TERPNI. - Paliokastro - 2024
Informations Générales
Numéro de la notice
20722
Année de l'opération
2024
Chronologie
Mots-clés
Habitat - Territoire - Voierie - Maison - Édifice religieux - Basilique - Inscription - Mosaïque - Revêtements (mur et sol) - Édifice Public
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Terpni, Cherpista
Terpni, Cherpista
Notices et opérations liées
Description
À Terpni,
(EFA) et
(Éphorie des antiquités de Serres) ont mené en 2024 la troisième campagne de fouille dans le cadre d’un partenariat avec l’Ephorie des antiquités de Serrès. La mission s’est déroulée du 2 septembre au 11 octobre. Les recherches ont principalement consisté en études de matériel et en opérations de fouille menées sur le site de Paliokastro / Terpni, dans les zones 1 et 3 déjà explorées les années précédentes, ainsi que dans le secteur de la grande basilique à cinq nefs mise au jour en 1993 par l'éphorie.
L’étude du territoire n’a pas donné lieu à de missions de terrain. Mais les carottages réalisés en 2023 ont fait l’objet d’analyses. Des forces importantes ont été concentrées sur la fouille de la basilique à trois nefs explorée depuis 2022 dans la partie est du site, pour la dégager dans sa totalité et assurer la préservation du sol d’opus sectile très mal conservé qui la décorait. Un plan de restauration et de mise en valeur de cet édifice est d’ores et déjà à l’étude sous la conduite de l’Ephorie des Antiquités de Serrès.
Dans la zone 1, un quartier d’habitat s’étendant de part et d’autre d’une rue est en cours de fouille depuis 2022 (fig. 1). La fouille a été étendue vers le Nord, où un nouveau secteur de 50 m² a été ouvert pour préciser les limites d’une grande pièce qui avait été mise en au jour en 2023 (pièce 101) et explorer ses environs. Les opérations se sont cantonnées dans les niveaux les plus récents, du VIe siècle. Le mur Nord de la pièce a été rapidement dégagé. Il était bordé par une ligne de quatre trous de poteaux, espacés les uns des autres de 1 à 1,40 m et situées à une cinquantaine de centimètres de sa base. Les poteaux ont pu servir à soutenir une étagère appliquée contre le mur ou une sorte de mezzanine. Au Nord de la pièce, l’enlèvement de la couche de surface a très vite fait apparaître trois autres murs, également construits en pierres sèches qui délimitent un second espace fermé (pièce 103). C’était une réserve qui contenait un ensemble de vases de stockage, dont un grand pithos originellement placé dans l’angle Nord-Ouest de la pièce et tombé vers le centre. L’ensemble était recouvert par une couche de destruction formée par le haut des murs et par le toit de l’édifice.
Dans la zone 3, la fouille s’est étendue sur une superficie de 180 m² environ, principalement dans la partie Ouest de l’édifice, ce qui a permis de dégager la totalité de la basilique à trois nefs (fig. 2). Le premier objectif de la campagne a donc été atteint : il s'agissait de confirmer le plan et les dimensions de l’édifice, tout en cherchant d’éventuels aménagements liturgiques. Un autre objectif était d’explorer les abords Nord et Ouest de l’église, afin de vérifier l’existence dans cette zone d’édifices attenants, suggérée par plusieurs anomalies visibles sur les relevés géophysiques de 2022, et de poursuivre le dégagement commencé en 2023 de la structure qui venait s’appuyer contre la façade Ouest de l’église. Le mur Nord de cette structure, probablement un portique, a été atteint et la présence d’une annexe, construite contre l’angle Nord-Ouest de la basilique est également très probable. Le narthex a été intégralement fouillé, ce qui a permis de repérer les 7 portes qui étaient percées dans ses murs. Toutes possédaient des seuils construits. Un banc se trouvait aussi dans l’angle Nord-Ouest de la pièce. Les travaux ont permis de préciser l’aspect de la colonnade qui séparait la nef centrale de la nef latérale Sud, pourvue de quatre colonnes dont plusieurs fragments ont été trouvés, ainsi que l’aspect de la barrière de chancel dont l’emplacement est matérialisé par deux épaisses bandes de mortier. Les quelques fragments en marbre conservés de la clôture suggère qu’elle comportait des plaques encastrées entre des piliers dans son registre inférieur, et dans son registre supérieur une rangée de colonnettes. Sauf dans la nef latérale Nord, où le sol ne paraît pas conservé, les sols de la basilique ont été atteints partout. Ceux de la nef centrale et du narthex était entièrement décorés de grands panneaux d’un opus sectile très mal conservé (fig. 3-4), tandis que celui de la nef Sud était recouvert d’un pavage de dalles en terre cuite. Dans la nef centrale et à l’Ouest du sanctuaire, le décor s’organisait de part et d’autre d’un grand panneau central décoré d’un losange inséré dans un carré, bordé à l’Est et à l’Ouest par deux grands panneaux de carrés blancs sur la pointe, entourés de rectangles en schiste noir et de petits carrés blancs aux encoignures. Les dalles de marbre provenaient parfois de matériaux remployés, dont les fragments de deux stèles inscrites. Le décor du narthex se présentait lui aussi sous la forme d’une composition symétrique, déterminée par la position de la porte ouvrant dans la nef centrale. Un panneau central, de même dimension que l’ouverture de la porte, était décoré de carrés blancs entourés de rectangles noirs en schiste et de petits carrés aux encoignures. De part et d’autre, deux panneaux rectangulaires formés d’un assemblage hétéroclite de pierres, étaient décorés d’un cercle inscrit dans un losange.
