LE PIRÉE - 1987

La II^e ΕΠΚΑ publie dans l'ArchDelt 42 (1987) [1992], Β'1, p. 53-60, les résultats des trente-cinq fouilles d'urgence menées en 1987.

Constructions classiques et hellénistiques
Un grand ensemble architectural, de construction très soignée, partiellement mis au jour sur les pentes Sud-Ouest de la colline de Mounichie, à proximité du port de Zéa (rue Néôriôn 114-118), peut être identifié comme les pièces de réception et de service destinées aux équipages des navires et au personnel du port. Il comprenait quatre andrônes, des thermes et une vaste cour ; le sol des pièces, étagées sur la pente, était en terre battue, ou en petits galets de trois tailles, disposés en lignes horizontales ou obliques, en étoiles ou en cercles concentriques. Les murs portaient des enduits de couleur. Les monnaies datent pour la plupart des années 350 à 322 av. J.-C.
Les vestiges d'une habitation avec cour, mis au jour Akti Miaouli (rue Zanni 45-47), qui n'ont pu être datés, reposaient sur une ancienne carrière.

Installations hydrauliques
On signale, dans quinze sondages, la découverte de puits, de citernes — dont cinq en cloche —, aux parois souvent enduites de mortier hydraulique, et d'une canalisation, creusés dans la roche.

Installations portuaires
Des loges de halage (?) ont été dégagées en partie à l'angle de la rue Bouboulinas et du quai Moulsopoulou.

Carrières
D'une carrière de poros à exploitation superficielle en escalier (angle des rues Kleisovis 18 et Chatzikyriakou), dans la cour de l'Orphelinat, on extrayait des blocs de 2,70 x 1,50 m et de 2,10 x 0,90 m, pour une hauteur de 0,60 m. Une carrière a partiellement été dégagée à Kastella (rue Ghermanou 17), trois autres à Kaminia (rue lasônos 25 et 53 et rue Hérodotou 49-51). Deux carrières (angle des rues Aphendouli 14 et Praxitélous et rue Faviérou 9) étaient dotées d'un puits.

Tombes et nécropoles
On a recueilli rue Dilavéri 18 de nombreux fragments de stèles et de piliers funéraires, ainsi que de loutrophores et de lécythes en marbre. Au n° 26 de la même rue, une tombe à tuiles, de date indéterminée, voisinait avec une marmite couverte d'une coupe, qui contenait quelques restes d'ossements.
À Kaminia, rue Phrangouli 3, on a mis au jour trois tombes (un sarcophage en poros, une larnax en terre cuite et une larnax en poros).
Les travaux entrepris le long de l'avenue Thivôn pour l'installation d'une grande canalisation d'évacuation des eaux de pluie ont permis de dégager les vestiges de plusieurs monuments funéraires, des colonnettes, stèles, lécythes et loutrophores en marbre, alabastre en poros, quatre sarcophages en poros, cinq tombes à ciste, dont deux en marbre, une tombe à tuiles, trois tombes en fosse et une urne en poros abritant une urne de bronze contenant, posés sur un tissu, les ossements et les offrandes (dont un strigile en bronze, un couvercle de pyxis en bois, et un petit fuseau) ainsi que plusieurs tronçons de canalisations, maçonnées ou creusées dans la craie, et un segment d'une rue antique, à chaussée de gravier tassé. Une tranchée ouverte par l'ΟΤΕ sur la même avenue a d'autre part mis au jour un fragment de relief funéraire, trois sarcophages en poros et un sarcophage en marbre à couvercle à fronton, un sarcophage en calcaire coquillier et une larnax en terre cuite.