ATHÈNES. - Agora antique - 2006
Informations Générales
Numéro de la notice
83
Année de l'opération
2006
Chronologie
Mots-clés
Édifice Public - Canalisation - Maison - Figurine - Monnaie - Outillage/armement - Sculpture - Os - Installation hydraulique - Espace commercial - Espace public - Habitat - Sanctuaire - Voierie
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Agora antique, Athenian Agora
Agora antique, Athenian Agora
Notices et opérations liées
Description
En 2005 et 2006, J. McK. Camp II et ses collaborateurs ont poursuivi leurs investigations au Nord-Ouest de l’Agora (sections BZ, BH, Γ).
Section BZ. — On a poursuivi l’exploration des niveaux d’époque romaine et tardo-romaine (Ier-Ve s. apr. J.-C.), mettant au jour de nouveaux vestiges de la rue Nord-Sud et du système d’adduction d’eau qui lui était associé (canalisations en terre cuite et en plomb) (fig. 1) ; dans le remblai au-dessus de l’égout qui longeait le côté Est de la rue, on a recueilli une statuette en ivoire (0,085 m de haut), presque complète (fig. 2), du type très populaire d’Aphrodite Anadyomène qui évoque une peinture d’Apelle (IVe s.). La découverte, dans la même zone, de plusieurs figurines du même type, en terre cuite, échelonnées sur quatre siècles (Ier-IVe s. apr. J.-C.), suggère la présence d’un sanctuaire à proximité et renforce l’hypothèse selon laquelle l’autel et les vestiges architecturaux découverts juste au Sud auraient été dédiés à Aphrodite Ourania. D’autre part, la découverte d’un seuil (fig. 3) de type particulier (suggérant une grande porte destinée à rester ouverte) et rare en Grèce (deux parallèles dans la Bibliothèque de Pantainos et plusieurs en Italie, notamment à Ostie et Pompéi), invite à penser qu’à l’époque romaine le bâtiment qui bordait le côté Est de la rue abritait une série de boutiques.
Du côté Est de la rue, on a exploré des espaces associés à l’extension vers le Nord du bâtiment commercial d’époque classique, dont on ignore l’étendue exacte ; à l’intérieur d’une des pièces du bâtiment, on a mis au jour deux bûchers (pyrai), ce qui porte leur nombre total à dix – de loin la plus grande concentration dans toute l’Agora. À l’extrémité Nord du sondage, on a repéré un dépôt d’amphores dont deux appartiennent à un type rare sur l’Agora, à lèvre aplatie et base annulaire (fig. 4) qui évoquent le type Gauloise 5, provenant du Sud de la France (fin du Ier-IIe s. apr. J.-C.). Parmi les autres trouvailles notables, on mentionnera une petite tête barbue en marbre (fig. 5), un tampon en os à motif de palmette pour le décor des vases (fig. 6) et deux drachmes en argent (fig. 7).
Du côté Ouest de la rue, on a poursuivi l’exploration de remblais romains ; les niveaux supérieurs renfermaient du mobilier du Ve s. apr. J.-C. provenant peut-être de nettoyages après le sac d’Athènes par Alaric ; les niveaux inférieurs, de nouvelles tegulae mammatae provenant d’un bain romain situé dans les environs immédiats.
Section BH. — Dans ce secteur, à l’Est de BZ et BE, on a achevé en 2005 l’exploration des niveaux byzantins (Xe s.) qui ont livré des vestiges architecturaux très épars. En 2006, la fouille dans le terrain d’une maison démolie (angle des rues Aghiou Philippou et Astingos [Hastings]) a mis au jour de nouveaux vestiges d’époque byzantine : restes de maisons, deux puits, des fragments de pithoi et de grands vases en céramique grossière, enfin, dans l’angle d’une pièce, une marmite contenant un squelette de bébé ; à l’intérieur d’une fosse, on a repéré un bloc de poros qui pourrait appartenir à la partie Est de la Stoa Poikilè.
