KITION-Bamboula - 2018
Informations Générales
Numéro de la notice
6780
Année de l'opération
2018
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Ministère de l'Europe et des Affaires Étrangères (Ministère de l'Europe et des Affaires Étrangères)
Localisation
Toponyme
Kition Citium Kitium
Kition Citium Kitium
Notices et opérations liées
Description
À Kition-Bamboula, S. Fourrier (CNRS, Laboratoire HiSoMA) a effectué une troisième campagne de terrain qui visait à achever la fouille du puits romain, découvert en 2017 dans le secteur Ouest (sondage 11), et à explorer jusqu’au substrat la séquence stratigraphique en place dans le secteur Est (sondage 10), où l’on avait atteint des niveaux du Bronze Récent.
Sondage 11 : le puits romain (locus 883)
On a d’abord élargi le sondage (vers le Nord et l’Ouest), afin de dégager entièrement la zone du puits et permettre sa fouille (fig. 1). Immédiatement sous les niveaux contemporains, le puits entaille des couches d’occupation en place hellénistiques puis classiques : on en déduit que la partie supérieure du puits, comme son sol d’utilisation, ont été arrachés ; il n’en subsiste que la structure en creux. Il est difficile, en l’absence de vestiges, d’en restituer l’élévation. La position et la forme des derniers blocs conservés en hauteur semblent suggérer une couverture, au moins partielle, selon un modèle bien attesté par des parallèles ethnographiques (notamment égyptiens). Le dégagement horizontal a également permis de mettre en évidence le mode de construction du puits : une fosse oblongue a d’abord été creusée dans les couches d’occupation anciennes, puis l’appareil du puits a été édifié, en commençant par le Sud. En effet, de ce côté, les blocs sont directement appuyés contre la paroi de la fosse, alors que le reste du parement (sur les trois autres côtés) a été édifié librement. Sur ces trois autres côtés, la tranchée de fondation a ensuite été comblée par un remblai grossier, fait de nombreux éclats de blocs. Parmi le matériel rejeté dans la tranchée, on a découvert plusieurs fragments de godets de noria, ce qui suggère que le puits a été, au moins partiellement, repris, et qu’il a connu au moins deux phases. C’est aussi ce que montre le mode de construction du parement du côté Sud : d’abord rectiligne, il devient courbe dans la partie supérieure. Le matériel découvert dans la tranchée de fondation (locus 901) est très proche de celui découvert dans le comblement : la dernière phase d’utilisation a été vraisemblablement d’assez courte durée.
Le puits est entièrement construit pour la partie fouillée : on en a arrêté l’exploration lorsqu’on a atteint le niveau de la nappe phréatique (à environ 1,33 m d’altitude absolue). Cette altitude, qui correspond à celle du niveau moyen de la nappe phréatique dans la zone, est largement inférieure à celle du substrat naturel, tel qu’on a pu le dégager en bordure du bassin portuaire (où il affleure à l’altitude moyenne de 2,50-2,70 m). Le puits était-il revêtu jusqu’au fond, même dans la partie inférieure où il était creusé dans le rocher et non plus dans les couches d’occupation anciennes ? On ne peut pas l’assurer. Toutefois, la présence d’une assise en retrait, normalement ménagée assez près du fond pour atténuer les effets de vague créés par le mouvement de la roue, suggère qu’on a dégagé la majeure partie de la structure.
De nombreux parallèles, tant antiques qu’ethnographiques (ce système de puits est notamment bien attesté dans la tradition populaire chypriote, où il est connu sous le nom d’alakati), permettent de reconstituer assez sûrement son mode de fonctionnement. Une roue, placée verticalement et articulée à une autre roue, cette fois horizontale, qu’actionnait sur le sol d’utilisation une force mécanique (à l’époque moderne en général un âne), tournait dans le puits et faisait ainsi descendre et remonter une chaîne munie de godets. Notre puits (sa profondeur le montre sans doute possible) servait en effet à puiser de l’eau et non pas à utiliser la force de cette dernière pour actionner un autre mécanisme (du type broyeur).
Pourquoi un tel puits à cet endroit de la Bamboula ? L’absence de vestiges contemporains sur le site, et notre méconnaissance générale de l’occupation romaine dans cette partie de la ville ancienne de Kition rendent la réponse malaisée. Les capacités d’eau produites par le puits dépassent largement les besoins d’une maison. On peut penser à l’irrigation de jardins, mais aucun indice ne permet d’en supposer l’existence dans cette zone de la ville. Une dernière hypothèse, sans doute la plus séduisante, est de mettre en relation cette saqieh avec une découverte récente des fouilles d’urgence conduites par le Département des Antiquités à l’occasion de la mise en place du tout-à-l’égout. En 2016 a été mis au jour, à peu de distance à l’Ouest du puits, sous une rue, un tapis mosaïqué d’époque romaine qui appartient probablement à des bains. Il est tentant de suggérer, sans pouvoir le prouver pour le moment, que le puits à roue de Bamboula faisait partie des sources d’alimentation de ces bains.
