DELPHES. – Marmaria - 2024
Informations Générales
Numéro de la notice
20668
Année de l'opération
2024
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Notices et opérations liées
Description
Sur la terrasse de Marmaria, à Delphes,
(Université de Lille) et
(ENSAS) ont dirigé en 2024 une nouvelle mission de fouilles sur les abords Sud-Est de la ville. Les objectifs de la mission de 2024 ont été l’exploration sur trois secteurs de la terrasse, de préciser la topographie et la chronologie du site, de déterminer les traces d’occupation les plus anciennes et de faire progresser l’étude architecturale sur le site et dans les réserves du musée de deux autres monuments : la rotonde SD 40 et l’édifice de calcaire SD43 qui a été associé au synedrion de l’Amphictionie.
L’exploration de la terrasse s’est notamment poursuivie dans la cella et le pronaos de l’édifice ionique SD33 « Trésor des marseillais », dans la peristasis Nord du temple de tuf SD 29 « Temple d’Athéna », et à l’intérieur et à l’Ouest de l’autel SD 25 « Grand Autel ».
La fouille du monument SD 33, « Trésor des Marseillais », s’est déroulée dans la partie Ouest du pronaos et à l’intérieur de la cella, afin de documenter les niveaux de fondation de l’édifice et d’identifier les traces d’occupation antérieures à sa construction. Les sondages ont mis en évidence des niveaux de remblai de nivellement au-dessus des fondations, associés à de la céramique datée du VIe s. av. J.-C. Les niveaux dégagés sous le niveau de fondations contenaient une grande quantité de matériel archéologique et sont interprétés comme des colluvions provenant de glissements de terrain. Le mobilier de ces niveaux date également du VIe s. av. J.-C. On a mis au jour une structure sous les niveaux de fondations et probablement antérieure à la construction du monument : elle pourrait avoir servi à retenir les glissements de terrain. La structure de fondation du mur séparant le pronaos de la cella a été partiellement dégagée : dans ce niveau, on a mis au jour plusieurs objets métalliques (un bouton en bronze, des lamelles perforées en bronze, un fer de lance, une tige en fer, des plaquettes en fer et en bronze, un crampon en bronze, un fragment de pied de trépied en bronze) datés de la seconde moitié du VIe s. av. J.-C.
Dans le monument SD 29, Temple en tuf ou temple d’Athéna, on a poursuivi deux sondages ouverts en 2022 et 2023 dans la peristasis Nord, afin d’achever la fouille des niveaux de destruction identifiés les années précédentes. Ces niveaux de destruction comportant de nombreuses terres cuites architecturales, des charbons et du matériel métallique ; on a déterminé qu’ils résultent d’un glissement de terrain majeur qui a séparé l’angle Nord-Ouest du temple du reste de l’édifice. La fouille a permis de nettoyer le sol en mortier et couverture de galets, dont l’aménagement est daté autour du Ve-IVe s. av. J.-C.
Sous le niveau de sol, on a atteint le niveau géologique : aucun vestige antérieur au VIe s. av. J.-C n’a été mis au jour sous le temple. Le mobilier mis au jour comporte des assemblages céramiques datés autour du IVe s. av. J.-C., qui datent l’installation du radier – et du sol de mortier à partir de la fin de l’époque classique. On a également recueilli un nombre important de clous en fer (51 au total, sur les trois campagnes), attestant de l’effondrement de la charpente, ainsi qu’un fragment du drapé d’une sculpture en marbre datable de la fin du IVe – début du IIIe s. av. J.-C., retrouvé dans le radier.
Le matériel céramique mis au jour en 2024 confirme les datations établies les années précédentes : la couche de destruction est datée de l’époque tardo-hellénistique/impériale avec un horizon chronologique allant du Ier s. av. J.-C. au IIe s. apr. J.-C. : en plus de la céramique sigillée trouvée en 2023, on signale la découverte de 17 fragments jointifs provenant d’une jarre à pâte claire avec une anse horizontale de section circulaire datée entre l’époque classique et l’époque impériale
Dans la zone des autels, où sont concentrés des édifices votifs à caractère sacrificiel, on a exploré deux sondages : l’un au Nord du Grand Autel, monument SD 25, et au pied de l’analemma SD 22, l’autre entre l’inscription à Ilythie à l’Ouest et l’autel d’Hygie à l’Est. Les fouilles des années précédentes avaient mis en évidence un niveau du VIe s. av. J.-C. associé à une grande quantité de matériel faunique, céramique et métallique. Elles ont également révélé un mur antérieur à SD 25.
Le sondage 2022-07, implanté au Nord du Grand autel (SD 25) avait pour objectif en 2024 de clarifier la chronologie d’implantation du Grand autel et du mur antérieur à l’autel, d’exposer la relation entre ces structures et l’analemma SD 22, enfin de déterminer l’existence ou non de niveaux antérieurs à l’époque archaïque. La fouille de ce sondage a atteint le substrat rocheux sans mettre au jour de vestiges antérieurs à l’époque archaïque : l’horizon chronologique déterminé par l’étude de la céramique relève du VIe s. av. J.-C. Le mur qui avait été dégagé au centre du Grand autel s’est avéré contemporain du mur d’analemma (deuxième moitié du VIe s. av. J.-C.) et appartenait probablement à une structure sacrificielle antérieure à SD 25. Une couche fouillée en 2024 doit être associé à cette première structure : elle comportait des restes fauniques non brûlés qui conservaient des traces d’intemporisation (niveaux de circulation ?).
