SINDOS - 1982

Fouilles de la Société archéologique. — En 1982 K. Despini a mené une troisième campagne de fouille dans la nécropole archaïco-classique, dont le riche mobilier est désormais exposé de façon permanente dans soixante-deux vitrines du musée de Thessalonique. Les deux principaux objectifs de cette campagne étaient d'une part de découvrir la limite Nord de la nécropole, d'autre part de déterminer les rapports entre celle-ci et l'établissement repéré sur la toumba de Néa Anchialos toute proche.

La zone située au Nord du secteur fouillé l'an dernier était en grande partie perturbée. On a cependant pu vérifier qu'à partir de la fin du V^e siècle av. J.-C. la nécropole ne s'étendait plus vers le Nord au-delà du nouvel aqueduc de Thessalonique. Mais la découverte la plus intéressante a été faite dans la partie Nord-Ouest de cette zone, où la fouille a atteint, au contact du sol vierge, une couche de 0,50 m d'épaisseur qui contenait de la céramique du Néolithique Récent. L'existence de cette couche a également été reconnue au pied de la toumba à l'Ouest. Au-dessous de la couche néolithique on a en outre constaté, pour la première fois dans la région, la présence de sable gris de l'Axios, ce qui peut fournir une donnée précieuse pour l'identification du site.

Un sondage effectué dans la partie Est de la toumba a rencontré un dépôt de céramique archaïque (fig. 96-97) où des tessons du Protocorinthien Ancien et du Géométrique de Grèce méridionale se mêlaient aux productions locales. Des traces d'industrie métallurgique ont été repérées dans le même dépôt, mais les seuls vestiges de constructions appartiennent à un niveau antérieur.

Au terme de cette troisième campagne, la séquence de l'occupation du site peut se résumer de la façon suivante. Au Néolithique Récent il existe un établissement important, vraisemblablement installé sur la toumba de Néa Anchialos, et qui étend ses activités vers le Sud et vers l'Ouest. L'Axios passe alors beaucoup plus à l'Est qu'aujourd'hui, tout près de la toumba. Pour l'âge du Bronze, nous ne possédons aucune indication claire. Pendant l'âge du Fer le site connaît un certain essor. Il atteint son apogée à la fin de l'époque archaïque et au début de l'époque classique. Après les premières décennies du V^e siècle av. J.-C. s'amorce un fléchissement, qui ne cesse de s'accentuer jusqu'au milieu du V^e siècle av. J.-C, mais dans le dernier tiers du même siècle la nécropole atteint son extension maximale. Au IV^e siècle av. J.-C. le site est toujours occupé, comme l'attestent les quatre fours de potier fouillés en 1981, mais sa période de prospérité est définitivement révolue. Ergon 1982 (1983), p. 21-23.