Sondage 10 : l’occupation du Bronze Récent
Au cours de la campagne précédente, on avait atteint dans la partie centrale du sondage, sous les sols de maisons datés du XIe s. av. J.-C., des niveaux en place du XIIe (fig. 2). On en a poursuivi cette année le décapage. Ces niveaux reposaient sur un sol de galets (fig. 3) qui recouvrait, partout dans la zone fouillée, les niveaux d’occupation du XIIIe siècle. Ce sol de galets ne peut pas être considéré comme un sol d’utilisation, sur lequel on circulait. Il était constitué de pierres de divers modules (avec beaucoup de galets), de fragments céramiques (de production locale ou importés) et d’ossements animaux (dont des chevilles osseuses de caprinés), auxquels viennent s’ajouter quelques objets importés de grande qualité (vases en faïence et en albâtre, ivoire, fig. 4). Cette couche avait déjà été partiellement explorée lors d’un sondage implanté immédiatement au Sud en 1976. Elle avait alors été interprétée comme un épandage : le matériel pillé de tombes du XIIIe siècle aurait été rejeté contre le rempart (dont les fouilleurs restituaient un tronçon le long du bassin portuaire), au début de l’époque géométrique. Nos fouilles infirment définitivement cette hypothèse. De fait, « l’épandage » de 1976 s’articule parfaitement avec les niveaux fouillés cette année. Il s’agit indubitablement d’un niveau de sol qui recouvre une occupation plus ancienne et en marque la fin : il s’agit non pas d’une poubelle, mais d’un sol constitué correspondant à un rituel de scellement, d’abandon. Ce sol manifeste donc bien une rupture, même si cette dernière n’est pas illustrée par un hiatus chronologique : les niveaux du XIIe siècle succèdent immédiatement à ceux du XIIIe.
Les sols du XIIIe siècle reposaient, eux, directement sur le substrat naturel. Le rocher lui-même avait été aplani et, dans les endroits où il restait irrégulier, ses creux avaient été comblés de terre à brique tassée afin de ménager un niveau horizontal. Le matériel découvert, très fragmenté, est constitué d’une grande majorité de productions locales modelées (Base Ring et White Slip) ainsi que d’importations égéennes. Aucun vestige construit n’a été découvert, susceptible de renseigner sur la nature de cette occupation. En revanche, plusieurs structures en creux ont été dégagées : on a fouillé quatre puits, ainsi que les ébauches de deux autres, restés inachevés (fig. 2). Les puits sont de même type : un creusement circulaire, sans échelles dans les parois, bourré de matériel (pierres, céramique, ossements animaux). On a atteint le niveau de la nappe phréatique à l’altitude moyenne de 1,20 m.
Pourquoi tant de puits sur une superficie si réduite ? Il faut tout d’abord remarquer qu’ils sont creusés en bordure du bassin portuaire, dans une zone où la nappe phréatique est menacée par des infiltrations possibles d’eau saumâtre : la multiplication de puits peu profonds permet de réduire, en la répartissant dans l’espace, la pression exercée sur la nappe (la nappe d’eau douce à légèrement saumâtre reposant sur la nappe saline et se mélangeant peu, par différence de densité). Par ailleurs, les quantités d’eau produites par ces puits, même de dimensions réduites, dépassent largement les besoins d’un habitat. On peut donc penser que les puits étaient liés à la fonction portuaire du site (pour embarquer des provisions d’eau douce sur les navires ou pour l’entretien de ces derniers).
Au terme de cette troisième campagne de terrain, on peut tirer plusieurs conclusions. Il faut tout d’abord définitivement infirmer l’hypothèse, autrefois émise, qu’un tronçon du rempart passait à cet endroit, le long du bassin portuaire, à la fin du Bronze Récent et au début de l’époque géométrique. La localisation du site et, partant, son statut (intra ou extra-muros ?) demeurent incertains. Par ailleurs, la fouille jusqu’au rocher a révélé une occupation continue depuis le XIIIe siècle jusqu’aux XIe-Xe s. av. J.-C. Le matériel du Bronze Récent, découvert auparavant dans cette zone, provient donc bien de l’occupation du secteur, et n’a pas été transporté depuis des tombes pillées. La fin du XIIIe siècle est marquée par une rupture : un lit de galets recouvre l’ensemble des occupations antérieures. Cette rupture ne marque toutefois pas un abandon : les niveaux qui lui succèdent, datés du XIIe siècle, sont recouverts par des niveaux des XIe-Xe siècles, dans une remarquable continuité. Cette séquence stratigraphique est celle qu’ont mise en évidence les fouilles du Département des Antiquités à Kition-Kathari. Nos fouilles montrent que les deux sites ont connu, sur la longue durée, une histoire parallèle.
