PATRAS. – Nécropoles - 1997

Nécropole Nord. — En 1997, on a mis au jour plusieurs secteurs de la grande nécropole Nord de Patras, qui s'étendait de part et d'autre de la route Nord-Sud qui sortait de la ville en direction d'Aigion. Nous présenterons les fouilles dans un ordre topographique, en passant des secteurs les plus proches de la ville (Sud) aux plus éloignés (Nord).

— Rue Kanakari 80-82 (fig. 1, n° 12) : ce secteur, qui est dans le prolongement immédiat d'une zone fouillée en 1980 et 1983 (rue Kanakari 84-86), était densément occupé. La route a été dégagée sur une longueur de 10 m et une largeur (incomplète) de 6,30 m (prof., par rapport au niveau de la route actuelle : 2,32 m). Elle présentait les trois niveaux de chaussée déjà connus, d'environ 0,15-0,20 m chacun, composés d'un revêtement de terre, de pierres, de fragments de tuiles et de tessons de ca 0,10 m, appliqué sur une couche de terre tassée de la même épaisseur. Le niveau intermédiaire (le deuxième) est datable du début de l'époque romaine, le plus bas de la fin de l'époque classique-époque hellénistique. À l'Est, la route était bordée par une première rangée de monuments funéraires. Du Sud au Nord : une tombe-maison en briques (X4), trois soubassements rectangulaires à degrés en pierre, et une autre tombe-maison (X6).
La tombe X4 était relativement bien conservée (4,60 x 2,05 m ; haut. 3,65 m). Sa façade donnait sur la route. Elle avait une porte à linteau et un seuil de calcaire, ainsi qu'un escalier intérieur qui descendait à la chambre funéraire, où quatre tombes à ciste (Α-Δ) étaient aménagées de part et d'autre d'un étroit corridor. Au Sud, elle avait un mur mitoyen en opus quasi-reticulatum avec une autre tombe-maison (X5), datée du début de l'époque romaine, qui avait été partiellement fouillée en 1980 (v. AD 35 [1980] (1988), p. 188 et pl. 82γ). La tombe X4 fut reconstruite à l'époque tardo-romaine avec du matériel de remploi provenant des tombes du début de l'époque romaine. Le mobilier funéraire avait été pillé et il n'y restait que des os (tombes A et Δ : 5 crânes ; tombe Γ : 9 crânes). Sous X4, à une profondeur de 0,30 m, on a dégagé les fondations d'une tombe à ciste et de deux tombes à tuiles d'enfants du début de l'époque romaine (contemporaines du 2^e niveau de chaussée). Plus bas encore (à 1,33 m du 1^er niveau de chaussée), on a trouvé une tombe en fosse hellénistique et une tombe à ciste de la fin de l'époque classique construite avec des tuiles corinthiennes.
Les trois soubassements à degrés qui s'élevaient au Nord de la tombe X4 — qui empiétait légèrement sur l'angle Sud-Est du premier degré — étaient contemporains du 2^e niveau de chaussée. L'un d'eux renfermait une urne funéraire en plomb surmontée d'un couvercle conique, qui était protégée par la partie inférieure d'une amphore posée à l'envers au-dessus d'elle (fig. 2).
La tombe-maison en briques (X6) qui s'élevait 0,40 m plus au Nord n'a pas été dégagée entièrement, car une partie (Nord) était enfouie sous le terrain voisin. Elle renfermait trois tombes à ciste mal conservées, qui avaient été pillées et ne contenaient plus que des os et des crânes, ainsi que quelques tessons des II^e-III^e s.
À 12 m à l'Est de la route, on a trouvé les vestiges de la partie Ouest de deux enclos funéraires contigus, contemporains de la tombe X4. Les tombes qu'ils abritaient — deux tombes à ciste dans l'un et deux tombes à tuiles, dont une d'enfant, dans l'autre — étaient détruites.
Dans la zone comprise entre ces principaux monuments, on a retrouvé 93 sépultures isolées de types variés : fosses d'époque hellénistique (où les défunts gisaient à même le sol ou dans des sarcophages en bois), tombes à ciste d'époque classique, construites en tuiles corinthiennes (retrouvées à 4,50 m de profondeur), tombes à tuiles et tombes sous tuiles, vases funéraires, dont une amphore en terre cuite décorée d'appliques en relief (1 visage féminin, 3 anneaux et 3 lignes ondulées). C'est de là que provient la stèle funéraire inscrite (fig. 3) de ΝΙΚΟΠΟΛΙΣ ANTIOXOY ΑΠΕΛΕΥΘΕΡΑ (A. RlZAKIS, Achaïe II, Μελετήματα 25 [1998], n° 82). Le mobilier funéraire contenait de nombreux vases à parfum en verre, des vases, des lampes et d'autres objets en terre cuite, des feuilles d'or, des bijoux en or et en bronze, un miroir en bronze, quelques pièces de monnaie en bronze, des astragales et des coquilles d'œufs. AD 52 (1997) [2002] Β'1 p. 278-281 [G. Georgopoulou].

