KOS. – Ville - 1997
Âge du Bronze - Bronze Moyen - Bronze Récent
Âge du Fer - Protogéométrique - Géométrique
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romaine
Kos
En 1991-1992, la XXIIe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques a procédé, dans la ville et ses environs, à une trentaine de fouilles d'urgence, qui font l'objet de rapports dans AD 46 (1991) [1996] B'2, p. 486-492 et AD 47 (1992) [1997] B'2, p. 649-658 [Ch. Kantzia, E. Skerlou, D. Grigoriadou]. Pendant la même période, la 4e Éphorie des antiquités byzantines a mené des recherches, dont elle rend compte dans AD 46 (1991) [1996] B'2, p. 506-508 et AD 47 (1992) [1997] B'2, p. 681 [Th. Karabélias, V. Christopoulou, E. Brouskari]. On trouve en outre dans ΕYΠΠΟ 1 (1997), p. 121, des informations sommaires sur plusieurs fouilles effectuées en 1997.
Musée. — Trois stèles funéraires inscrites du Ier s. av. J.-C. ont été déposées au musée en 1992.
AD 47 (1992) [1997] B'2, p. 661 [A. Yannikouri].
Séraghia. — Dans le quartier de Chalvazia, l'exploration du terrain Youssémoglou a révélé une succession de phases architecturales allant du Bronze Moyen à l'époque tardo-romaine ; on signale en particulier un imposant bâtiment romain et une maison classique dont on a fouillé deux pièces. La découverte la plus importante a été celle d'un édifice archaïque qui présente au moins trois états (deux du VIe et un du VIIe s. av. J.-C.). Il se compose d'une pièce oblongue (12 x 5 m) flanquée de trois petites pièces rectangulaires. Au Nord de la grande pièce s'ouvre une cour munie d'un puits en usage jusqu'au Ve s. av. J.-C. Le plan du bâtiment et la présence de nombreux ossements sur les sols, et même dans les murs, laissent à penser qu'il pourrait être lié à un culte primitif. Dans les couches sous-jacentes, on a fouillé des restes de constructions minoennes et mycéniennes perturbées par cinq tombes protogéométriques et géométriques ; parmi les trouvailles préhistoriques on citera des perles de collier en or en forme de lis stylisés et une paire de boucles d'oreille en forme de bucrane.
Centre-ville et secteur Sud. — Dans plusieurs fouilles on a mis au jour des vestiges architecturaux liés à l'agora romaine : rue Zervanou, trois fûts de colonnes en marbre du portique Ouest (v. BCH 118 [1994] Chron., p. 795) ; dans un terrain appartenant, comme les deux terrains voisins, aux frères Damtsa (v. ibid.), l'état romain du mur de fond de ce portique, derrière lequel se trouvait l'atrium d'un édifice public ; rue Xanthou, des murs en tuf appartenant sans doute aux boutiques. La découverte du prolongement de l'agora vers le Sud confirme l'hypothèse qu'elle s'étendait jusqu'à la rue passant au Nord de la Casa Romana et de l'autel de Dionysos.
Le carrefour de deux rues hellénistiques déjà connues (v. ibid., terrains Damtsa, Kassioti et Tsocha), a été exploré dans le terrain Svynou, à l'Est de l'agora : l'une d'elles orientée Nord-Sud, est la première parallèle à celle qui bordait le côté Est de la place.
Dans la maison romaine du terrain E. Tsocha (v. BCH 120 [1996] Chron., p. 1310) on a poursuivi la fouille en profondeur. Sous une mosaïque signée (νείκη τοῦ γράψαντο[ς]) qui représente un dauphin, on a mis au jour des bâtiments du début de l'époque hellénistique ; sous la mosaïque de l'enlèvement d'Europe — et non de Persephone, comme on a l'a écrit par erreur ibid. —, des rebuts de l'atelier amphorique ; sous le dallage en marbre du bassin, à l'Est de la mosaïque d'Europe, une nouvelle mosaïque, à motifs géométriques, appartenant à une pièce plus ancienne de la même maison.
Une villa romaine à atrium a été partiellement fouillée au Sud du terrain précédent. Les colonnes de son péristyle, de même que le parapet ajouté ultérieurement entre celles du côté Est, étaient recouverts d'un enduit peint à décor végétal. Des monnaies recueillies sous le sol du portique datent la dernière phase d'occupation de la villa de la 2e moitié du IIIe s. ap. J.-C. Parmi les trouvailles on citera une abondante sigillée rouge et une grande amphore en verre.
