PATRAS - 1984

Du compte-rendu des vingt-quatre fouilles menées en 1984 par la 6^e Éphorie des Antiquités préhistoriques et classiques, publié dans l'ArchDelt 39 (1984) [1989], Chron., p. 82-93, nous retiendrons les découvertes suivantes :

Constructions hellénistiques et impériales.

1) Monuments

— On a partiellement mis au jour les branches Nord et Ouest d'un grand portique, d'époque hellénistique, de 4 m de large, entourant une cour intérieure. Encore utilisé à l'époque impériale, il avait succédé à un bâtiment du même type datant du début de l'époque hellénistique ; il s'agit vraisemblablement d'un gymnase, situé à la limite Sud de la ville antique (231 rue Maizônos).

— Les vestiges d'un nymphée (?) monumental, d'époque impériale, ainsi qu'un escalier qui menait à une terrasse supérieure de la ville antique, ont été découverts 10 rue Héphaisiou. Le bâtiment comprenait un stylobate, perpendiculaire à un long mur de soutènement, dans lequel s'ouvrait une abside, en opus reticulatum : son mur était traversé par trois canalisations.

2) Maisons

— À côté d'une citerne du Bas-Empire et de murs en opus testaceum, un bâtiment hellénistique a été partiellement dégagé à l'angle des rues Ileias et Panagouli : l'un de ses murs avait servi de fondations à un important bâtiment romain, pourvu d'une entrée au Sud, et séparé du précédent par une cage d'escalier. Deux grands égouts maçonnés prouvent l'existence d'une rue dans cette zone.
— Une riche maison d'époque impériale, 16 rue Karatza, comprenait une cour à mosaïque, à décor géométrique, avec citerne péristyle plaquée de marbre ; un important réseau d'égouts a été fouillé sur le même terrain.
— Quelques vestiges de maisons du Bas-Empire ont été mis au jour à l'angle de la place Koryllou et des rues V. Rouphou, M. Ralli et Néophytou.
— Deux habitations furent construites à l'époque impériale à l'emplacement d'un atelier hellénistique (angle des rues Germanou et K. Palaiologou) ; dans la cour de l'une d'entre elles, on a mis au jour quatre tombes.

3) Ateliers

Des vestiges d'ateliers de l'époque impériale, pourvus de citernes, ont été dégagés 32 rue Épeirou et rue Hellénos Stratiôtou. Dans le second, situé à la limite de la ville antique, on traitait sans doute des produits agricoles.

Rues

Une rue Nord-Sud, où l'on a reconnu trois chaussées constituées de gravier et tessons, un égout maçonné voûté – dans le comblement duquel la céramique datait du II^e-III^e s. ap. J.-C, était longée à l'Est par des habitations, dont les phases successives dataient du Haut-Empire au III^e s. ap. J.-C. (angle des rues Gounari et Maizônos). Un mur d'époque impériale, à l'angle des rues Triôn Navarchôn et Korinthou, constitue probablement le mur de soutènement Est d'une rue, orientée Nord-Sud.

Installations rurales

D'une ferme (à l'angle des rues Pélopos et Eglykada), on a dégagé le pressoir et la cuve, ainsi qu'une grande pièce pourvue d'un immense pithos, entourée d'autres petites pièces. Une fontaine rurale de la Basse Antiquité, alimentée par une canalisation maçonnée venant du Sud, a été découverte au bout de la rue Haghiôn Saranda.

Nécropoles

1) Nécropole Sud

De part et d'autre d'une rue gravillonnée, on a fouillé 88 tombes, parfois riches en offrandes, dont les plus anciennes datent de l'époque classique ; s'y côtoient, jusqu'à l'époque impériale, des tombes à ciste et en fosse, des vases cinéraires et des tombes à tuiles (carrefour de la rue Haghiôn Saranda et du torrent Diakoniaris).

2) Nécropole Sud-Est

Dix tombes d'époque impériale, dont trois tombes à ciste maçonnées, deux à couverture de tuiles à double pente et une crémation, ont été fouillées à l'angle des rues Kalabrytôn et Chrysostomou, à proximité d'une citerne circulaire.

3) Tombes isolées

Près d'un tronçon de rue gravillonnée orientée Nord-Sud, on a fouillé trois tombes à l'intérieur d'un tombeau d'époque impériale, voûté, dont la façade était en opus reticulatum (52 rue Aretha). Un autre tombeau monumental, voûté, était divisé en petits compartiments carrés et pourvu d'un banc maçonné où s'alignaient cinq cuvettes à offrandes circulaires ; d'époque impériale, il était encore utilisé à l'époque byzantine (6 parodos Mykinôn).