SKALA OROPOU - 1998

 En 1998, la troisième campagne conduite par A. Mazarakis-Ainian dans l'établissement géométrico-archaïque a porté sur le secteur situé au Sud du péribole rectangulaire et l'espace intérieur de ce dernier (v. plan dans BCH 122 [1998] Chron., p. 737).

1) Sud du péribole. — On a fouillé un nouvel édifice ellipsoïdal (ΙΣΤ) dont l'entrée était située à l'Ouest. Le centre de la structure était occupé par un four métallurgique, fosse présentant sur les parois des traces de forte combustion et contenant des nodules de métal fondu. Le bâtiment a livré un lot de soixante-dix outils en fer intacts (piochons, couteaux) et de bijoux (en bronze, argent, pâte de verre, faïence), qui, vraisemblablement suspendus, seraient tombés sur le sol. Près de l'abside (non conservée) se trouvait un pithos à trois anses et fond pointu ; au même endroit, les couches profondes ont livré de nombreux tessons du Géométrique Récent. Après l'abandon du bâtiment, l'endroit fut réoccupé par une petite construction circulaire (IZ) en briques crues sur soubassement de pierres.

Dans le bâtiment ellipsoïdal E, la fouille a révélé la présence d'une cavité remplie de graviers, dans laquelle devait se loger une colonne en bois.

Un complément de fouille dans l'édifice IB a mis au jour, sous un amas de pierres, une structure de combustion associant des charbons, des ossements d'animaux et des vases brisés du milieu du VIII^e s. av. J.-C. Le foyer étant établi sur le sol vierge, l'installation des fondateurs de Graia à cet endroit n'est pas antérieure à la fin de la 1^re moitié du VIII^e s. av. J.-C. ; auparavant (1^re moitié du VIII^e s.) ils devaient résider à quelques centaines de mètres vers l'Est, à Néa Palatia, où l'on a trouvé des vases décorés de demi-cercles pendants.

2) Intérieur du péribole. — La découverte d'une sépulture d'enfant en jarre à l'angle Nord-Est du péribole suggère que celui-ci ne délimitait pas un sanctuaire, bien qu'on y relève des indices de cérémonies religieuses à côté des activités industrielles.

La fouille profonde a mis au jour des tronçons d'un péribole plus ancien, contemporain du bâtiment I dans lequel avait été trouvé le poids de filet inscrit (v. BCH 122 [1998] Chron., p. 738) ; l'abside de ce bâtiment recelait des vases intacts du Géométrique Récent.

Dans le bâtiment IA (fig. 33), qui succéda au bâtiment I, la fouille a recoupé une succession de couches cendreuses provenant d'un grand foyer central. Après l'abandon du bâtiment, le foyer fut recouvert par une structure quadrangulaire dallée (larg. 1,20 m), interprétée comme un autel. La présence de cendres et de fragments de figurines de chevaux sur le dallage, ainsi que d'une lampe rituelle à côté de celui-ci, attesterait le caractère religieux du bâtiment. Ce trait, mis en relation avec l'aménagement d'une entrée monumentale sur le côté Ouest du péribole et la présence de deux structures, découvertes naguère – un cénotaphe et une table circulaire – amène le fouilleur à conclure que cet espace avait, dans sa dernière phase d'utilisation, fonction d'hérôon.

Les analyses des scories recueillies confirment le travail du bronze et du fer. Le fer était extrait dans la région de Grammatiko, le cuivre importé par voie maritime (on rappelle à ce propos l'hypothèse ancienne selon laquelle le culte de la nymphe Halia, attesté par des inscriptions d'époque hellénistique, trouve son origine dans le mythe des Telchines, démons métallurgistes qui, après avoir fui Rhodes, auraient débarqué à Oropos et y auraient fondé le culte de leur sœur). Ergon 45 (1998), p. 24-36.

L'ouvrage de M. Pologiorghi intitulé Μνημεία του Δυτικού Νεκροταφείου του Ωρωπού, οικόπεδο Οργανισμού Σχολικών Κτιρίων, Δημοσιεύματα του Αρχαιολογικού Δελτίου 63 (1998), constitue la publication finale de la nécropole occidentale de la ville antique, partiellement dégagée lors d'une fouille d'urgence en 1985-1986 (v. BCH 117 [1993] Chron., p. 779).