KASSOPÈ - 1981

Fouilles de la Société archéologique. — La campagne de 1981, dirigée par S. Dakaris, a porté sur quatre secteurs : le porche du katagôgion, la rue principale qui longe l'édifice au Sud, le portique Nord de l'agora et la maison 5.

Dans la partie Est du porche on a découvert, sous le sol du katagôgion hellénistique, un chenal en pierre qui servait à évacuer les eaux pluviales de la cour à péristyle dans la rue principale, et qui fut remplacé, après la destruction de 167 av. J.-C, par un conduit plus rudimentaire. Ce système d'évacuation, mis en place vers la fin du III^e siècle av. J.-C, ne semble pas faire partie d'un réseau d'assainissement urbain organisé. Dans la partie Nord-Ouest du porche, la fouille a fait apparaître un four de bronzier, évidemment postérieur à la destruction du katagôgion par les Romains et peut-être même à l'abandon de la cité par ses habitants.

De la rue centrale qui sépare le katagôgion du portique Nord (v. plan dans BCH 102 [1978], p. 690, fig. 104), on n'a fouillé que la partie Ouest. La stratigraphie indique que les deux bâtiments sont contemporains et que leur construction date de la fin du III^e ou du début du II^e siècle av. J.-C. Le plus ancien état de rue, qui remonte au IV^e siècle av. J.-C, a été atteint au contact du rocher, à plus d'un mètre sous le niveau hellénistique. Sur toute la longueur fouillée, le mur polygonal du katagôgion présente deux phases architecturales (fig. 52), la plus ancienne étant représentée par des petits blocs sans bossage tandis que l'état hellénistique est fait de grands blocs à bossage striés obliquement. L'absence de toute porte dans la partie fouillée confirme que l'on a bien affaire, dès la première phase, à un édifice public dont l'entrée devait se trouver à peu près au milieu de l'insula, sous l'entrée du futur katagôgion.

Le stylobate du portique Nord de l'agora a été nettoyé sur toute sa longueur (63 m) et l'on a effectué plusieurs sondages exploratoires dans la partie Ouest du monument (fig. 53). Ceux-ci ont fait apparaître, légèrement au-dessous du sol hellénistique, un pavement en mosaïque de galets ainsi que des murs et les fondations de deux bases, vestiges probables d'un édifice public plus ancien.

De la maison 5 (v. plan dans BCH 104 [1980], p. 619, fig. 80) on a fouillé les pièces b, d et f, qui contenaient respectivement des amas de rouille, les restes de deux fours et un grand four de potier : cette maison, construite pendant la seconde moitié du IV^e siècle, abrita donc des activités artisanales durant le III^e siècle, avant d'être détruite par les Romains en 167 av. J.-C, puis réparée pour servir à nouveau de maison d'habitation jusqu'à son abandon définitif vers la fin du I^er siècle av. J.-C

Parmi les trouvailles de la campagne, on mentionne seulement un manche de coutelas en bronze, dont le pommeau représente un casque d'un type attesté en Macédoine et en Épire aux IV^e-III^e siècles av. J.-C (fig. 54). Ergon 1981 (1982), p. 31-33.