PLAGHIA (PÉNINSULE DE). – Palairos - 2005

La campagne de 2005, sous la direction de L. Kolonas (Éphore émérite), F. Lang (Université de Berlin-Humboldt), E.-L. Schwandner (Institut Archéologique de Berlin) et P. Funke (Université de Münster), a été centrée sur la colline du Prophète-Élie (Ouest de l’antique Palairos). Comme les années précédentes, de nombreux sites nouveaux ont été repérés, qui s’échelonnent entre l’époque néolithique et le XX^e s.

Deux nouvelles tours, datées par la céramique associée de l’époque hellénistique, apportent des informations nouvelles sur le système défensif de la péninsule. La première, située au Sud du village d’Aghios Ilias, contrôle pratiquement tout le Sud de la péninsule ; construite en grand appareil, elle mesure 7 x 7 m. La seconde tour, dite « Kastraki », se trouve sur le versant Nord-Ouest du mont Tsouvari et n’offre pas un aussi bon contact visuel que la tour précédente avec d’autres tours et sites fortifiés ; elle mesure aussi ca 7 x 7 m mais elle est construite en blocs grossièrement équarris.

De fonction et de datation indéterminées sont trois puissants murs (larg. ca 2 m), deux sur la colline du Prophète-Élie et le troisième sur la colline de Zaïmi ; ils ceignent de grandes parties de ces collines et sont construits en moellons de moyen ou de grand module. La similitude d’appareil avec un mur de fortification d’époque ottomane sur le mont Tambouraki (partie Ouest de la péninsule), offre une indication sur la datation de ces murs.
L’identification d’un village de la période ottomane, connu sous le nom d’Aghios Ilias d’après les bergers de la région, est l’une des découvertes les plus intéressantes de la campagne 2005 : plusieurs maisons en ruines y sont encore visibles ; le matériel recueilli suggère que l’occupation remonte à l’époque mésobyzantine ; c’est de cette période que date l’état le plus ancien de la chapelle d’Aghios Athanassios. Parmi le mobilier, deux pièces présentent un intérêt particulier : 1) un fragment de bras d’une petite statue en marbre ; 2) un fragment de bord de pithos portant une marque d’atelier avec le nom « Attalu » en latin, trouvaille importante pour la question de la romanisation de la péninsule.