Pour la première fois, des travaux ont également été engagés de manière à assurer la publication de la grande basilique à cinq nefs fouillée en 1993 par le service archéologique grec (fig. 5). L’histoire du bâtiment est manifestement longue et compliquée. Dans son état final, la basilique mesure 30 m de long environ sur 22 m de large. Elle fut construite à l’époque impériale et servit probablement de basilique civile, associé à un complexe de bains dont sont connues deux pièces. Elle fut ensuite transformée en une église, probablement à trois nefs, agrandie en une basilique à 5 nefs dans une phase encore ultérieure. Les travaux de 2024 se sont principalement concentrés sur des murs qui apparaissent en plusieurs endroits à l’extérieur de l’édifice. Plusieurs appartiennent à des constructions situées à l’Ouest du narthex, d'autres sont isolés au Sud et au Sud-Est de la basilique. On observe que des travaux d’aménagement importants ont été menés lors de la construction de la basilique. La colline et probablement les niveaux d’occupation plus anciens ont été décaissés pour aplanir le sol et aménager une terrasse sur laquelle le monument fut bâti. Le terrain naturel fut partiellement enlevé à l’Ouest de la basilique. Son altitude était plus basse à l’Est, où il n’a pas été atteint par les fouilles. Les murs qui se trouvent au Sud de la basilique appartiennent à d'autres bâtiments, qui se développaient vers le Sud. Des fouilles supplémentaires sont nécessaires pour élucider la séquence architecturale et stratigraphique de la zone.
L’étude du territoire n’a pas donné lieu à de missions de terrain. Mais les carottages réalisés en 2023 ont fait l’objet d’analyses. Des forces importantes ont été concentrées sur la fouille de la basilique à trois nefs explorée depuis 2022 dans la partie est du site, pour la dégager dans sa totalité et assurer la préservation du sol d’opus sectile très mal conservé qui la décorait. Un plan de restauration et de mise en valeur de cet édifice est d’ores et déjà à l’étude sous la conduite de l’Ephorie des Antiquités de Serrès.
Dans la zone 1, un quartier d’habitat s’étendant de part et d’autre d’une rue est en cours de fouille depuis 2022 (fig. 1). La fouille a été étendue vers le Nord, où un nouveau secteur de 50 m² a été ouvert pour préciser les limites d’une grande pièce qui avait été mise en au jour en 2023 (pièce 101) et explorer ses environs. Les opérations se sont cantonnées dans les niveaux les plus récents, du VIe siècle. Le mur Nord de la pièce a été rapidement dégagé. Il était bordé par une ligne de quatre trous de poteaux, espacés les uns des autres de 1 à 1,40 m et situées à une cinquantaine de centimètres de sa base. Les poteaux ont pu servir à soutenir une étagère appliquée contre le mur ou une sorte de mezzanine. Au Nord de la pièce, l’enlèvement de la couche de surface a très vite fait apparaître trois autres murs, également construits en pierres sèches qui délimitent un second espace fermé (pièce 103). C’était une réserve qui contenait un ensemble de vases de stockage, dont un grand pithos originellement placé dans l’angle Nord-Ouest de la pièce et tombé vers le centre. L’ensemble était recouvert par une couche de destruction formée par le haut des murs et par le toit de l’édifice.