Une fontaine à abside a été découverte dans un terrain situé à l'Ouest de l'autel de Dionysos. Une sorte de podium en poros venait buter contre ce monument, que sa typologie invite à dater de l'époque romaine, tandis que la céramique associée remonte au début de l'époque hellénistique.
Dans le secteur Sud de la ville, on a poursuivi la fouille du bâtiment tardo-romain dégagé dans le terrain du monastère de Panormitis (v. ibid.).
Secteur Est. — Des vestiges de maisons, de rues, de canalisations, de citernes et d'installations artisanales, qui s'échelonnent entre l'époque hellénistique et l'époque paléochrétienne, ont été découverts dans les terrains Pantélidi, Tsimissiri et Oikonomidi.
On y ajoutera le premier tronçon de rempart découvert, en 1997, dans cette partie de la ville.
Secteur Sud-Est. — Des maisons hellénistiques présentant plusieurs états ont été fouillées dans le terrain Koutouzi (au Sud des terrains Kassani et Koukouva, mentionnés dans BCH 118 [1994] Chron., p. 798). Leurs fondations recouvraient des fosses-dépotoirs appartenant à un ou plusieurs ateliers de potier de la fin du IVe et du IIIe s. av. J.-C. On en a retiré notamment des anses d'amphores timbrées dont les symboles sont connus par les monnaies de la ville (lettre Φ entre une tête coiffée de la léonté et un crabe).
Secteur Ouest. — À l'occasion de travaux publics, on a recoupé la tranchée de fondation du rempart (terrain Dipséla) ainsi que des murs monumentaux qui doivent appartenir à un édifice public (terrain Pitsi-Papakonstantinou) .
Nécropoles. — Dans deux terrains de Marmaroto, on a fouillé de nouvelles tombes appartenant à la nécropole hellénistique et romaine. D'autre part, sur la route de Platani, une pelle mécanique a exhumé un autel en marbre orné d'un gladiateur en relief avec dédicace (Ἀμμίας Σωκράτει ἐκ τῶν ἰδίων μνείας χάρ[ιν]) et épigramme métrique de douze vers (fig. 1) ; la fouille d'urgence qui a suivi a mis au jour un angle de murs et trois tombes d'époque romaine.
Un important hypogée d'époque romaine a été découvert sur la même route (terrain Papachristou). Entouré d'un péribole, il était divisé en trois chambres ; des couloirs étaient ménagés entre le monument et le péribole. Dans le couloir Nord on a retrouvé sept tuyaux en argile pour des libations ainsi que des stèles inscrites in situ. La plupart des ossements provenaient de sépultures antérieures. Le mobilier — surtout des lampes — invite à dater l'utilisation du monument entre la fin du Ier s. et celle du IIIe s. ap. J.-C.
Dans un terrain militaire d'Ambavri, des travaux de construction ayant partiellement détruit une nécropole hellénistique, on a fouillé sept tombes dont la chronologie s'échelonne entre la fin du IVe s. et la 2e moitié du Ier s. av. J.-C. On signale la découverte de deux autres tombes hellénistiques dans un terrain situé sur la route qui mène à Tigaki.
En 1997, une tombe à tholos mycénienne contenant un riche mobilier — notamment des bijoux en or — a été fouillée dans le secteur Ouest de la ville, où l'on a aussi découvert une tombe d'enfant et trois incinérations d'époque géométrique.
Extra muros. — En 1991 la 4e Éphorie des antiquités byzantines a exploré, dans un terrain proche de l'église paléochrétienne Saint-Gabriel (quartier de la Prison), des vestiges de maisons et d'ateliers qui s'échelonnent entre la fin de l'époque hellénistique et le Haut-Empire.
En 1997, dans le faubourg d'lraklis sto Psalidi, une fouille d'urgence a mis au jour un abondant matériel votif archaïque (armes en bronze, statuettes, vases, objets en faïence) appartenant à un édifice cultuel d'époque archaïque et classique.
avec la contribution de
Béatrice Detournay
Anna Philippa-Touchais
Yannis Varalis
BCH 122.2 (1998), p. 936-938
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
Fonctionnalités de la carte :
sélectionner un autre fond de plan
se rapprocher ou s'éloigner de la zone
afficher la carte en plein écran