PATRAS - 1981

Des 63 fouilles d'urgence menées à bien dans la ville en 1980-81, 15 ont recoupé des rues hellénistiques ou romaines, 7 des bâtiments publics, une vingtaine des vestiges de maisons romaines et une dizaine les nécropoles Nord et Sud. ArchDelt 35 (1980) [1988] Chron., p. 174-196, et 36 (1981) [1988] Chron., p. 157-166, 184-185.

Rues.
Les principales artères découvertes sont trois rues romaines dallées d'orientation Est/Ouest (angle des rues Gounari et I. Vlachou, 47 rue Philopiménos et 195 rue Karaïskaki) et une rue hellénistique de même orientation avec sol en cailloutis (160-162 rue Gounari).

Édifices publics.
55 rue Kanari. — Un grand bâtiment en opus testaceum avec abside à colonnade et système de canalisations, qu'il faut probablement identifier comme un nymphée.
45-47 rue Yérokostopoulou. — Un « bâtiment en amphithéâtre » d'époque romaine (II^e s. ap. J.-C.), dont on a fouillé un des vomitoria, couloir d'entrée voûté large de 3,50 m environ et desservant, du côté de l'arène, un passage couvert concentrique à celle-ci et un escalier d'accès au diazoma (v. description détaillée, plans et photos dans l'article de J. Papapostolou, BCH 113 [1989], Chron., p. 355-359).
Angle des rues Patréôs et A. Hypsilandou. — Une salle à triple entrée de caractère monumental, qui est peut-être en relation directe avec le bâtiment en amphithéâtre (v. BCH 113 [1989], Chron., p. 363-366 et fig. 15).
Angle des rues Ilias et Papadiamandopoulou. — Une salle de l'aedes augustalium de Patras (I^er s. ap. J.-C.), dont les murs sont revêtus d'un placage de marbre polychrome et qui abrite une grande base de statue portant l'inscription : T(itus) Varius Secundus Augustal(lis) ob honorem s(ua) p(ecunia) (fig. 1).
Angle des rues I. Vlachou et Kanari. — Une salle à abside avec banquette construite et niches, qui appartient à des thermes ou à un nymphée (II^e s. ap. J.-C.).
Rhoïtika. — Une basilique paléochrétienne à trois nefs, avec traces de synthronon et restes de pavement en mosaïque (entrelacs inscrits dans un cercle, motifs marins et végétaux) daté de la fin du V^e ou du début du VI^e siècle ap. J.-C.

Maisons.
Plusieurs maisons ont conservé d'intéressantes mosaïques : l'une d'elles (fig. 2) représente un dieu-fleuve — le Nil — sur un crocodile (205 rue Kanakari), une autre les trois Grâces (40 rue Aghiou-Dimitriou), une autre (v. BCH 113 [1989], Chron., p. 393-401 et fig. 35-41) un combat de gladiateurs (42 rue Néophytou). La maison qui abrite cette dernière mosaïque comporte en outre deux bassins revêtus de marbre, dont l'un possède des parois à degrés avec une niche et, plus haut, une base de statue. Mentionnons aussi, pour sa technique, une mosaïque polychrome faite de galets coupés en deux (108-110 rue Gounari [fig. 73]).

Nécropole Nord.
84-86 rue Kanakari. — Un tronçon de la grande allée funéraire Nord/Sud (v. BCH 109 [1985] Chron., p. 784), dont la largeur atteint ici 8,30 m, avec, de part et d'autre, des édifices funéraires du début de l'époque impériale recouvrant des tombes hellénistiques.
88 rue Norman. — En bordure Ouest de l'allée funéraire, 6 tombes hellénistiques isolées et 3 monuments funéraires du I^er siècle ap. J.-C., dont une chambre à façade en opus reticulatum abritant des sépultures à incinération richement dotées, et — trouvaille unique à Patras — une exèdre en pierre en forme de Π, dont les parastades sont ornées de bucranes en relief (fig. 3).

Nécropole Sud.
166 tombes en tout ont été mises au jour dans 5 terrains, dont l'un (4-6 rue Assimaki-Photila) en recelait à lui seul 153, réparties sur trois niveaux — hellénistique, romain, tardo-romain. Ce sont pour la plupart des tombes à couvercle de tuiles. Elles ont livré un grand nombre d'unguentaria en verre ou en céramique, des lampes, des épingles en os, des bagues en bronze et des clous en fer qui dénotent l'existence de cercueils en bois.