— Rue Aratou (fig. 1, n° 29) : dans deux tranchées parallèles ouvertes par le Service des égouts entre la rue Korinthou et la rue Kanakari, on a trouvé des tronçons de murs d'une grande tombe (-maison ?) rectangulaire, qui abritait 11 tombes, dont 5 à ciste et 6 à tuiles. Le mobilier funéraire, varié, contenait, entre autres, des vases à parfum en verre. Ibid. , p. 284 [G. Alexopoulou].

— Rue Karolou 30 (fig. 1, n° 24) : à une profondeur de 2,10 m, on a mis au jour une tombe à tuiles orientée Est-Ouest. Tout près d'elle, au Nord, on a trouvé un vase piriforme à 2 anses qui contenait des cendres. Son embouchure était fermée par un autre fragment de vase. À la jonction des rues Karolou et Maizonos, on a repéré une tombe à ciste que l'on n'a pas fouillée pour des raisons techniques. Ibid., p. 283 [ead.].

— Rue Sarandaporou 48 (fig. 1, n° 11) : cette fouille est dans le prolongement d'un secteur dégagé en 1989 (rue Sarandaporou 50). La route a été dégagée sur une longueur de 7,50 m. Elle présentait 3 niveaux de chaussée clairement différenciés. Le niveau supérieur, empierré et creusé d'ornières, était conservé sur une largeur de 2,50 m uniquement (côté Ouest). Parmi les monuments funéraires qui s'élevaient à l'Ouest de la route, on signale les vestiges d'un enclos funéraire d'époque hellénistique et 6 tombes à ciste et à tuiles en mauvais état. Ibid., p. 277-278 [ead.].

— Rue Amérikis (fig. 1, nos 21, 22) : deux tronçons de la route antique Patras-Aigion ont été dégagés à proximité l'un de l'autre dans des tranchées ouvertes par le Service des égouts. Ils étaient revêtus d'une couche de terre tassée incluant des galets et des fragments de céramique. La route dessinait sans doute un tournant à cet emplacement, car l'un des tronçons était orienté Est-Ouest, tandis que l'autre l'était Nord-Sud. Deux tombes à tuiles sont apparues dans le premier sondage (21), à 2,80 m de profondeur, au Sud d'un mur soigné d'époque romaine. Dans la première, le cadavre, allongé, avait la tête protégée par un pithos. Dans la seconde, on a trouvé un amas d'os, avec neuf vases en terre cuite et un vase à parfums en verre, ainsi qu'un récipient piriforme qui contenait des os. Plus au Sud, on a dégagé les restes d'un bûcher. Ibid., p. 282-283 [ead.].

— Rue Moraïtidi (fig. 1, n° 39) : au lieu-dit Kotroni, on a découvert une tombe à tuiles, orientée Est-Ouest, qui n'a pas été fouillée pour des raisons techniques. Ibid., p. 285 [ead.].

— Rue Doridos (fig. 1, n° 23) : un nouveau tronçon de la route Patras-Aigion, avec un revêtement de galets, est apparu dans une tranchée du Service des égouts, à 1,30 m de profondeur par rapport au niveau de la route actuelle. Ibid., p. 283 [ead.].

— Rue Panépistimiou (fig. 1, nos 15, 16, 17, 18) : 15 tombes à tuiles ont été mises au jour dans des tranchées du Service des égouts. Entre les nos 257 et 263, à 1,40 m de profondeur par rapport à la chaussée actuelle, 6 tombes orientées Est-Ouest, sans mobilier funéraire ; entre les nos 368 et 370A, à 0,80 m de profondeur, 8 tombes orientées Nord-Sud, et 1 orientée Est-Ouest, sans mobilier funéraire, à l'exception d'une monnaie de bronze de Ptolémée III Évergète (tombe II). Ibid., p. 281-282 [ead.].

Nécropole Sud. — Rue Vasiliadou (fig. 1, n° 26) : plusieurs tronçons de murs de tombes sont apparus à la hauteur des nos 1, 3 et 5, dans une tranchée ouverte par le Service des égouts. À la jonction des rues Vasiliadou et D. Hypsilandou, on a découvert des tombes à tuiles, qui n'ont pas été fouillées pour des raisons techniques. AD 52 (1997) [2002] B'1, p. 283 [G. Alexopoulou].

— Rue Smyrnis (fig. 1, n° 28) : dans deux tranchées parallèles ouvertes par le Service des égouts au carrefour des rues Smyrnis et Solomou, on a trouvé plusieurs murs d'époques romaine et tardo-romaine appartenant à des monuments funéraires. Ibid., p. 283-284 [ead.].