Section Γ. — Dans ce secteur, au Sud-Ouest de la tholos, on a repris la fouille du bâtiment dit « Stratègeion » (milieu du Ve s. av. J.-C.) en vue d’obtenir des précisions sur son plan et sa fonction (publique ou commerciale ?). Le bâtiment, mal conservé, est de plan trapézoïdal (ca 20 x 25 m) constitué de plusieurs pièces qui s’articulent autour d’une cour centrale. Son identification comme « Stratègeion » était fondée sur sa grande taille, son implantation parmi d’autres édifices majeurs et la présence de plusieurs inscriptions relatives à proximité immédiate. En 2005, la découverte d’un très important trésor d’environ 400 à 420 tétradrachmes athéniens en argent (fig. 8 et 9), datant de la seconde moitié du IVe s. av. J.-C., a permis de formuler de nouvelles hypothèses sur l’identification du bâtiment. Alors qu’un trésor enfoui par un commerçant comporterait des monnaies d’origines diverses, celles-ci sont toutes attiques. Le trésor semble avoir été constitué par une personne ayant accès à des fonds publics. Le bâtiment aurait donc une fonction publique – Stratègeion ou Polétèreion car les polètes travaillaient près de la Boulè et étaient responsables de l’administration d’importants fonds publics. Cependant, la construction mixte des murs (blocs taillés pour les murs extérieurs, moellons pour les murs intérieurs) et la mise au jour, dans les pièces Est du bâtiment, de plusieurs canalisations en terre cuite se déversant dans le collecteur central à l’extérieur, plaident en faveur d’autres utilisations de l’édifice, de même que la découverte initiale d’une pyra, bien qu’unique, va dans le sens d’une fonction domestique ou commerciale. La céramique trouvée sous le niveau du sol suggère qu’il fut construit pendant la première moitié du Ve s. av. J.-C. Ce niveau recelait aussi le squelette très contracté d’un chien arthritique.
Section BZ. — On a poursuivi l’exploration des niveaux d’époque romaine et tardo-romaine (Ier-Ve s. apr. J.-C.), mettant au jour de nouveaux vestiges de la rue Nord-Sud et du système d’adduction d’eau qui lui était associé (canalisations en terre cuite et en plomb) (fig. 1) ; dans le remblai au-dessus de l’égout qui longeait le côté Est de la rue, on a recueilli une statuette en ivoire (0,085 m de haut), presque complète (fig. 2), du type très populaire d’Aphrodite Anadyomène qui évoque une peinture d’Apelle (IVe s.). La découverte, dans la même zone, de plusieurs figurines du même type, en terre cuite, échelonnées sur quatre siècles (Ier-IVe s. apr. J.-C.), suggère la présence d’un sanctuaire à proximité et renforce l’hypothèse selon laquelle l’autel et les vestiges architecturaux découverts juste au Sud auraient été dédiés à Aphrodite Ourania. D’autre part, la découverte d’un seuil (fig. 3) de type particulier (suggérant une grande porte destinée à rester ouverte) et rare en Grèce (deux parallèles dans la Bibliothèque de Pantainos et plusieurs en Italie, notamment à Ostie et Pompéi), invite à penser qu’à l’époque romaine le bâtiment qui bordait le côté Est de la rue abritait une série de boutiques.
Du côté Est de la rue, on a exploré des espaces associés à l’extension vers le Nord du bâtiment commercial d’époque classique, dont on ignore l’étendue exacte ; à l’intérieur d’une des pièces du bâtiment, on a mis au jour deux bûchers (pyrai), ce qui porte leur nombre total à dix – de loin la plus grande concentration dans toute l’Agora. À l’extrémité Nord du sondage, on a repéré un dépôt d’amphores dont deux appartiennent à un type rare sur l’Agora, à lèvre aplatie et base annulaire (fig. 4) qui évoquent le type Gauloise 5, provenant du Sud de la France (fin du Ier-IIe s. apr. J.-C.). Parmi les autres trouvailles notables, on mentionnera une petite tête barbue en marbre (fig. 5), un tampon en os à motif de palmette pour le décor des vases (fig. 6) et deux drachmes en argent (fig. 7).
