CHIOS. - Kato Phana (Sanctuaire d'Apollon Phanaios) - 1998

La campagne de 1998, dirigée conjointement par L. A. Beaumont (École britannique) et A. Archontidou (XX^e Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques) a été consacrée à une série de nettoyages du site de Kato Phana, à l'étude du matériel et à la poursuite du relevé des vestiges du sanctuaire.

L'abattage d'un certain nombre d'arbres a permis de définir précisément le tracé du péribole du sanctuaire d'Apollon (fin de l'époque archaïque), en particulier dans son angle Nord-Ouest. D'autre part, dans le secteur Nord, on a nettoyé un ancien sondage de W. Lamb, mettant au jour une partie de l'entrée monumentale à degrés, liée au péribole du début de l'époque archaïque. Cette structure, dont on place le terminus ante quem entre 600 et 580 av. J.-C, comportait un double escalier menant à une plate-forme. Les nettoyages de cette année ont permis le dégagement des vestiges de l'escalier oriental (larg. 1,64 m) ; le péribole, à cet endroit, atteignait une hauteur de 2,25 m.

On a aussi entrepris l'étude d'une petite construction absidale située à l'angle Nord-Est de la basilique, immédiatement au-dessus de la fondation du temple. Il s'agit apparemment d'une petite chapelle, dont il serait prématuré de dire si elle est antérieure ou postérieure à la basilique, bien qu'elle semble s'adosser au mur oriental de l'aile Nord de celle-ci.

L'étude du mobilier recueilli lors de la prospection de 1997 sur le versant Nord-Est de la colline du sanctuaire (v. BCH 122 [1998] Chron., p. 920) a permis de constater que le site avait été occupé dès l'Âge du Bronze. D'autre part, le nombre d'ex-voto en terre cuite (brûlés) représentant des membres humains, récoltés aussi bien dans les anciennes fouilles que lors de la récente prospection, suggère qu'Apollon avait, dans l'antique Phanai, un caractère guérisseur – vertu attribuée aujourd'hui à sainte Markella, qui est honorée dans une petite chapelle élevée au sommet des vestiges antiques.

Un rapport préliminaire détaillé sur les travaux de 1997 et 1998, rédigé par L. Beaumont et A. Archontidou, est paru dans ABSA 94 (1999), p. 265-287.