Sondage 11 : le puits romain (locus 883)
On a d’abord élargi le sondage (vers le Nord et l’Ouest), afin de dégager entièrement la zone du puits et permettre sa fouille (fig. 1). Immédiatement sous les niveaux contemporains, le puits entaille des couches d’occupation en place hellénistiques puis classiques : on en déduit que la partie supérieure du puits, comme son sol d’utilisation, ont été arrachés ; il n’en subsiste que la structure en creux. Il est difficile, en l’absence de vestiges, d’en restituer l’élévation. La position et la forme des derniers blocs conservés en hauteur semblent suggérer une couverture, au moins partielle, selon un modèle bien attesté par des parallèles ethnographiques (notamment égyptiens). Le dégagement horizontal a également permis de mettre en évidence le mode de construction du puits : une fosse oblongue a d’abord été creusée dans les couches d’occupation anciennes, puis l’appareil du puits a été édifié, en commençant par le Sud. En effet, de ce côté, les blocs sont directement appuyés contre la paroi de la fosse, alors que le reste du parement (sur les trois autres côtés) a été édifié librement. Sur ces trois autres côtés, la tranchée de fondation a ensuite été comblée par un remblai grossier, fait de nombreux éclats de blocs. Parmi le matériel rejeté dans la tranchée, on a découvert plusieurs fragments de godets de noria, ce qui suggère que le puits a été, au moins partiellement, repris, et qu’il a connu au moins deux phases. C’est aussi ce que montre le mode de construction du parement du côté Sud : d’abord rectiligne, il devient courbe dans la partie supérieure. Le matériel découvert dans la tranchée de fondation (locus 901) est très proche de celui découvert dans le comblement : la dernière phase d’utilisation a été vraisemblablement d’assez courte durée.
Le puits est entièrement construit pour la partie fouillée : on en a arrêté l’exploration lorsqu’on a atteint le niveau de la nappe phréatique (à environ 1,33 m d’altitude absolue). Cette altitude, qui correspond à celle du niveau moyen de la nappe phréatique dans la zone, est largement inférieure à celle du substrat naturel, tel qu’on a pu le dégager en bordure du bassin portuaire (où il affleure à l’altitude moyenne de 2,50-2,70 m). Le puits était-il revêtu jusqu’au fond, même dans la partie inférieure où il était creusé dans le rocher et non plus dans les couches d’occupation anciennes ? On ne peut pas l’assurer. Toutefois, la présence d’une assise en retrait, normalement ménagée assez près du fond pour atténuer les effets de vague créés par le mouvement de la roue, suggère qu’on a dégagé la majeure partie de la structure.
De nombreux parallèles, tant antiques qu’ethnographiques (ce système de puits est notamment bien attesté dans la tradition populaire chypriote, où il est connu sous le nom d’alakati), permettent de reconstituer assez sûrement son mode de fonctionnement. Une roue, placée verticalement et articulée à une autre roue, cette fois horizontale, qu’actionnait sur le sol d’utilisation une force mécanique (à l’époque moderne en général un âne), tournait dans le puits et faisait ainsi descendre et remonter une chaîne munie de godets. Notre puits (sa profondeur le montre sans doute possible) servait en effet à puiser de l’eau et non pas à utiliser la force de cette dernière pour actionner un autre mécanisme (du type broyeur).
Pourquoi un tel puits à cet endroit de la Bamboula ? L’absence de vestiges contemporains sur le site, et notre méconnaissance générale de l’occupation romaine dans cette partie de la ville ancienne de Kition rendent la réponse malaisée. Les capacités d’eau produites par le puits dépassent largement les besoins d’une maison. On peut penser à l’irrigation de jardins, mais aucun indice ne permet d’en supposer l’existence dans cette zone de la ville. Une dernière hypothèse, sans doute la plus séduisante, est de mettre en relation cette saqieh avec une découverte récente des fouilles d’urgence conduites par le Département des Antiquités à l’occasion de la mise en place du tout-à-l’égout. En 2016 a été mis au jour, à peu de distance à l’Ouest du puits, sous une rue, un tapis mosaïqué d’époque romaine qui appartient probablement à des bains. Il est tentant de suggérer, sans pouvoir le prouver pour le moment, que le puits à roue de Bamboula faisait partie des sources d’alimentation de ces bains.
