ABDÈRE. – Ville antique - 1990
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romaine
Abdère, Abdera, Avdira
E. Skarlatidou publie, ΑΕΜΘ 3 (1989) [1992], p. 569-576, les résultats des recherches menées en 1989 sur l'enceinte Nord, au lieu-dit Valta Zambaki (champ Avramoglou) (cf. BCH 115 [1991], Chron., p. 916). Les sondages effectués en 1988 avaient livré de la céramique s'échelonnant entre la fin du VIIe s. et le début du IIIe s. av. J.-C. ; des vestiges du IVe s. av. J.-C. laissaient supposer que le noyau le plus ancien de la colonie de Clazomènes devait se situer dans ce secteur. D'un bâtiment recouvert par une épaisse couche de destruction par le feu, on a dégagé deux pièces de l'aile Nord, dont l'une à vocation apparemment thermale, ainsi qu'une partie de l'aile Ouest ; elles ouvraient probablement sur une cour intérieure. Le matériel de la couche de destruction (céramique utilitaire, pesons) confirme l'identification du bâtiment comme maison. Les terres cuites architecturales, de facture soignée, suggèrent que la maison a connu deux phases, l'une de la fin de l'époque archaïque, l'autre du IVe s. av. J.-C.
La fouille du champ Makri (cf. BCH 114 [1990], Chron., p. 800), d'autre part, laisse supposer que l'enceinte Nord n'était plus habitée après le ΙΙΙe s. av. J.-C., sauf de façon sporadique et par des installations agricoles à l'époque impériale.
H. Koukouli-Chryssanthaki a achevé en 1990 le dégagement du tronçon Nord du rempart, où l'on distingue deux phases de construction (fig. 1) ; on a pu vérifier que l'extrémité occidentale de ce tronçon protégeait l'entrée du port. Le bâtiment en poros découvert en 1990 appartient à une loge d'arsenal, dont la façade Nord comportait une colonnade. Le tronçon Ouest du rempart date de la phase récente de l'enceinte archaïque (fin du VIe-début du Ve s.) : il est fondé sur des couches de sable marin venues recouvrir le mur le plus ancien et les loges des arsenaux. Parmi le matériel recueilli figure la courroie de bouclier illustrée fig. 2, représentant Thésée et le Minotaure.
On a pu dater avec précision le rempart le plus ancien, puisqu'une habitation avec foyer construite au contact du parement intérieur remonte à la fin du VIIe ou au début du VIe s. On a d'autre part poursuivi la fouille du dépôt du IVe s. appartenant au sanctuaire hors les murs (cf. BCH 112 [1988], Chron., p. 662) : il a livré cette année encore de nombreuses hydries miniatures et de nombreux tessons de vases et de figurines.
Dans la nécropole hellénistique du IIIe-IIe s. installée dans les remblais qui recouvrent les remparts, on a mis au jour douze tombes en pleine terre ou à tuiles.
À l'intérieur de l'enceinte, dans le terrain Chatzopoulou, on a dégagé la fondation d'un grand bâtiment public de la fin du VIe s. av. J.-C. Sur le terrain Avramoglou, on signale la découverte de vestiges de la fin du VIIe-début du VIe s. Dans le terrain Makri (cf. BCH 114 [1990], Chron., p. 800), un ensemble III a été localisé au Nord des bâtiments I et II : il semble s'agir de magasins, dont la destruction date du IVe s. av. J.-C.
Ergon (1991) [1992], p. 70-77.
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