Le deuxième sondage, 2024-03, contre le mur d’analemma Nord (SD 22) visait à retrouver les traces d’une éventuelle structure à Ilithyie, à comprendre la relation stratigraphique et chronologique entre les deux autels, et le mur d’analemma et à identifier ou pas des traces d’occupation antérieure à la période archaïque. En raison des explorations archéologiques antérieures, le sondage 2024-03 n’a pas livré de résultats décisifs, mais on a pu constater la relative préservation de l’espace situé au pied de l’autel d’Hygie avec un assemblage céramique daté du VIe s. av. J.-C., que l’ensemble de pierres découvert contre l’analemma SD 22 pourrait être associé aux vestiges d’un autel dédié à Ilithyie, déesse protectrice des accouchements, enfin que l’ensemble de mobilier antérieur à la période archaïque et la proximité du niveau géologique renforcent les observations réalisées au début du XXe s. La fouille de 2024 offre une meilleure compréhension de l’histoire de la recherche dans cette zone et permet d’ouvrir de nouvelles perspectives dans le secteur de l’autel d’Hygie notamment.
Parallèlement à la fouille, l’étude architecturale des toitures des monuments de Delphes s’est poursuivie par , , et . Il s’agissait en 2024 d’étudier les tuiles afin d’explorer les hypothèses de restitution de la toiture de la Tholos (SD 40) dont on cite deux grands courants opposés : celle d’une toiture octogonale suggérée par des tuiles à triple couvre-joint, et celle d’une toiture radiale proposée en raison de plan de l’édifice et d’une partie de chéneaux conservés. Il est trop tôt cependant pour livrer des conclusions.
L’étude géomorphologique du site a été commencée en 2024 en collaboration avec Franck Chanier et (Laboratoire d’Océanologie et de Géosciences UMR 8187) afin d’apporter une meilleure compréhension de la vulnérabilité du site aux catastrophes naturelles depuis l’Antiquité (glissements de terrain, séismes, crues torrentielles, …). Par exemple, l’édifice SD 29 ou temple en tuf ou temple d’Athéna, a été observé dans ce cadre, puisqu’il a enregistré au moins une catastrophe naturelle importante qui a été révélée et documentée par les fouilles, notamment l’ouverture d’une crevasse orientée Est-Ouest à l’intérieur de la galerie (peristasis) Nord.
L’exploration de la terrasse s’est notamment poursuivie dans la cella et le pronaos de l’édifice ionique SD33 « Trésor des marseillais », dans la peristasis Nord du temple de tuf SD 29 « Temple d’Athéna », et à l’intérieur et à l’Ouest de l’autel SD 25 « Grand Autel ».
La fouille du monument SD 33, « Trésor des Marseillais », s’est déroulée dans la partie Ouest du pronaos et à l’intérieur de la cella, afin de documenter les niveaux de fondation de l’édifice et d’identifier les traces d’occupation antérieures à sa construction. Les sondages ont mis en évidence des niveaux de remblai de nivellement au-dessus des fondations, associés à de la céramique datée du VIe s. av. J.-C. Les niveaux dégagés sous le niveau de fondations contenaient une grande quantité de matériel archéologique et sont interprétés comme des colluvions provenant de glissements de terrain. Le mobilier de ces niveaux date également du VIe s. av. J.-C. On a mis au jour une structure sous les niveaux de fondations et probablement antérieure à la construction du monument : elle pourrait avoir servi à retenir les glissements de terrain. La structure de fondation du mur séparant le pronaos de la cella a été partiellement dégagée : dans ce niveau, on a mis au jour plusieurs objets métalliques (un bouton en bronze, des lamelles perforées en bronze, un fer de lance, une tige en fer, des plaquettes en fer et en bronze, un crampon en bronze, un fragment de pied de trépied en bronze) datés de la seconde moitié du VIe s. av. J.-C.
Dans le monument SD 29, Temple en tuf ou temple d’Athéna, on a poursuivi deux sondages ouverts en 2022 et 2023 dans la peristasis Nord, afin d’achever la fouille des niveaux de destruction identifiés les années précédentes. Ces niveaux de destruction comportant de nombreuses terres cuites architecturales, des charbons et du matériel métallique ; on a déterminé qu’ils résultent d’un glissement de terrain majeur qui a séparé l’angle Nord-Ouest du temple du reste de l’édifice. La fouille a permis de nettoyer le sol en mortier et couverture de galets, dont l’aménagement est daté autour du Ve-IVe s. av. J.-C.
