaux ; parmi le mobilier plusieurs fragments de bols mégariens dont certains portent des inscriptions (rue Thermopylon 94, terrain Photopoulou) ; – trois pièces adjacentes appartenant à un bâtiment d'époque romaine (angle des rues Platanista, Vrassidou et Ananiou, terrain Koulogeorgiou et Tsiapa) ; – deux bâtiments d'époque romaine séparés par un espace non couvert traversé par une canalisation ; l'un d'eux, de construction massive, renfermait un pavement en mosaïque avec motifs géométriques et canthare d'où sortent des rinceaux (rue Pitanis, terrain Georgané) ; – des restes de constructions des époques hellénistique, romaine et byzantine (rue Triakossion, terrain Souchléri) ; – des vestiges s'échelonnant entre l'époque archaïque et l'époque tardo-romaine (parodos Saketta, terrain Vergadou) ; parmi le mobilier recueilli on note plusieurs lampes à vernis noir, des vases en terre cuite et en verre, plusieurs objets en os et en bronze (épingles, cuillère) ainsi qu'un objet de bronze en forme de phallus provenant sans doute d'un tintinnabulum (fig. 53) ; – des vestiges architecturaux d'époque romaine et byzantine ainsi qu'une fosse-dépotoir peu profonde contenant un riche mobilier votif archaïco-classique (céramique, plaquettes et figurines en terre cuite), dont une plaque en terre cuite avec représentation de Méduse en relief (fig. 54) ; il s'agit sans doute d'un dépôt provenant d'un sanctuaire proche ; – les restes de trois maisons hellénistiques organisées autour d'un espace non couvert qui renfermait un puits (rue Kyprou , terrain Koutsoviti) ; – dans le terrain des Anciennes Prisons, des vestiges architecturaux épars de toutes époques et de la céramique s'échelonnant entre l'époque géométrique et l'époque paléochrétienne ; parmi la céramique classique, on note un fragment à figures rouges représentant une figure masculine à himation portant une torche (angle des rues Léonidou et Dioskouron , terrain Pavli-Mavroyanni) ; – dans la partie Ouest de la colline de l'hôtel Xénia, un petit dépôt contenant de la céramique hellénistique ; la présence d'un vase déformé par la cuisson suggère qu'il pourrait s'agir du dépotoir d'un atelier céramique (rue Archimidou, terrain Varzakakou) ; – dans le terrain Zacharaki, rue Staufert (v. BCH 127 [2003] Chron., p. 783), de la céramique géométrique et du mobilier d'époques tardo-classique et hellénistique, parmi lequel de nouveaux fragments d'acrotères avec des têtes en relief (fig. 55) ; – dans la région de Pitani, tout près du site archéologique de l'acropole de Sparte (terrain Florou Stamatopoulou) , les vestiges d'une maison d'époque romaine à cour à péristyle, dont les murs étaient décorés de peintures murales (fouilles de la 5e Éphorie des antiquités byzantines) ; – des vestiges de bâtiments des époques tardo-romaine et byzantine (place centrale de la ville et rue Alkmanos, v. aussi infra « vestiges byzantins ») .
Les seuls vestiges explorés dans le secteur Sud de la ville (route nationale Sparte-Gytheion, terrain Pétroulia) sont ceux de trois murs et d'un péribole archaïco-classique ; parmi le mobilier recueilli, un fragment d'acrotère discoïde, un lécythe à figures noires et des fragments de pithoi à décor en relief représentant la partie inférieure de deux animaux et une figure humaine.
2) Bain. — Une grande partie d'un bain d'époque romaine (hypocauste, canalisations, murs, sols en plaques de terre cuite) a été fouillée rue Alkmanos, terrain Kanellopoulou, secteur Nord-Ouest de la ville ; l'espace fut transformé à l'époque paléochrétienne en cimetière (neuf tombes mises au jour), la fonction urbaine de ce secteur étant apparemment transférée aux abords de l'« acropole ». Lors de travaux menés par la Compagnie d'électricité, on a exploré, dans la partie Nord-Ouest de la ville (54-60, rue Irakleidon), la suite du complexe thermal romain qui avait été fouillé en 1973 dans le terrain Kokkonou (v. BCH 104 [1980] Chron., p. 607), mettant au jour plusieurs pièces à hypocaustes.
3) Rues. — Une rue bordée de murs de terrasse, dont on a reconnu deux chaussées, datant d'époque hellénistique (jonction des rues Kyprou, Vrassidou et Voreiou Ipirou, terrains Dimitrakopoulou et Zachariadi, Nord-Ouest de la ville) ; – un segment de rue dont on a reconnu quatre chaussées successives datant de l'époque tardo-romaine à l'époque byzantine ; parmi le mobilier on note, outre la céramique, de nombreux objets en os, en bronze et en fer, une trentaine de monnaies en bronze et une stèle inscrite en l'honneur de Tibère (v. aussi Horos 13 [1999], p. 63-64) (rue Diénékous, terrain Chaztakou, v. aussi infra « vestiges byzantins ») ; – un segment de rue longé par six conduits d'adduction d'eau et bordé par une maison d'époque romaine (rue Archidamou, terrain Nikolopoulou) ; la chaussée inférieure de cette rue était fondée sur un remblai contenant de nombreux vases miniatures, des couronnes et des figurines votives en plomb de type connu dans des sanctuaires laconiens, ainsi que de la céramique à figures noires d'époque archaïque ; – la suite de la rue antique fouillée en 1996-1997 rue Gortsologou (v. BCH 127 [2003] Chron., p. 785), menant vers une des portes Sud de la ville ; d'un côté de la rue les restes d'un mur en poros et les fragments d'une colonne en briques cuites suggèrent la présence d'un monument funéraire d'époque hellénistique ; – un segment de rue d'époque romaine sur le versant Est de l'« acropole », bordé par des murs de soutènement et montant vers l'Ouest ; à proximité, les vestiges de deux pièces appartenaient sans doute au complexe thermal exploré en 1981 dans le terrain Karras, situé juste au Nord (v. BCH 113 [1989] Chron., p. 608) ; parmi le mobilier recueilli on note plusieurs fragments de tuiles estampées dont deux appartiennent aux types déjà connus à Sparte ([ΔΑΜΟ]ΣΙΟΣ | [ΑΘΑΝ]ΑΣ, [ΔΑΜΟΣ]ΙΟΣ | [ΑΘΑΝΑΣ]ΤΑΧΥ | [---]) et 31 monnaies d'époque romaine.
