ÉLEUSIS - 1997

En 1997, la III^e Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques a réalisé de nombreuses fouilles d'urgence à Eleusis, dont nous résumons les principaux résultats.

Aqueduc romain. — Des travaux ont permis de dégager deux nouveaux tronçons du pont-aqueduc romain qui conduisait l'eau des sources du Parnès jusqu'à la cité et au sanctuaire. Le premier, mis au jour sur 24 m de long et qui restera visible, est orienté Nord-Sud et se trouve à la croisée de la rue Dimitros et de la route nationale Athènes-Corinthe, à 1 200 m environ au Nord du site archéologique (fig. 1). Il est constitué de 6 arches et 7 piles revêtues de briques, qui reposent sur un mur de fondation de 1 m de haut et de 1,35 m de large construit en conglomérat et mortier de chaux ; longueur des piles 1,65 m ; espace entre les piles 1,65 m ; haut. cons. 4 m. Le second, situé 200 m plus au Sud, n'a que 6,50 m de long. L'aqueduc était pourvu de deux canalisations superposées : la première était une conduite en Π en terre cuite, tandis que la seconde, située 0,63 m plus haut et sans doute plus récente, était constituée d'une épaisse couche de ciment hydraulique.

Voies antiques, tombes et nécropoles. — Dans un terrain situé à ca 400 m au Nord-Ouest du site antique (rue Hérôôn Polytechniou), on a dégagé un nouveau tronçon de la route qui reliait Eleusis à la Béotie (long. 17,60 m ; orientation Est-Ouest). La largeur qui séparait les murs d'analemma était de 4,10 m. Trois niveaux de chaussée ont été repérés ; le plus récent, creusé d'ornières, est situé à une profondeur de 0,60 m environ et datait de la fin de l'époque classique/début de l'époque hellénistique. Au Sud, la voie était bordée de bâtiments dont les plus anciens remontent à la fin de l'époque géométrique.
— À ca 450 m à l'Ouest du site archéologique (rue Mouriki), on a retrouvé un tronçon de la Voie sacrée. On a identifié sept niveaux de chaussée, le plus récent, situé à une profondeur de 1,35 m, datant de l'époque tardo-romaine. La rue était bordée de tombes et d'enclos funéraires de la fin de l'époque classique et de l'époque hellénistique. La présence de constructions tardives au-dessus de ces vestiges funéraires suggère que la ville s'étendit vers l'Ouest à l'époque tardo-romaine.
— À 800 m env. au N-NO du site archéologique (rue Papagianni), on a fouillé un nouveau tronçon de la route Nord-Sud, de 3 m de large, qui conduisait aux dèmes du Parnès. Le matériel retrouvé dans les murs d'analemma et dans les six niveaux de chaussée permet de la dater de l'époque classique.
— On a fouillé 21 tombes d'époques archaïque et classique situées le long d'une route Nord-Sud découverte en 1996 à 800 m environ au Nord de l'Acropole (rue Riga Phéraiou) : 11 incinérations dans des fosses rectangulaires creusées perpendiculairement à la route ; 3 inhumations, deux dans des fosses rectangulaires et une troisième dans une tombe à tuile ; 7 sépultures de nouveau-nés et d'enfants dans des vases.
— Un nouveau secteur d'une nécropole déjà connue a été dégagé à ca 500 m au Nord du site antique (rue Tsoka). Il abritait 63 tombes allant de la fin de l'époque géométrique à la fin de l'époque classique. Les sépultures les plus anciennes étaient toutes des sépultures d'enfants dans des vases (pithoi et amphores) . Dans le cas des adultes, les cadavres étaient en général incinérés dans des fosses rectangulaires ; dans un cas, les os avaient été recueillis dans une urne en bronze, puis déposés dans un sarcophage en poros. D'autres, moins nombreux, étaient inhumés dans des fosses rectangulaires ou dans des sarcophages en poros coquillier. Le mobilier était constitué principalement de lécythes funéraires à figures noires. Il n'y avait pratiquement pas d'objets en métal. Dans les tombes d'enfants, on a recueilli des petits skyphoi, des figurines en terre cuite et des restes de coquilles d'oeufs.

AD 52 (1997) [2002] Β'1, p. 58-65 [K. Papangéli].