TIRYNTHE - 1983
Âge du Bronze - Bronze Moyen - Bronze Récent
Âge du Fer - Protogéométrique - Géométrique
Tirynthe, Tiryntha, Tiryns
Fouilles de l'Institut allemand. — En 1983 une campagne de sondages complémentaires, d'étude du matériel, de remblayages partiels et de travaux de présentation a été menée dans la citadelle inférieure sous la direction de
. Les fouilles ont essentiellement porté sur quatre secteurs (v. plan dans BCH 105 [1981] Chron., p. 788, fig. 26-27).1) Rempart primitif (LXI-LXII/43). — Au Sud-Ouest on a poursuivi l'exploration de la zone où était apparu en 1982 un tronçon du rempart HR III B 1 (v. BCH 107 [1983] Chron., p. 758-761). Celui-ci doit être restitué avec un socle en pierre (hauteur 0,80 m ; largeur 5,50 m) surmonté, comme dans les forteresses du Proche-Orient, par des casemates en brique crue de 2,80 m de large disposées sur deux rangées Nord/Sud. Devant ce segment de rempart on a fouillé plusieurs niveaux de constructions superposées qui s'échelonnent entre l'HR III A et la fin de l'HR III C. Dans ce secteur comme dans les autres on observe, de la fin de l'ΗΜ au début de l'HR III B 2, une remarquable permanence dans le plan et la disposition des bâtiments, qui sont reconstruits à l'identique pendant plusieurs générations et ne sont même pas affectés par la construction de l'enceinte primitive. C'est seulement après l'édification du second rempart, au cours de l'HR III B 2, qu'il se produit un changement radical dans l'organisation de l'espace, changement lié, comme à Mycènes, à une nouvelle conception — celle de l'époque des palais — qui fait peu de cas de la tradition. Après le grand séisme des environs de 1200 av. J.-C. un nouveau plan urbain se met en place : il ne tient pas compte, lui non plus, des constructions antérieures, à l'exception toutefois des lieux de culte, de la Maison de la prêtresse et du mêgaron de l'acropole. Ce plan demeure inchangé jusqu'à la fin de l'époque mycénienne. Le grand bouleversement suivant intervient au début de l'époque hellénistique, lorsqu'on remblaie toute la citadelle inférieure sur 2,50 m d'épaisseur pour en faire un castrum.
Parmi les trouvailles de ce secteur on retiendra un lingot de cuivre de 20 kg retrouvé sous le sol d'une maison du début de l'HR III Β 2 (fig. 38) et plusieurs vases contemporains du rempart primitif (fig. 39-40).
2) Porte Nord et rue centrale (LXIII/34-35). — Achevant le dégagement du dernier niveau HR III B 2, qui est recouvert par une couche d'incendie, on a retrouvé plusieurs vases complets qui proviennent du foyer situé à l'étage du bâtiment riverain de la rue à l'Est : parmi eux, une cruche à engobe gris décorée à la peinture blanche, un cratère et une amphore cananéenne avec graffite (fig. 41).
3) Embrasure 14 du rempart (LXI/35). — La fouille de la moitié Est de la chambre et de ses abords immédiats a permis de préciser le détail et la séquence des aménagements, qui sont de caractère domestique (aires de stockage, foyer, etc.). Dans la partie Ouest un puits de 10 m de profondeur, dont le diamètre oscille entre 1,60 et 0,70 m, a livré une abondante céramique du milieu de l'HR III Β 1 et du début de l'HR III Β 2, notamment un gobelet à anse(s) en céramique « nordique », dix skyphoi, trois grandes écuelles à couverte intérieure, des petites cruches et un grand cratère décoré d'une frise de cerfs (fig. 42). La stratigraphie et le matériel indiquent que ce puits était en service avant la construction du rempart à l'HR III B 2 et qu'il le demeura après, pendant quelque temps encore.
4) Sondage extérieur (LVIII-LIX/40-41). — A l'extérieur du rempart Ouest une tranchée perpendiculaire a recoupé successivement la couche de destruction du rempart, datée de l'époque byzantine ; un fossé hellénistique rempli de fragments d'architecture archaïques, qu'il faut sûrement mettre en rapport avec l'inscription boustrophédon relative à Zeus et Athéna retrouvée dans la galerie Sud en 1962 ; un mur archaïque à orthostates ; un sol en cailloutis d'époque géométrique ; deux niveaux respectivement Géométrique Moyen et Géométrique Ancien associés à un mur en brique crue ; des vestiges de constructions — notamment ceux d'un bâtiment absidal en brique crue — datables par la céramique (fig. 44) du début du Protogéométrique ; plusieurs couches HR III C dont la plus ancienne contenait les fragments de 239 idoles en Ψ, de 6 trônes et de deux rhytons en forme de taureau, ainsi que plusieurs pendeloques en faïence — l'une d'elles décorée de deux coquilles de tritons placées tête-bêche (fig. 45) — et une idole en ivoire vraisemblablement importée du Levant (fig. 43) : ces objets proviennent sans doute du nettoyage de l'embrasure 7, qui est située juste au-dessus et dont la fonction cultuelle a déjà été mise en évidence. Les couches sous-jacentes, dont la première contenait encore treize idoles, deux trônes et une figurine animale, datent respectivement de l'HR III B 2, de l'HR III B 1 et de l'HR III A, cette dernière reposant immédiatement sur le rocher.
A ces travaux dans la citadelle inférieure il faut ajouter une petite fouille de contrôle dans la porte principale de l'acropole, au sommet de la rampe d'accès. Là un plot de terre non fouillé a permis d'observer quatre phases successives : la première est un horizon antérieur à l'HR III B 2 et à la porte elle-même, la seconde correspond à la construction de la porte — dont on a pu montrer qu'elle comportait un dispositif de fermeture —, la troisième date de l'époque archaïque et la quatrième, pendant laquelle la largeur de la porte fut réduite, de l'époque hellénistique. Il ne faut rien conclure de l'hiatus apparent entre l'HR III B 2 et l'époque archaïque, car il est vraisemblablement dû à des travaux de déblaiement ultérieurs.
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