4) Tombes. — Dans le quartier de Psycbiko, au Sud-Est de la ville moderne, sept tombes du Bronze Moyen ont été explorées dans le terrain du Γυμναστικού Συλλόγου de Sparte. Les tombes datent plus précisément de la fin du BM ou période du Cercle Β de Mycènes. La première est une tombe à chambre construite2 à couverture en encorbellement qui contenait un riche mobilier, dont une cruche décorée de volutes, une tasse de Vaphio de l'HR I, un askos zoomorphe, un modèle de bateau, des dents de sanglier provenant du revêtement d'un casque et trois perles (cornaline, améthyste, bronze). Deux simples fosses couvertes de dalles étaient en très mauvais état, tandis qu'un groupe de quatre autres appartenait à des enfants, dont l'un – le mieux conservé – était doté d'une paire de boucles d'oreille en bronze.
Une tombe à ciste d'époque protogéométrique contenant quelques fragments du crâne d'un enfant et deux vases ; – une tombe à ciste d'enfant à l'intérieur d'une maison hellénistique (angle des rues Platanista et Thermopylon, v. supra) ; – quatre tombes de la même époque (angle des rues Kyprou, Vrassidou et Voreiou Ipirou, v. supra).
Vestiges byzantins
Un vaste bâtiment tardo-romain et paléochrétien dont on a reconnu cinq pièces (fig. 56) a été exploré rue K. Paléologou (cour de la 2e École communale), dans un secteur où d'autres édifices importants pour la topographie de la ville de cette période avaient déjà été découverts. Les pièces du bâtiment forment un angle (Γ) bordant les deux côtés d'une cour ; au Nord-Ouest de celle-ci on a repéré un nymphée ; à l'extérieur du bâtiment (Nord) passait une rue (larg. 4 m). D'après le mobilier trouvé dans deux pièces (III, IV), on suppose que celles-ci étaient destinées au stockage ; à l'intérieur de ces pièces, on a découvert trois tombes à ciste d'époque tardo-romaine (deux dans la pièce III et une dans la pièce IV) ; une tombe à tuiles d'époque byzantine, appartenant à un enfant, a été trouvée dans la pièce V. D'un intérêt particulier est la découverte de deux tables en fer à cheval, l'une en pierre l'autre en marbre, malheureusement hors contexte.
Un bâtiment monumental d'époque mésobyzantine a été exploré à 500 m du théâtre antique, près du rempart tardo-romain de l'acropole (rue Alkmanos, terrain Polychronakou) ; sa construction massive (murs en blocs de poros) et ses grandes dimensions évoquent un bâtiment à caractère public mais le mobilier recueilli (grosse quantité de céramique) est de type domestique. Le bâtiment donne sur une rue (larg. 2 m, long. conservée 15 m) qui devrait mener à l'acropole ; un grand caniveau à toiture voûtée (larg. 2-2,30 m, long. conservée 27 m) est sans doute en rapport avec le système d'égout de la ville. Dans le même terrain (au Sud-Ouest du bâtiment) on a aussi fouillé une pièce dallée de plaques en terre cuite et bordée de conduits (en forme de Π) qui pourrait appartenir à une installation thermale tardo-romaine. Le mobilier recueilli comporte une abondante céramique, qui s'échelonne entre l'époque hellénistique et l'époque byzantine, des objets en verre, en bronze, en os et en pierre, ainsi que 38 monnaies en mauvais état ; on note enfin la découverte d'un groupe d'éléments architecturaux en marbre disposés côte à côte (colonnettes de templum, épistyles) provenant sans doute d'un bâtiment ecclésiastique.
Parmi les autres découvertes, on retiendra : un puissant mur de construction soignée et deux grands fragments de colonnes, rue Diénékous (terrain Chatzakou) ; un grand nombre de pièces d'architecture (dont un fragment de volute de chapiteau ionique) et de sculpture (dont la jambe d'une statue masculine en marbre plus grande que nature), ainsi que des fragment de trois inscriptions en marbre à grandes lettres recueillis au cours du démontage du mur ; – une nouvelle partie d'une abside qui avait été à moitié explorée au cours de campagnes précédentes, la suite de deux murs et une abondante céramique byzantine à glaçure ou à décor peint (XIIe-XIIIe s. apr. J.-C.), rue Thermopylon (terrain Katsichti) ; – un pressoir à huile, rue Lyssandrou (terrain Philippopoulou) .
2. Cf. aussi, N. PAPADIMITRIOU, Built Chamber Tombs of Middle and Late Bronze Age Date in Mainland Greece and the Islands (2001), p. 29-31.
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