RHODES. - Ville - 1987
Rodos, Rhodes
Les travaux réalisés en 1987 par la 4e EBA dans la ville de Rhodes font pour leur part l'objet d'un rapport publié ArchDelt 42 (1987) [1992], B'2, p. 654-658 et 662-680.
Le compte rendu mentionne d'abord, outre l'exposition permanente sur la « Ville médiévale de Rhodes (1309-1522) » désormais installée au rez-de-chaussée du palais du Grand Maître, les travaux de restauration et de consolidation effectués dans six églises de la ville médiévale (Sts-Apôtres, St-Artémios – où ont été dégagées des tombes de l'époque des Chevaliers –, Archange Michel, St-Bernardin – où l'on a nettoyé des peintures murales du XVe s. –, St-Georges et Ste-Kyriaki), ainsi que sur les remparts.
Ville médiévale. — Des six fouilles dont on présente les résultats, nous retiendrons :
— le rempart du Collacio, qui divisait la ville en deux parties inégales, a été mis au jour en deux points : sa porte centrale, large de 3 m, au carrefour des rues Lachitos et Agésandrou, et un tronçon de courtine rue Théophiliskou, d'une largeur de 2,10-2,20 m ;
— dans la cour de l'église St-Georges, on a poursuivi le dégagement du grand bâtiment paléochrétien pavé d'opus sectile (cf. BCH 114 [1990], Chron., p. 822);
— la fouille de l'église en ruines de l'Archange Michel (fig. 138), place Athinas, a mis au jour, sous un plancher de l'époque turque, 39 tombes à ciste en blocs de poros, datant de l'époque des Chevaliers (1309-1522) ; elles reposaient sur une couche du XIIIe s., qui a livré de la céramique sgraffito incisée, recouvrant elle-même le pavement en opus sectile d'une basilique à trois nefs du VIe s. : on en a dégagé l'abside du chœur, avec synthronon à trois gradins, et le pastophorion Sud, qui communiquait seulement avec la nef Sud. Après la destruction de la basilique, une église à nef unique a été érigée au-dessus de la nef Sud, dont elle a réutilisé le sol. L'église actuelle a été construite au cours du XIVe s., après la destruction de la seconde église, sans doute provoquée par le séisme de 1304. Parmi les trouvailles, on signale trois claveaux avec des traces de peinture murale représentant le siège de Jéricho par les troupes de Josué, du début du XIIIe s. (fig. 139), et le fragment de petite icône en stéatite (fig. 140), du XIe-XIIe s., représentant la Crucifixion (?), ainsi que des monnaies en or byzantines, une tête de pilier hermaïque ... ;
— à l'extérieur de l'église St-Marc (rue Iérokléous), une tombe turque, remployant les fragments architecturaux d'une porte monumentale, contenait 33 crânes ; d'autres tombes dataient de l'époque des Chevaliers. On a également découvert un pavement en opus sectile et les vestiges d'une mosaïque. Le matériel comprenait de la céramique majolique, une croix en ivoire, des bijoux en bronze et 47 monnaies de bronze de l'époque des Chevaliers ;
— à l'occasion des travaux de restauration de l'église de la Vierge de la Victoire, datant de 1480-1522, on a ouvert un sondage qui a permis de vérifier que l'ensemble de l'édifice était fondé sur une couche de remblais de la 2e moitié du XVe s. Du matériel, retenons un verre en verre importé d'Allemagne et des fragments de vitraux bleus et verts (fig. 141). La nef Nord recouvrait une citerne souterraine voûtée ; deux autres structures souterraines ouvraient dans le chœur.
Ville neuve. — Divers vestiges découverts rue Cheimarras (murs d'un bâtiment en appareil à parement brut, mosaïques – dont l'une, avec tapis central à écailles (fig. 142), pourrait dater du Ve s. ap. J.-C.) sont associés à du matériel (fragments architecturaux, fragments de statues de marbre, chatons de bagues ...) s'échelonnant de l'époque hellénistique à l'époque turque.
Th. Archontopoulos publie, ArchDelt 41 (1986) [1991], A', p. 85-100, une étude sur le cycle iconographique de sainte Catherine dans l'église homonyme (autrefois « Ilk Michrab »), située dans la ville médiévale. Cette petite église à trois nefs reliées entre elles par des arcs semi-cylindriques, a conservé un décor peint datant de la 2e moitié du XVe s. : huit scènes du cycle de sainte Catherine entourant la représentation centrale de la sainte debout ornent, dans la nef Sud, le tympan de la porte d'entrée.
A. Yannikouri et V. Patsiada, Ελληνιστική Κεραμική, p. 102-125, publient des ensembles de vases trouvés dans la nécropole hellénistique (fin IVe-Ier s.).
Signalons la parution, accompagnant les cérémonies marquant le 2400e anniversaire de la ville et l'exposition organisée à cette occasion, d'un guide rédigé par les archéologues de la XXIIe ΕΠΚΑ, intitulé Αρχαία Ρόδος. 2400 χρόνια (1993).
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