Sous le niveau de sol, on a atteint le niveau géologique : aucun vestige antérieur au VIe s. av. J.-C n’a été mis au jour sous le temple. Le mobilier mis au jour comporte des assemblages céramiques datés autour du IVe s. av. J.-C., qui datent l’installation du radier – et du sol de mortier à partir de la fin de l’époque classique. On a également recueilli un nombre important de clous en fer (51 au total, sur les trois campagnes), attestant de l’effondrement de la charpente, ainsi qu’un fragment du drapé d’une sculpture en marbre datable de la fin du IVe – début du IIIe s. av. J.-C., retrouvé dans le radier.
Le matériel céramique mis au jour en 2024 confirme les datations établies les années précédentes : la couche de destruction est datée de l’époque tardo-hellénistique/impériale avec un horizon chronologique allant du Ier s. av. J.-C. au IIe s. apr. J.-C. : en plus de la céramique sigillée trouvée en 2023, on signale la découverte de 17 fragments jointifs provenant d’une jarre à pâte claire avec une anse horizontale de section circulaire datée entre l’époque classique et l’époque impériale
Dans la zone des autels, où sont concentrés des édifices votifs à caractère sacrificiel, on a exploré deux sondages : l’un au Nord du Grand Autel, monument SD 25, et au pied de l’analemma SD 22, l’autre entre l’inscription à Ilythie à l’Ouest et l’autel d’Hygie à l’Est. Les fouilles des années précédentes avaient mis en évidence un niveau du VIe s. av. J.-C. associé à une grande quantité de matériel faunique, céramique et métallique. Elles ont également révélé un mur antérieur à SD 25.
Le sondage 2022-07, implanté au Nord du Grand autel (SD 25) avait pour objectif en 2024 de clarifier la chronologie d’implantation du Grand autel et du mur antérieur à l’autel, d’exposer la relation entre ces structures et l’analemma SD 22, enfin de déterminer l’existence ou non de niveaux antérieurs à l’époque archaïque. La fouille de ce sondage a atteint le substrat rocheux sans mettre au jour de vestiges antérieurs à l’époque archaïque : l’horizon chronologique déterminé par l’étude de la céramique relève du VIe s. av. J.-C. Le mur qui avait été dégagé au centre du Grand autel s’est avéré contemporain du mur d’analemma (deuxième moitié du VIe s. av. J.-C.) et appartenait probablement à une structure sacrificielle antérieure à SD 25. Une couche fouillée en 2024 doit être associé à cette première structure : elle comportait des restes fauniques non brûlés qui conservaient des traces d’intemporisation (niveaux de circulation ?).
Le deuxième sondage, 2024-03, contre le mur d’analemma Nord (SD 22) visait à retrouver les traces d’une éventuelle structure à Ilithyie, à comprendre la relation stratigraphique et chronologique entre les deux autels, et le mur d’analemma et à identifier ou pas des traces d’occupation antérieure à la période archaïque. En raison des explorations archéologiques antérieures, le sondage 2024-03 n’a pas livré de résultats décisifs, mais on a pu constater la relative préservation de l’espace situé au pied de l’autel d’Hygie avec un assemblage céramique daté du VIe s. av. J.-C., que l’ensemble de pierres découvert contre l’analemma SD 22 pourrait être associé aux vestiges d’un autel dédié à Ilithyie, déesse protectrice des accouchements, enfin que l’ensemble de mobilier antérieur à la période archaïque et la proximité du niveau géologique renforcent les observations réalisées au début du XXe s. La fouille de 2024 offre une meilleure compréhension de l’histoire de la recherche dans cette zone et permet d’ouvrir de nouvelles perspectives dans le secteur de l’autel d’Hygie notamment.
Parallèlement à la fouille, l’étude architecturale des toitures des monuments de Delphes s’est poursuivie par , , et . Il s’agissait en 2024 d’étudier les tuiles afin d’explorer les hypothèses de restitution de la toiture de la Tholos (SD 40) dont on cite deux grands courants opposés : celle d’une toiture octogonale suggérée par des tuiles à triple couvre-joint, et celle d’une toiture radiale proposée en raison de plan de l’édifice et d’une partie de chéneaux conservés. Il est trop tôt cependant pour livrer des conclusions.
L’étude géomorphologique du site a été commencée en 2024 en collaboration avec Franck Chanier et (Laboratoire d’Océanologie et de Géosciences UMR 8187) afin d’apporter une meilleure compréhension de la vulnérabilité du site aux catastrophes naturelles depuis l’Antiquité (glissements de terrain, séismes, crues torrentielles, …). Par exemple, l’édifice SD 29 ou temple en tuf ou temple d’Athéna, a été observé dans ce cadre, puisqu’il a enregistré au moins une catastrophe naturelle importante qui a été révélée et documentée par les fouilles, notamment l’ouverture d’une crevasse orientée Est-Ouest à l’intérieur de la galerie (peristasis) Nord.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D'après le rapport de mission à Delphes en 2024.
Légende graphique :
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localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
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Date de création
2025-08-29 09:05:43
Dernière modification
2025-09-02 08:57:06