Sondage 10 : l’occupation du Bronze Récent
Au cours de la campagne précédente, on avait atteint dans la partie centrale du sondage, sous les sols de maisons datés du XIe s. av. J.-C., des niveaux en place du XIIe (fig. 2). On en a poursuivi cette année le décapage. Ces niveaux reposaient sur un sol de galets (fig. 3) qui recouvrait, partout dans la zone fouillée, les niveaux d’occupation du XIIIe siècle. Ce sol de galets ne peut pas être considéré comme un sol d’utilisation, sur lequel on circulait. Il était constitué de pierres de divers modules (avec beaucoup de galets), de fragments céramiques (de production locale ou importés) et d’ossements animaux (dont des chevilles osseuses de caprinés), auxquels viennent s’ajouter quelques objets importés de grande qualité (vases en faïence et en albâtre, ivoire, fig. 4). Cette couche avait déjà été partiellement explorée lors d’un sondage implanté immédiatement au Sud en 1976. Elle avait alors été interprétée comme un épandage : le matériel pillé de tombes du XIIIe siècle aurait été rejeté contre le rempart (dont les fouilleurs restituaient un tronçon le long du bassin portuaire), au début de l’époque géométrique. Nos fouilles infirment définitivement cette hypothèse. De fait, « l’épandage » de 1976 s’articule parfaitement avec les niveaux fouillés cette année. Il s’agit indubitablement d’un niveau de sol qui recouvre une occupation plus ancienne et en marque la fin : il s’agit non pas d’une poubelle, mais d’un sol constitué correspondant à un rituel de scellement, d’abandon. Ce sol manifeste donc bien une rupture, même si cette dernière n’est pas illustrée par un hiatus chronologique : les niveaux du XIIe siècle succèdent immédiatement à ceux du XIIIe.
Les sols du XIIIe siècle reposaient, eux, directement sur le substrat naturel. Le rocher lui-même avait été aplani et, dans les endroits où il restait irrégulier, ses creux avaient été comblés de terre à brique tassée afin de ménager un niveau horizontal. Le matériel découvert, très fragmenté, est constitué d’une grande majorité de productions locales modelées (Base Ring et White Slip) ainsi que d’importations égéennes. Aucun vestige construit n’a été découvert, susceptible de renseigner sur la nature de cette occupation. En revanche, plusieurs structures en creux ont été dégagées : on a fouillé quatre puits, ainsi que les ébauches de deux autres, restés inachevés (fig. 2). Les puits sont de même type : un creusement circulaire, sans échelles dans les parois, bourré de matériel (pierres, céramique, ossements animaux). On a atteint le niveau de la nappe phréatique à l’altitude moyenne de 1,20 m.
Pourquoi tant de puits sur une superficie si réduite ? Il faut tout d’abord remarquer qu’ils sont creusés en bordure du bassin portuaire, dans une zone où la nappe phréatique est menacée par des infiltrations possibles d’eau saumâtre : la multiplication de puits peu profonds permet de réduire, en la répartissant dans l’espace, la pression exercée sur la nappe (la nappe d’eau douce à légèrement saumâtre reposant sur la nappe saline et se mélangeant peu, par différence de densité). Par ailleurs, les quantités d’eau produites par ces puits, même de dimensions réduites, dépassent largement les besoins d’un habitat. On peut donc penser que les puits étaient liés à la fonction portuaire du site (pour embarquer des provisions d’eau douce sur les navires ou pour l’entretien de ces derniers).
Au terme de cette troisième campagne de terrain, on peut tirer plusieurs conclusions. Il faut tout d’abord définitivement infirmer l’hypothèse, autrefois émise, qu’un tronçon du rempart passait à cet endroit, le long du bassin portuaire, à la fin du Bronze Récent et au début de l’époque géométrique. La localisation du site et, partant, son statut (intra ou extra-muros ?) demeurent incertains. Par ailleurs, la fouille jusqu’au rocher a révélé une occupation continue depuis le XIIIe siècle jusqu’aux XIe-Xe s. av. J.-C. Le matériel du Bronze Récent, découvert auparavant dans cette zone, provient donc bien de l’occupation du secteur, et n’a pas été transporté depuis des tombes pillées. La fin du XIIIe siècle est marquée par une rupture : un lit de galets recouvre l’ensemble des occupations antérieures. Cette rupture ne marque toutefois pas un abandon : les niveaux qui lui succèdent, datés du XIIe siècle, sont recouverts par des niveaux des XIe-Xe siècles, dans une remarquable continuité. Cette séquence stratigraphique est celle qu’ont mise en évidence les fouilles du Département des Antiquités à Kition-Kathari. Nos fouilles montrent que les deux sites ont connu, sur la longue durée, une histoire parallèle.
Auteur de la notice
Sabine FOURRIER
Références bibliographiques
Rapport de mission 2018.
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
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Date de création
2019-05-16 10:40:17
Dernière modification
2023-12-04 10:30:20
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