ACHINOS - 1988

Des résultats des six fouilles effectuées par la XIV^e ΕΠΚΑ et publiées dans ArchDelt 43 (1988) [1993], B'1, p. 211-216, nous retenons les découvertes suivantes :

— Un bâtiment composé de deux pièces (5 x 5 m et 5,70 x 3,50 m), limitées au Nord et au Sud par deux murs en pierre de taille [terrain Spyropoulou, (fig. 43)]. La pièce méridionale comprend des restes de murs antérieurs ainsi qu'un foyer ; dans la pièce Nord ont été dégagés des fragments architecturaux appartenant à l'état originel du bâtiment et d'autres, comme la partie supérieure d'un naïskos à mutules et corniche portant une inscription, remployés dans la construction des murs postérieurs. L'édifice s'étend au Nord, à l'Est et à l'Ouest de la fouille actuelle qui a également livré un riche mobilier (monnaies, figurine de terre cuite, fusaïoles, fragments d'enduit rouge, etc.).

— Une tombe à ciste (rues du 28 Octobre/Leonidou) contenait des fragments d'os, de figurine en terre cuite et de vases.

— Dans la cour de l'École primaire, on a mis au jour, sur 7 m de long, le parement d'un mur de bel appareil, conservé à certains endroits sur trois assises, antérieur, semble-t-il, aux murs découverts sur le terrain suivant.

— Dans le terrain limitrophe (terrain Alexiou), un complexe de bâtiments a été découvert. Un mur d'une longueur de 13,80 m pour une largeur de 0,45 m, en appareil de moellons avec quelques blocs rectangulaires en remploi, recouvrait une petite construction faite de lits de tuiles liés avec du mortier. Au Sud-Ouest du terrain, un bâtiment en forme de naïskos de 5 x 7 m, en blocs taillés rectangulaires (fig. 44), datant de la fin de l'époque hellénistique ou du début de l'époque romaine, est divisé en trois espaces dont l'un (central) est partiellement dallé de marbre. Une stèle funéraire est remployée comme seuil entre les parties centrale et Nord. La ruine de l'édifice date environ du milieu du III^e s. ap. J.-C. Sous la couche de destruction a été exhumé un riche matériel dont la statue acéphale d'un Romain, divers objets de marbre, des feuilles d'or, des lampes, une tête de figurine de cheval en terre cuite et une tête fragmentaire féminine en relief. À 2 m environ à l'Est du bâtiment, un mur Nord-Sud d'époque classique en appareil trapézoïdal a été complété ultérieurement par plusieurs murs transversaux délimitant trois espaces, dont un a été transformé en citerne. À l'Est du terrain, un espace non construit d'environ 3 m de large et traversé par une conduite constitue sans doute une rue. Suivent à l'Est d'autres murs en moellons avec quelques remplois.

— À la limite Ouest du terrain précédent, un segment d'une longueur de 5,30 m du rempart de l'ancienne Échinos (terrain Synachéri), orienté Nord-Sud, est constitué de deux parements de calcaire en appareil isodome et date sans doute du IV^e s. av. J.-C. ; on trouve d'autres tronçons du mur, dont une tour rectangulaire, en différents endroits d'Achinos.

— Signalons aussi (rue Ipirou) la découverte de quatre tombes, dont un sarcophage de terre cuite et une tombe à chambre dotée d'un mobilier funéraire intéressant : plusieurs figurines en terre cuite dont certaines conservent leurs couleurs.

M.-Ph. Papakonstantinou, La Thessalie B', p. 229-238, dresse un bilan sur les fouilles de la cité antique et la nécropole d'Échinos (cf. BCH 118 [1994], Chron., p. 733), ainsi que sur les vestiges de l'antique Mélitée (cf. BCH 114 [1990], Chron., p. 642).