MÉGARE - 1992
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romaine
Megara
En 1991 et 1992, le Service archéologique a effectué, dans l'agglomération moderne, une trentaine de fouilles d'urgence, dont le compte rendu détaillé se trouve dans AD 46 (1991) [1996] Β'1, p. 46-57 et AD 47 (1992) [1997] Β'1, p. 42-54 [P. Zoridis].
Enceinte classique. — Deux nouveaux segments du rempart ont été dégagés, le premier rue Éolou, à l'Ouest de la ville, le second rue Iaspidos, au Sud-Est. Le premier était doublé par une rue périphérique intérieure ; au dessous de la rue et du rempart, la fouille a mis au jour une galerie Est-Ouest (larg. 1,10 m ; haut. 1,40 m) dont le plafond est cintré.
Un petit tronçon des Longs Murs, conservé sur deux assises, a été découvert au Sud-Est de la ville (angle des rues Platonos et Loukianou) ; il s'agit de la branche Ouest, qui date de 460 av. J.-C. (v. aussi BCH 114 [1990] Chron., p. 720).
Rues. — Un segment de la route antique dite Ευθεία οδός, qui menait vers le port de Nisaia, a été découvert, 40-42, rue Minoas, au Sud-Est de l'acropole de Karia. Bordée par une canalisation, elle comporte trois chaussées successives, dont la plus ancienne, large de 4 m, date du Ve s. av. J.-C.
Constructions classiques et hellénistiques. — Des vestiges de maisons ont été partiellement fouillés au Nord de la ville (rue Mantzarou, rue Siphnidiôn), au Nord-Est (rue Sahminos), au Sud (rue Métaxa) et au Sud-Est (rue Dimosthénous).
Quatre nouvelles chambres souterraines ont été découvertes dans des terrains à bâtir situés au Nord de la ville : deux rectangulaires (rue Sotiros, rue Efpalinou) et deux trapézoïdales (rue Stilponos, avec colonne dorique au centre, et rue Thermopylôn, avec deux dalles de la toiture recouvertes d'une mosaïque de galets). Une autre chambre rectangulaire, découverte au Sud-Est de Karia (9, rue Ploutarchou), est la seule qui ait conservé sa couverture de dalles.
Dans le même terrain la fouille a mis au jour un atelier, qui présente trois états architecturaux, datés entre le Ve s. av. J.-C. et l'époque hellénistique. L'installation comportait au moins dix pièces et une citerne ellipsoïdale à laquelle aboutissaient deux conduites souterraines.
Constructions impériales et byzantines. — Des vestiges d'ateliers datant du Bas-Empire ont été exhumés en trois endroits : a) à l'extérieur du rempart (rue Iaspidos) où les structures mises au jour sont très ruinées ; b) au Sud-Est de Karia (rue Koukouli) — région ayant déjà produit ce genre de découverte (v. BCH 116 [1992] Chron., p. 850) — où l'installation, qui était peut-être une teinturerie, comporte plusieurs citernes et une série de grands pithoi alignés le long d'un mur ; c) au Nord-Est de l'acropole d'Alcathos (rue Mykinôn), où l'on a dégagé neuf pièces d'un atelier renfermant des cuves construites, des pithoi enfoncés dans le sol et des citernes circulaires.
Un petit bain de l'époque protobyzantine appartenant au palais episcopal a été fouillé au centre de la ville (rue Schina). On en a dégagé l'hypocauste, avec son sol carrelé et ses pilettes (fig. 1), ainsi qu'une citerne ovale qui devait fournir l'eau nécessaire au fonctionnement du bain.
Une église byzantine déjà connue (v. BCH 113 [1989] Chron., p. 594), ainsi qu'une citerne et un mur (de péribole ?) de la même époque ont été fouillés à faible distance au Nord-Est de l'acropole d'Alcathos (rue Siphnidiôn).
Tombes et nécropoles
1) Centre ville. — Huit tombes dont la chronologie s'échelonne entre le Géométrique Récent et la fin de l'époque archaïque ont été découvertes au Sud-Est de l'acropole de Karia, aux abords d'une rue antique Nord-Sud en usage de l'époque archaïque au début de l'époque hellénistique (angle des rues Pangalou et Sophokléous, en face de la gare du chemin de fer).
2) Nécropole Sud. — Trente-neuf tombes, pour la plupart des sarcophages, datées entre le VIe s. av. J.-C. et l'époque hellénistique, ont été fouillées dans trois terrains voisins (rue Argyrokastrou et rue 28 Oktovriou) ; ils ont produit un grand nombre de vases et d'objets en bronze et en fer.
3) Nécropole Sud-Est. — Dix-huit nouvelles tombes classiques et hellénistiques appartenant à la nécropole qui bordait la route de Nisaia (v. BCH 108 [1984] Chron., p. 752), ont été fouillées dans deux terrains à bâtir (rue Minoas et parodos Platonos). Une stèle réutilisée dans un mur, appartenant sans doute à un monument funéraire, portait l'inscription Ἀριστόκριτος | Ἀριστοφίλου | Ἀθηναῖος.
4) Nécropoles Ouest et Nord-Ouest. — Trente-trois tombes (dont 25 sarcophages) d'époque classique et hellénistique ont été exhumées dans une tranchée de travaux publics creusée entre Pétrouni, à 1 km à l'Ouest de la ville, et Exo Vryssi, au Nord, tandis que la fouille d'un terrain à bâtir situé au Nord-Ouest (rue Efpalinou) a mis au jour trois sarcophages de la fin de l'époque archaïque.
5) Nécropole Nord-Est. — À l'extérieur de la ville, une autre tranchée de travaux publics a recoupé, au lieu-dit Choiromandra, une nécropole déjà connue. Les trente tombes fouillées (dont 24 sarcophages) sont toutes datées entre la 1re moitié du Ve s. av. J.-C. et le milieu de l'époque hellénistique, sauf deux qui remontent au début du VIIe s. av. J.-C. Leur mobilier est assez riche : vases, figurines en terre cuite, lampes, épingles en bronze, strigiles en fer.
avec la contribution de
Béatrice Detournay
Anna Philippa-Touchais
Yannis Varalis
BCH 122.2 (1998), p. 741-743
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