ATHÈNES. – Fouilles d'urgence (hormis centre historique) - 1992

La III^e Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques a mené à bien, en 1991-1992, dans le reste de l'agglomération athénienne, une vingtaine de fouilles d'urgence, résumées dans AD 46 (1991) [1996] Β'1, p. 31-34 et AD 47 (1992) [1997] Β'1, p. 21-31. Nous n'en retiendrons ici que l'essentiel.

Enceinte du IV^e siècle
De nouveaux tronçons de l'enceinte urbaine d'époque classique ont été dégagés en quatre endroits : 13, rue Érysichthonos, à l'angle des rues Drakou et Mousson, à l'angle de la rue Vourvachi et de l'avenue Syngrou et sous la chaussée de la rue Tsami Karatassou. Le premier (dans le quartier de Théséion) est un tronçon de l'avant-mur conservé sur sept assises et pourvu de trois contreforts ; il était doublé à l'Ouest par le fossé, dans lequel on a trouvé deux amphores funéraires dont la première contenait trois vases du II^e s. av. J.-C. L'identification du deuxième tronçon n'est pas certaine. Le troisième, conservé sur six assises, vient préciser le tracé de l'enceinte dans la partie Sud-Est de la ville. AD 46 (1991) [1996] Β'1, p. 31-32 [E. Hadzipouliou, E. Lygouri-Tolia].
Dans la rue Tsami Karatassou, l'enceinte classique a été recoupée à deux reprises dans une tranchée de travaux publics. Devant le n° 10, le mur d'enceinte tourne vers le Nord-Ouest ; sa largeur est de 2,70 m et sa hauteur conservée (2 m) doit correspondre à la hauteur totale de sa fondation. Un élargissement du mur à l'extrémité Est de la fouille témoigne sans doute de l'existence d'une tour ou d'un escalier d'accès au chemin de ronde. La fouille donne une image claire du tracé de l'enceinte Sud ; elle confirme d'autre part la distance de 8 m entre le rempart et l'avant-mur — qui, à cet endroit, ne fut pas transformé en mur de fortification. AD 47 (1992) [1997] Β'1, p. 26-29 [E. Lygouri-Tolia].

Abords Sud de la ville antique (Makryghianni)
Une fouille effectuée en 1992 rue Tziraiôn a mis au jour six espaces à fonction domestique présentant deux états de construction très rapprochés dans le temps (XI^e-XII^e s. ap. J.-C.). Parmi les trouvailles, signalons un élément de base inscrite d'époque impériale. AD 47 (1992) [1997] Β'1, p. 24-26 [V. Orphanou].

Gymnase de Cynosarges
Deux murs parallèles, distants de 5 m, ont été dégagés rue Diamantopoulou. Ils appartiennent probablement, d'après la reconstitution de Travlos, au Gymnase d'Hadrien. AD 46 (1991) [1996] Β'1, p. 32-33 [E. Lygouri-Tolia].

Nécropole Sud-Ouest
Deux tombes à ciste que leur mobilier céramique, peu abondant, permet de dater entre le V^e et le I^er s. av. J.-C., ont été fouillées au 8, rue Diamantopoulou. Un tronçon de mur dégagé au Sud des tombes, parallèle à leur axe, appartient probablement au péribole de la nécropole. Ibid., p. 33 [E. Hadzipouliou].
Une nécropole romaine et tardo-romaine a été partiellement fouillée dans le quartier de Koukaki (angle des rues Zinni et Androutsou). On y a notamment trouvé trois sarcophages romains non décorés, un péribole du IV^e s. ap. J.-C. renfermant trois tombes et une stèle funéraire en forme de naïskos avec scène de dexiôsis (II^e s. ap. J.-C.) et deux noms inscrits : Συμφέρουσα Μαραθώνια et Πολυπάτωρ Βιβούλλιος (cf. Bull. 1997, 236). Ibid., p. 32 [ead.].

A. Kalogéropoulou publie, dans Mélanges Ι. Κ Papadimitriou, p. 252-264, la stèle de Φείδυλλα Ἀρεσίου (380-370 av. J.-C.) ainsi qu'une autre portant trois personnages (340-330 av. J.-C.), toutes deux découvertes en 1965 dans la rue Dimitrakopoulou (v. BCH 94 [1970] Chron., p. 894) et aujourd'hui conservées dans les réserves de la III^e Éphorie.
O. Tzachou-Alexandri publie, ibid., p. 303-356, un lécythe blanc du peintre d'Achille, découvert en 1969 dans la même rue (v. BCH 96 [1972] Chron., p. 606) et représentant un monument funéraire.

Autres tombes
Dans le quartier du Théseion (rue Néléôs), on a fouillé un « bûcher » géométrique appartenant à un ensemble de tombes de cette époque déjà connu. AD 47 (1992) [1997] Β'1, p. 30 [E. Hadzipouliou].
Une tombe à ciste du II^e s. av. J.-C. a été découverte dans le quartier d'Ano Pétralona (rue Agamemnonos) ; le remblai a livré une urne cinéraire en marbre et une colonnette funéraire inscrite. Ibid., p. 29-30 [ead.].

Rue du Dipylon à l'Académie
Plusieurs découvertes en rapport avec la voie antique et la nécropole qui la bordait ont été faites en 1991-1992, notamment : un sarcophage sans couvercle contenant quelques ossements et une construction orthogonale d'un type déjà connu (v. BCH 120 [1996] Chron., p. 1120), qui est sans doute une base de monument funéraire (rue Halikarnassou) ; un lécythe funéraire en marbre et un segment de mur appartenant probablement à l'analemma de la rue, dont on a reconnu cinq chaussées successives datées par la céramique de l'époque classique (rue Mégalou Alexandrou). AD 46 (1991) [1996] Β'1, p. 33 ; 47 (1992) [1997] Β'1, p. 30-31 [E. Lygouri-Tolia].

Académie de Platon
La démolition d'une maison, 17, rue Vassilikôn, a permis de récupérer un grand nombre de blocs antiques, dont deux colonnettes en marbre portant respectivement les inscriptions : Ἀχιλεὺς | Διονυσίου | Ἀλεξανδρεύς et Ἀπολλώνιος | Μενάνδρου | Ἀγκυρανός (cf. Bull. 1997, 237). AD 46 (1991) [1996] Β'1, p. 33-34 [Ε. Lygouri-Tolia].
À l'Est du Parc archéologique (rues Monasttriou, Vassilikôn et Vlachorraftiou) on a fouillé les restes d'une rue antique : plusieurs chaussées superposées et deux murs parallèles datant du début de l'époque classique à l'époque hellénistique, une canalisation en terre cuite du IV^e s. av. J.-C. et une tombe à ciste du début de l'époque romaine. Sur la chaussée supérieure on a recueilli une colonnette funéraire du début de l'époque romaine portant l'inscription Απυρα | Ἀθηναδώρου | Φιλάδου | θυγάτηρ. AD 47 (1992) [1997] Β'1, p. 31 [ead.].