LESBOS. - Mytilène - 1998
Mytilini, Mytilène, Kastro
En 1997 et 1998, trente-six fouilles d'urgence ont été menées par le Service archéologique dans plusieurs quartiers de la ville, travaux dont les résultats sont consignés dans AD 52 (1997) [2003] B'3, p. 900-907 ; 53 (1998) [2004] B'3, p. 766-777 [A. Archontidou, L. Acheilara, P. Avgérinou, A. Dova] .
Vestiges préhistoriques. — On a poursuivi et achevé l'exploration des pièces du BA dans le quartier de Sourada (rue E. Vénizélou, terrain Chatzaki-Pavlakelli) (v. BCH 127 [2003] Chron., p. 1013). Elles appartiennent à deux maisons (I et II) orientées Est-Ouest, dont on a reconnu plusieurs états correspondant aux phases III-IV de Thermi. Presque toutes les pièces renferment des foyers circulaires avec sol en argile, pierres et galets ; à l'intérieur d'une pièce (Ib) on a repéré une tombe malheureusement perturbée. Outre une abondante céramique, on a recueilli un nombre considérable de pièces d'outillage lithique, dont une centaine de galets qui ont sans doute servi de percuteurs et 600 éclats de silex, ce qui suggère l'existence d'un atelier de taille.
Constructions hellénistiques et romaines. — Parmi les nombreux vestiges de ces périodes mis au jour dans divers quartiers de la ville, on retiendra :
– une maison romaine (v. BCH 127 [2003] Chron., p. 1014) dans le quartier de Synoikismos (rue Charitos et Kratinou) ; en 1997, on a mis au jour d'importants vestiges des niveaux tardo-hellénistiques (plusieurs pièces, cuisine avec foyer et ustensiles en place, escalier menant à l'étage, citerne, espaces de stockage) ;
– un système de murs d'analemma en appareil isodome sur le versant Sud de la colline d'Haghia Kyriaki, près du rempart Ouest de la ville (rue Théophrastou) ; l'un d'entre eux, conservé sur 1 m de haut, fonctionnait aussi comme aqueduc et renfermait une fontaine ; la céramique recueillie date du IIIe au Ier s av. J.-C. ;
– de nombreuses constructions tardo-hellénistiques et romaines (conduit, fosse-dépotoir, murs de soutènement, puits, lambeaux de sol en mosaïque) dans la rue Giannitson ; dans les niveaux plus profonds, on a recueilli de la céramique archaïque et classique ;
– un vivier d'époque romaine (6,60 x 5,50 m) construit en appareil pseudo-isodome (v. aussi BCH 123 [1999] Chron. p. 782), ainsi que six autres espaces rectangulaires qui étaient probablement des annexes de celui-ci, à Makrys Ghialos (angle des rues Vénizélou et Myroghianni), contre le quai antique ;
– de nombreux vestiges d'époque romaine (rues, conduits, pièces de bâtiments), ainsi qu'une statue colossale en marbre, fragmentaire, à Chryssomalloussa (rue N. Théodorou) (fig. 186).
Parmi les vestiges mis au jour à Épano Skala on retiendra : trois pièces décorées de peintures murales, appartenant à un bâtiment tardo-hellénistique et romain (angle des rues Lassiou et Sighiou) ; les restes d'un complexe thermal (citerne semi-circulaire) ainsi que plusieurs pièces d'époque romaine (rue Lesvonaktos) ; la partie Ouest du portique hellénistique, connu depuis 1929 près du port Nord de la ville, à l'emplacement de l'agora antique (angle des rues Navmachias Ellis et Lesvonaktos) ; on y a aussi exploré deux piliers de la colonnade intérieure, à base octogonale ; l'édifice fut utilisé jusqu'à l'époque romaine.
Tombes et nécropoles. — Neuf tombes de types divers ont été mises au jour dans le quartier de Chryssomalloussa (rues Papadiamanti et Molynou). À Èpano Skala (lieu-dit Kourtzi), 57 tombes (29 cistes, 10 tombes à tuiles, 3 « thékès », 7 incinérations) appartenant à la nécropole Nord de la ville. D'après leur riche mobilier, elles datent de la fin de l'époque hellénistique et du début de l'époque romaine. On y a aussi partiellement exploré un monument funéraire, un péribole, et découvert quatre stèles funéraires inscrites (rue Kydonion). À Mavra Sidéra (rue Vostani) huit tombes entourées de péribole et un monument funéraire ; parmi le mobilier on note un chapiteau ionique complet. À Mavrovouni (Kara Tépé), plus de 125 tombes ont été mises au jour au cours de travaux de voirie sur la route de Mytilène à Panagiouda (nationale 73) ; elles appartiennent à une nécropole hellénistique qui s'étendait le long de la route antique menant de Mytilène à Thermi. De types divers, elles contenaient un mobilier assez riche (vases, objets métalliques, monnaies, bijoux) ; celui de l'une des tombes suggère que le défunt était un médecin.
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