RHODES. – Ialysos (Trianda) - 1988
Ialysos, Trianta
1) Vestiges préhistoriques. — Dix-huit fouilles menées en 1988 par la XXIIe ΕΠΚΑ ont mis au jour plusieurs secteurs de la ville MR IA, ainsi que ses limites Est, Nord-Est et Nord. ArchDelt 43 (1988) [1993], B'2 p. 611-621.
Dans le terrain Tsakiri-Maroukla, on a dégagé trois tombes à tuiles et une sépulture en jarre datant du Bas-Empire. Dans les couches plus profondes, la fouille a mis au jour les vestiges d'un habitat du Bronze Moyen, notamment des pièces d'une ou deux maisons avec des sols en cailloutis. Le terrain Tsavari a livré des murs de terrasse et des couches avec de la céramique MR IA. Dans le terrain Ioannidi, au Nord-Est de la ville minoenne, on a fouillé une partie d'un cimetière MR I avec 7 sépultures en pleine terre, 2 tombes à ciste construites et 2 sépultures en jarre ; il s'agit du même cimetière que celui qu'on a localisé plus à l'Ouest dans le terrain des frères Konsta. Dans ce dernier, on a découvert 31 sépultures en pleine terre, en position contractée, et trois sépultures en jarre; de l'ensemble des squelettes, 12 étaient complets et 17 avaient la tête au Sud. Les jarres n'ont pas d'orientation précise. On note la présence exceptionnelle dans un cimetière aussi pauvre d'un cheval enterré en position contractée, orienté Nord-Sud ; à côté de lui et dans la même orientation se trouvait un défunt, ainsi qu'un second squelette et le crâne d'un enfant. À quelques mètres de ces tombes, on a découvert des restes de sacrifices d'animaux. Dans le terrain Doukaki, à part un grand nombre de tessons mycéniens et MR I, on a découvert un tronçon de rue, orientée Est-Ouest et constituée d'un mélange de terre, galets, sable et mortier. À l'extrémité orientale du terrain Liami, on a localisé une autre rue MR IA, orientée Nord-Sud et descendant vers la mer, couverte de cendres sur toute sa longueur. Dans ce même terrain, qui se trouve à l'Ouest du lit du fleuve de Trianda, on a constaté que l'habitat s'étendait au-delà du fleuve. Les limites Ouest de l'habitat semblent en revanche se situer dans le terrain G. Gavrilioti où l'on a trouvé des vestiges de murs, un amas d'argile et un sol en cailloutis contenant du charbon. Signalons enfin que, dans plusieurs terrains situés en dehors des limites de l'habitat minoen, on a découvert une couche de cendre volcanique dont l'épaisseur varie de 0,05 à 0,84 m.
2) Vestiges historiques. — Les fouilles dans sept autres terrains ont livré des vestiges archaïques, hellénistiques, romains et paléochrétiens (ibid., p. 622-625).
Au Nord de l'habitat minoen (terrain M. Christodoulou), on a fouillé une installation artisanale entourant une citerne rectangulaire (3 x 8,30 m) ; parmi les trouvailles, on signale des tessons d'amphores, des fragments de tuiles et une anse timbrée επι Κλεά|ρχου datant d'avant 240 av. J.-C. Une autre anse timbrée Δαλίου | Επιγόνου, a été trouvée avec d'autres fragments de céramique dans le terrain G. Anastassaki. Dans deux autres terrains (Téloni et Paraskéva), on a dégagé des vestiges architecturaux romains, notamment des tronçons de murs, des puits, un grand pithos contenant des petits vases, ainsi que des tombes à tuiles. Le terrain K. Lagou, où l'on avait déjà découvert des vestiges de nécropoles archaïques, a livré, outre des restes architecturaux hellénistiques (fragments de sols, conduite, pithos, citerne), un mur de blocs taillés appartenant probablement à un monument funéraire archaïque. Une construction allongée divisée en deux, avec un puisard à l'intérieur, qui date de l'époque paléochrétienne, a été trouvée dans le terrain M. Giannaka ; ce bâtiment entourait des tombes à tuiles qui appartiennent à une phase antérieure à sa construction. L'édifice avait vraisemblablement un caractère cultuel en rapport avec la présence des tombes. En outre, une partie de cimetière paléochrétien a été découverte dans le sable de la zone côtière de Ialysos (terrain des frères Kazi). On a fouillé notamment 19 tombes à tuiles orientées Est-Ouest et 11 sépultures en jarre ; les vases étaient couchés avec l'ouverture, bouchée d'une pierre ou d'un fragment de tuile, tournée vers l'Est. D'après la forme des amphores funéraires, le cimetière daterait des environs de 625 ap. J.-C.
On signale pour l'année 1988, dans ASAA 66-67 (1988-1989) [1993], p. 474-476, les travaux de M. A. Rizzo au musée de Rhodes sur la céramique découverte à Ialysos et la réalisation d'un relevé au 1:50 du temple d'Athéna.
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
Fonctionnalités de la carte :
sélectionner un autre fond de plan
se rapprocher ou s'éloigner de la zone
afficher la carte en plein écran