ATHÈNES. - Céramique - 1984

Céramique, fouilles de l'Institut allemand. — B. von Freytag-Löringhoff a poursuivi, en 1984, l'exploration de la zone qui s'étend à l'Est de la Porte sacrée.

Les couches supérieures de la Voie sacrée, sillonnées de conduites et d'ornières et quasiment dépourvues de matériel, ont été déblayées jusqu'au niveau de la fin du III^e siècle av. J.-C. On a pu constater que le mur de soutènement construit à l'époque de Thémistocle contre la Voie sacrée pour consolider les rives de l'Éridanos, se continuait à l'intérieur de la ville sur 10 m au moins au-delà de la porte elle-même. Contre la face Sud du mur viennent buter les couches inférieures de la rue, tandis que contre la face Nord, très lisse, s'est accumulé un dépôt de sable alluvial contenant de la céramique d'une phase tardive du V^e siècle av. J.-C. C'est donc, semble-t-il, à l'époque de Conon que le lit du fleuve, envasé, fut détourné vers le Nord et recanalisé. Cela explique peut-être l'existence d'un imposant canal en poros, qui part du mur de Thémistocle et se dirige vers l'Ouest, traversant la Voie sacrée et obliquant à la hauteur du bâtiment Ζ (fig. 4) : il a pu servir à canaliser, à l'époque de la réfection du rempart urbain par Conon, tout ou partie des eaux de l'Éridanos.

Dans le vaste complexe architectural précédemment découvert en bordure Sud de la Voie sacrée, une extension limitée de la fouille a permis de déterminer l'emplacement exact du mur de fond de deux des pièces qui bordent la rue, et de mettre au jour, dans l'une d'elles, les restes d'une mosaïque de galets du IV^e siècle av. J.-C. qui doit recouvrir des états de construction plus anciens. Au-dessus, dans une couche de remblai mise en place à l'époque de Sylla, on a retrouvé un moule de statuette en terre cuite, qui est celui d'une variante de l'Athéna Giustiniani (fig. 5).