SPARTE - 1994

En 1994, quinze fouilles d'urgence ont été exécutées dans la ville et ses abords immédiats. Ces fouilles, dont les résultats sont publiés dans AD 49 (1994) [1999] Β'1, p. 171-184 [E. P. Zavvou, S. Raftopoulou, A. Thémos, A. B. Karapanayotou, G. Pantou] ont surtout mis au jour des vestiges d'habitations, appartenant pour la plupart à la ville hellénistique et romaine.

Constructions. — Dans l'agglomération, des travaux publics ont notamment recoupé : rue Hérakleidôn, un hypocauste à pilettes lié à un complexe thermal fouillé en 1973 dans un terrain voisin (v. BCH 104 [1980] Chron., p. 607) ; rue Chamarétou, la cour d'une villa romaine (v. BCH 119 [1995] Chron., p. 876) ; rue Triakossiôn, près des thermes déjà fouillés dans le terrain Alikakos (v. BCH 108 [1984] Chron., p. 763), une salle (atrium ?) à pavement de mosaïque de facture locale (III^e-IV^e s.) ainsi que des restes d'un jardin d'apparat ; au Nord de la place centrale (rue Lykourgou), l'atrium d'une grande villa pavée de mosaïques à décors géométriques et marins, villa à laquelle appartiennent les thermes fouillés un peu plus au Nord (terrain Stamatakos).
Dans le secteur Ouest de la ville antique, cinq fouilles ont respectivement mis au jour : les restes d'une maison hellénistique, qui confirment l'occupation de la colline d'Évangélistria à cette époque (terrain I. Gomatou) ; un tronçon de rue romaine Nord-Sud présentant quatre états, dont l'un a livré un bol en sigillée occidentale portant l'estampille de T. Rufrenus (89, rue Léonidou) ; des vestiges d'installations thermales romaines et tardo-romaines (rue Platanista, rue Dioskourôn, terrain A. Kapetanéa).
Dans le secteur Nord-Est, la fouille d'un terrain situé au pied de l'acropole (terrain N. Provia) a révélé des restes de constructions assignables à trois phases : hellénistique, romaine et byzantine. Trois fosses ont livré un abondant matériel hellénistique et romain (grands fragments d'acrotères à reliefs, lampes, céramique West-Slope, skyphoi homériques, figurines, etc.) ; à l'état byzantin se rattachent une citerne polygonale, une installation thermale avec hypocauste, de la céramique glaçurée et des monnaies (IX^e s.). Une autre fouille dans le même secteur (terrain Groumbou), a mis au jour les vestiges d'une vaste installation artisanale tardo-romaine : grande salle à pilier central avec structure cylindrique en stuc contre un mur, amas de cendres entouré de pierres, jarre, petite citerne, four ; la fouille a livré de la céramique qui s'échelonne entre l'époque géométrique et l'époque byzantine, avec quelques tessons préhistoriques.
À l'Ouest de l'acropole (rue Kallikratidi), à l'emplacement de la kômè de Pitanè, on a fouillé un segment d'une importante artère NE-SO utilisée sans interruption de la fin de l'époque hellénistique au début de la période paléochrétienne, et une partie d'un complexe architectural présentant au moins trois états (romain, tardo-romain, paléochrétien) avec des pavements de mosaïque du IV^e s. ap. J.-C. Parmi les trouvailles figurent de nombreuses monnaies, un modèle réduit en marbre du bouclier d'Athéna Parthénos et une brique inscrite du bâtiment de scène du théâtre.
Dans le faubourg de Limnès, une fouille a mis au jour les vestiges de deux maisons hellénistiques, qui ont notamment livré de la céramique à vernis noir (dont un tesson de bol mégarien signé Σώτιμος), des monnaies (dont trois datent de 43-31 av. J.-C), un tesson de cratère à figures rouges à scène dionysiaque et des fragments de pithoi à reliefs archaïques.

Tombes et nécropoles. — Des travaux publics ont amené la découverte d'une vaste nécropole romaine à la sortie de la ville en direction de Mistra. Les tombes, isolées ou regroupées dans des complexes funéraires, étaient construites en briques et contenaient généralement une lampe. On a également mis au jour (rue Triakossiôn) une tombe hellénistique à deux étages, dont le niveau supérieur était rempli d'ossements et l'étage inférieur vide.