ARCHANÈS - 1982
Fouilles de la Société archéologique. — En 1982,
et ont poursuivi l'exploration de la nécropole de Phourni et celle de l'ensemble palatial de Tourkoghitonia.1) A Phourni la fouille a porté sur trois secteurs (fig. 147).
Dans le premier, entre les édifices 8 et 9, on a mis au jour dix-huit tombes prépalatiales, disposées sur deux couches et contenant diverses offrandes dont un sceau cylindrique en ivoire (fig. 148). On a pu identifier, dans l'édifice 8, une phase architecturale plus ancienne.
Dans le deuxième secteur, délimité au Nord par l'édifice 5, à l'Est par la tholos Γ et au Sud par l'édifice 22, on a fouillé une quarantaine de sépultures de la fin de l'époque prépalatiale, qui étaient très bouleversées mais ont livré un mobilier intéressant : quatre-vingt-cinq vases, sept figurines en cloche, huit figurines animales dont une d'oiseau, deux vases fragmentaires en pierre, un fragment de rhyton zoomorphe, un rhyton anthropomorphe presque complet (fig. 149), divers objets de parure, mais aussi un fragment de couvercle de pyxide en pierre et une nouvelle tête d'idole cycladique qui confirment l'existence de relations suivies entre Archanès et les Cyclades à l'époque prépalatiale.
Dans le troisème secteur, au Nord, la fouille a mis au jour un édifice nouveau, unique en son genre, l'édifice 21 (fig. 150). Il s'agit d'une tholos souterraine de 4,10 m de profondeur, 3,70 m de long et 2,50 de large, taillée dans le rocher et construite en forme de goutte, avec escalier d'accès de 6 marches aboutissant à une cavité de 1,90 m de diamètre. On en a retiré un grand nombre de pierres, probablement tombées de la coupole, mais très peu de matériel : quelques tessons et lames d'obsidienne, qui proviennent sans doute des édifices voisins, et un skyphos MR III Β qui date la dernière phase d'utilisation de l'édifice. La destination de celui-ci est obscure, et les fouilleurs proposent d'y voir, sous toute réserve, un bain lustral influencé dans son plan par la tholos qui est, à Phourni, l'élément architectural dominant.
2) Dans le complexe palatial de Tourkoghitonia deux secteurs ont été fouillés.
Le premier, compris entre les murs A, Κ et I, a fait l'objet d'un sondage stratigraphique qui a confirmé l'existence d'au moins deux destructions, l'une au MR Ι Β et l'autre au MR I A. Les nombreux fragments de lampes en pierre et d'autels tripodes, les objets en bronze et les autres pièces de mobilier invitent à restituer un espace d'aspect luxueux.
La fouille du second secteur (17), dans lequel on avait trouvé, au cours des deux précédentes campagnes, des éléments de statuettes en ivoire — dont on a pu vérifier cette année qu'ils provenaient de l'étage — a été particulièrement fructueuse : on a en effet trouvé deux nouvelles jambes, un bras et une tête appartenant à plusieurs statuettes — trois au moins, si l'on considère l'ensemble des trouvailles (fig. 151). Tous ces éléments sont traités dans un style naturaliste et pourvus d'appendices ou de trous d'assemblage. La main, également percée d'un trou, devait tenir un objet. La position des membres montre que les figures n'étaient pas statiques, mais qu'elles faisaient partie d'un groupe en mouvement, comme celui de la tauromachie de Cnossos. D'autre part la présence de bois brûlé, de plusieurs lamelles d'or et d'une lamelle d'argent associés aux ivoires suggère qu'il s'agit de statuettes chryséléphantines dont le tronc était en bois. On ne peut pour l'instant rien en dire de plus, sinon que cette trouvaille est unique dans le monde préhistorique égéen et qu'elle témoigne de l'importance du centre palatial d'Archanès à l'époque minoenne. Ergon 1982 (1983), p. 54-58.
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