Dans la zone 3, la fouille s’est étendue sur une superficie de 180 m² environ, principalement dans la partie Ouest de l’édifice, ce qui a permis de dégager la totalité de la basilique à trois nefs (fig. 2). Le premier objectif de la campagne a donc été atteint : il s'agissait de confirmer le plan et les dimensions de l’édifice, tout en cherchant d’éventuels aménagements liturgiques. Un autre objectif était d’explorer les abords Nord et Ouest de l’église, afin de vérifier l’existence dans cette zone d’édifices attenants, suggérée par plusieurs anomalies visibles sur les relevés géophysiques de 2022, et de poursuivre le dégagement commencé en 2023 de la structure qui venait s’appuyer contre la façade Ouest de l’église. Le mur Nord de cette structure, probablement un portique, a été atteint et la présence d’une annexe, construite contre l’angle Nord-Ouest de la basilique est également très probable. Le narthex a été intégralement fouillé, ce qui a permis de repérer les 7 portes qui étaient percées dans ses murs. Toutes possédaient des seuils construits. Un banc se trouvait aussi dans l’angle Nord-Ouest de la pièce. Les travaux ont permis de préciser l’aspect de la colonnade qui séparait la nef centrale de la nef latérale Sud, pourvue de quatre colonnes dont plusieurs fragments ont été trouvés, ainsi que l’aspect de la barrière de chancel dont l’emplacement est matérialisé par deux épaisses bandes de mortier. Les quelques fragments en marbre conservés de la clôture suggère qu’elle comportait des plaques encastrées entre des piliers dans son registre inférieur, et dans son registre supérieur une rangée de colonnettes. Sauf dans la nef latérale Nord, où le sol ne paraît pas conservé, les sols de la basilique ont été atteints partout. Ceux de la nef centrale et du narthex était entièrement décorés de grands panneaux d’un opus sectile très mal conservé (fig. 3-4), tandis que celui de la nef Sud était recouvert d’un pavage de dalles en terre cuite. Dans la nef centrale et à l’Ouest du sanctuaire, le décor s’organisait de part et d’autre d’un grand panneau central décoré d’un losange inséré dans un carré, bordé à l’Est et à l’Ouest par deux grands panneaux de carrés blancs sur la pointe, entourés de rectangles en schiste noir et de petits carrés blancs aux encoignures. Les dalles de marbre provenaient parfois de matériaux remployés, dont les fragments de deux stèles inscrites. Le décor du narthex se présentait lui aussi sous la forme d’une composition symétrique, déterminée par la position de la porte ouvrant dans la nef centrale. Un panneau central, de même dimension que l’ouverture de la porte, était décoré de carrés blancs entourés de rectangles noirs en schiste et de petits carrés aux encoignures. De part et d’autre, deux panneaux rectangulaires formés d’un assemblage hétéroclite de pierres, étaient décorés d’un cercle inscrit dans un losange.
Pour la première fois, des travaux ont également été engagés de manière à assurer la publication de la grande basilique à cinq nefs fouillée en 1993 par le service archéologique grec (fig. 5). L’histoire du bâtiment est manifestement longue et compliquée. Dans son état final, la basilique mesure 30 m de long environ sur 22 m de large. Elle fut construite à l’époque impériale et servit probablement de basilique civile, associé à un complexe de bains dont sont connues deux pièces. Elle fut ensuite transformée en une église, probablement à trois nefs, agrandie en une basilique à 5 nefs dans une phase encore ultérieure. Les travaux de 2024 se sont principalement concentrés sur des murs qui apparaissent en plusieurs endroits à l’extérieur de l’édifice. Plusieurs appartiennent à des constructions situées à l’Ouest du narthex, d'autres sont isolés au Sud et au Sud-Est de la basilique. On observe que des travaux d’aménagement importants ont été menés lors de la construction de la basilique. La colline et probablement les niveaux d’occupation plus anciens ont été décaissés pour aplanir le sol et aménager une terrasse sur laquelle le monument fut bâti. Le terrain naturel fut partiellement enlevé à l’Ouest de la basilique. Son altitude était plus basse à l’Est, où il n’a pas été atteint par les fouilles. Les murs qui se trouvent au Sud de la basilique appartiennent à d'autres bâtiments, qui se développaient vers le Sud. Des fouilles supplémentaires sont nécessaires pour élucider la séquence architecturale et stratigraphique de la zone.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D'après le rapport de mission à Terpni en 2024.
Légende graphique :
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Date de création
2025-09-09 08:12:11
Dernière modification
2025-09-09 08:43:02
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