ITHAQUE. - Aetos - 1986

A Aétos, S. Syméonoglou a ouvert, cette année, trois sondages, dans une zone où des couches profondes avaient été précédemment repérées. Tous trois ont produit de la céramique — très fragmentée — du début de l’HR III C et de l’époque géométrique ainsi que des vestiges d’occupation archaïque : une cuisine avec son foyer, ses ustensiles et des déchets alimentaires ; les fondations d’un vaste édifice (public ?) d’au moins 12 m de long, construit vers la fin du VI^e siècle av. J.-C. et détruit par un violent séisme au début du IV^e siècle av. J.-C. ; une tombe à ciste sans offrandes creusée perpendiculairement à l’un des murs de l’édifice (fig. 29).

Des restes de maisons classiques ont été découverts près de la chapelle Saint-Georges (Aï-Yorghis), où les fouilles britanniques avaient mis au jour une «tour classique », qui s’est avérée être un temple de la fin du VI^e siècle av. J.-C. Ce temple remplaça probablement le sanctuaire à ciel ouvert découvert à une vingtaine de mètres plus au Sud et récemment identifié comme étant celui d’Apollon.

Les autres vestiges de constructions dégagés datent de l’époque hellénistique. Ce sont, d’une part, ceux d’un vaste bâtiment — apparemment public — du Ier siècle av. J.-C. situé près de l’édifice archaïque, d’autre part ceux de deux maisons, dont l’une, assez bien conservée, a livré un abondant matériel (monnaies, objets métalliques, céramique, meule en pierre volcanique).

Il est donc clair que l’endroit fut occupé sans interruption du XIII^e au Ier siècle av. J.-C. Les niveaux les plus anciens ont malheureusement souffert de cette occupation continue, autant que des travaux de terrassement effectués au XVI^e siècle par les Vénitiens pour la mise en culture de la colline d’Aétos. Ibid., p. 78-83.