AMPHISSA - 1989

Une quinzaine de fouilles d'urgence ont été menées dans la ville en 1989, surtout à l'occasion de l'extension du réseau d'assainissement, mettant au jour plusieurs tronçons du rempart classique, de rares vestiges de constructions qui datent, pour la plupart, de l'époque romaine, et un grand nombre de tombes. Les résultats de ces fouilles sont présentés dans AD 44 (1989) [1995] Β'1, p. 187-199 [D. Hadzimichaïl-Skorda, E. Trouki, R. Kolonia, E. Papastavrou, Ε Dassios], où nous puisons les informations qui suivent.

Rempart. — L'enceinte du IV^e s. a été recoupée en de nombreux points, notamment à l'Est et au Sud-Est, où son tracé n'était pas encore connu avec précision. Dans l'un des sondages (terrains Κ Tsouni et I. Papaïoannou), on a découvert les restes d'une cour dallée appartenant sans doute à une porte ; dans un autre (terrain E. Moskachlaïdi), la muraille était renforcée par un bastion rectangulaire en saillie sur les deux parements (fig. 1).

Constructions. — Les vestiges les plus notables sont ceux d'un petit édifice rectangulaire en pierre de taille, de construction soignée, érigé à la fin de l'époque classique et réutilisé comme monument funéraire à l'époque romaine tardive (terrain A. Papadima) ; ceux d'un vaste complexe architectural d'époque romaine en opus mixtum, dont on ne peut encore préciser la fonction (terrain de la Crèche nationale) ; enfin ceux d'un hypocauste (terrain Chr. Karvéli).

Tombes. — Dans la majorité des sondages on a découvert des tombes, dispersées, rassemblées en petits groupes ou appartenant à des cimetières plus ou moins étendus. Parmi ces dernières, on retiendra :
— un ensemble de treize tombes, à ciste et à tuiles, datées des ΙI^e-III^e s. ap. J.-C., qui ont notamment fourni des lampes portant une signature (KAΛΛICTOY, ΠΡΕΙΜΟΥ) et un décor en relief : pampre, Poséidon et un dauphin (terrain G. Tsionou) ;
— vingt et une tombes de types divers, dont le mobilier s'échelonne entre l'époque géométrique (fig. 2-3) et le IV^e s. av. J.-C., les vases du début du Géométrique Moyen étant les plus anciens vases d'Amphissa connus à ce jour et cet ensemble de tombes constituant la première véritable nécropole en dehors de celle qui s'étend hors les murs, au Sud-Ouest (terrain P. Katsimbra) ;
— dans cette dernière, huit tombes dépourvues de mobilier et une fosse-dépotoir particulièrement riche : elle contenait 1003 monnaies classiques et hellénistiques — en bronze pour la plupart, mais aussi quelques-unes en argent et une en or de la Confédération étolienne (fig. 4-5) —, environ 890 figurines (féminines, grotesques, zoomorphes) et protomés en terre cuite, des vases miniatures, votifs ou d'usage courant, des plaquettes à reliefs (en terre cuite, en plomb, en os) et une paire de boucles d'oreille en or (fig. 6).

Quatre-vingt-cinq monnaies béotiennes en bronze émises entre 379 et 371 av. J.-C., qui avaient été trouvées en 1984-85 lors d'une fouille d'urgence, sont présentées par D. Kravartoyiannos dans Β' Συνέδριο Βοιωτικών Μελετών, p. 447-451.