Du côté Ouest de la rue, on a poursuivi l’exploration de remblais romains ; les niveaux supérieurs renfermaient du mobilier du Ve s. apr. J.-C. provenant peut-être de nettoyages après le sac d’Athènes par Alaric ; les niveaux inférieurs, de nouvelles tegulae mammatae provenant d’un bain romain situé dans les environs immédiats.
Section BH. — Dans ce secteur, à l’Est de BZ et BE, on a achevé en 2005 l’exploration des niveaux byzantins (Xe s.) qui ont livré des vestiges architecturaux très épars. En 2006, la fouille dans le terrain d’une maison démolie (angle des rues Aghiou Philippou et Astingos [Hastings]) a mis au jour de nouveaux vestiges d’époque byzantine : restes de maisons, deux puits, des fragments de pithoi et de grands vases en céramique grossière, enfin, dans l’angle d’une pièce, une marmite contenant un squelette de bébé ; à l’intérieur d’une fosse, on a repéré un bloc de poros qui pourrait appartenir à la partie Est de la Stoa Poikilè.
Section Γ. — Dans ce secteur, au Sud-Ouest de la tholos, on a repris la fouille du bâtiment dit « Stratègeion » (milieu du Ve s. av. J.-C.) en vue d’obtenir des précisions sur son plan et sa fonction (publique ou commerciale ?). Le bâtiment, mal conservé, est de plan trapézoïdal (ca 20 x 25 m) constitué de plusieurs pièces qui s’articulent autour d’une cour centrale. Son identification comme « Stratègeion » était fondée sur sa grande taille, son implantation parmi d’autres édifices majeurs et la présence de plusieurs inscriptions relatives à proximité immédiate. En 2005, la découverte d’un très important trésor d’environ 400 à 420 tétradrachmes athéniens en argent (fig. 8 et 9), datant de la seconde moitié du IVe s. av. J.-C., a permis de formuler de nouvelles hypothèses sur l’identification du bâtiment. Alors qu’un trésor enfoui par un commerçant comporterait des monnaies d’origines diverses, celles-ci sont toutes attiques. Le trésor semble avoir été constitué par une personne ayant accès à des fonds publics. Le bâtiment aurait donc une fonction publique – Stratègeion ou Polétèreion car les polètes travaillaient près de la Boulè et étaient responsables de l’administration d’importants fonds publics. Cependant, la construction mixte des murs (blocs taillés pour les murs extérieurs, moellons pour les murs intérieurs) et la mise au jour, dans les pièces Est du bâtiment, de plusieurs canalisations en terre cuite se déversant dans le collecteur central à l’extérieur, plaident en faveur d’autres utilisations de l’édifice, de même que la découverte initiale d’une pyra, bien qu’unique, va dans le sens d’une fonction domestique ou commerciale. La céramique trouvée sous le niveau du sol suggère qu’il fut construit pendant la première moitié du Ve s. av. J.-C. Ce niveau recelait aussi le squelette très contracté d’un chien arthritique.
En 2006 on a fêté le 75e anniversaire du début des fouilles sur le site et le 50e anniversaire de la reconstruction de la Stoa d’Attale ; ces deux événements ont donné lieu à diverses manifestations : expositions de photos, de matériel archéologique provenant des fouilles récentes, colloque, éditions de livres.
Auteur de la notice
Anna TOUCHAIS
Références bibliographiques
Chorémi-Spetsiéri, A., Ανθέμιον 16 (2006), p. 8-11.
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Date de création
2009-11-30 00:00:00
Dernière modification
2024-02-14 14:12:03
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