PATRAS - 1992

En 1991 et 1992, cinquante-cinq fouilles d'urgence ont été effectuées dans la ville et ses faubourgs, amenant des découvertes qui sont présentées en détail dans AD 46 (1991) [1996] Β'1, p. 138- 146, et AD 47 (1992) [1997] Β'1, p. 129-139 [N. Kokkotaki, G. Alexopoulou, G. Géorgopoulou, Th. Loulopoulou, L. Papakosta]. Nous retiendrons les plus importantes.

Rues, bâtiments publics. — Au cours d'une fouille au Sud de la forteresse (rue Botzari), dans une zone qui a déjà révélé des vestiges de bâtiments publics d'époque romaine, on a mis au jour deux rues perpendiculaires dont l'état initial remonte à l'époque hellénistique. L'une d'elles était dallée, munie d'un trottoir, et bordée par un bâtiment — partiellement fouillé — dont certains éléments (largeur de l'entrée, présence d'un escalier) font penser qu'il doit être en rapport avec le forum romain.

Constructions hellénistiques et romaines. — Un bâtiment hellénistique et une maison romaine à atrium pavé de mosaïque ont été mis au jour rue Karatza.
Une autre maison à atrium pavé de mosaïque a été partiellement fouillée rue Aghiou Dimitriou ; la fouille a produit un groupe statuaire en marbre représentant Dionysos accompagné d'un jeune homme — sans doute une copie romaine — ainsi qu'un portrait masculin en marbre d'époque romaine.
On signale encore : d'autres mosaïques de pavement, toutes à motifs géométriques — surtout losanges et méandres — dans des terrains fouillés rue Gounari, rue Iphaistou (mosaïque avec inscription de plus de 10 lignes, cf. Bull. 1998, 66) et rue Panachaïdos Athinas ; deux hypocaustes respectivement dans cette même rue et rue Papadiamantopoulou ; des citernes en divers points de la ville, certaines liées à un atrium, d'autres, comme les trois qui ont été découvertes dans la parodos Tsertidou, à une installation artisanale.

Vestiges paloéchrétiens et byzantins. — Des restes de constructions protobyzantines, ainsi que quarante monnaies de bronze datant pour la plupart du IV^e s. ap. J.-C, ont été découverts rue Tsamadou ; une citerne tardo-romaine et des murs byzantins de construction soignée rue Assimaki Photila, dans la région du cimetière Sud.

Nécropole Nord. — Huit tombes, dont deux sarcophages en poros, toutes pauvrement dotées, ont été fouillées rue Sarantaporou ; huit autres du même genre rue Kolokotroni.
Un édifice funéraire monumental d'époque romaine appartenant à la nécropole qui s'étendait au Nord-Est de la ville a été fouillé rue Karaïskaki. La chambre, pavée d'une mosaïque à motifs géométriques, abritait six tombes à ciste placées contre les murs ; leur mobilier, peu abondant, comprend une petite épingle en or, un unguentarium en verre et plusieurs monnaies de bronze. Immédiatement sous les tombes, des vestiges d'hypocaustes témoignent de la présence d'un bain.

Nécropole Sud. — Deux périboles funéraires ont été dégagés rue Tsertidou ; un troisième à l'angle des rues Stratigou Ménounou et Pessontôn Astynomikôn. Signalons aussi la découverte de tombes tardo-romaines et chrétiennes, dont certaines étaient entourées de périboles, rue Assimaki Photila ; et celle de trois urnes cinéraires en plomb à l'angle des rues Solomou et Kapodistriou.

Nécropole Sud-Est. — Huit tombes à tuiles orientées Nord-Sud, qui ont notamment livré trois skyphoi romains décorés de scènes en relief, ont été fouillées rue Mykinôn (quartier d'Aï Gianni Pratsika).

Autres tombes et nécropoles. — Deux nouvelles tombes à chambre mycéniennes appartenant à la nécropole précédemment découverte rue Germanou (v. BCH 116 [1992] Chron., p. 870), ont livré de la céramique HR IIIA-IIIC.
Un monument funéraire d'époque romaine, dont la façade formait une krépis à degrés, a été fouillé à l'angle des rues Aghiou Nikolaou et Kanakari ; à l'Est du monument passait une allée funéraire déjà connue par d'autres fouilles, à l'Ouest se trouvaient au moins deux périboles et une tombe à tuiles.
Mentionnons encore, aux environs de Patras, la découverte de deux tombes post-romaines à Exo Aghia et celle de deux tombes à tuiles à Sychaina, où l'on a aussi mis au jour les restes de ce qui semble être une ferme post-byzantine.