KITION. - Bamboula - 2016
Informations Générales
Numéro de la notice
6169
Année de l'opération
2016
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Ministère de l'Europe et des Affaires Étrangères (Ministère de l'Europe et des Affaires Étrangères)
Localisation
Toponyme
Kition Citium Kitium
Kition Citium Kitium
Notices et opérations liées
Description
Dans le cadre de son nouveau programme portant sur l’occupation du début de l’Âge du Fer, la mission, dirigée par S. Fourrier (CNRS, Université de Lyon 2) a effectué, en octobre 2016, une première campagne de fouilles dans la partie Nord du site de Kition-Bamboula (où une tranchée ouverte en 1976 avait révélé l’existence probable d’un habitat d’époque géométrique). Deux sondages ont été explorés cette année (fig. 1).
Le sondage 11, à l’Ouest, a été implanté au point le plus élevé de la zone, afin de faire une coupe stratigraphique profonde et d’établir la chronologie de l’occupation. Sous les couches de surface (entre 6,50 et 5,90 m environ), strictement contemporaines, les premiers niveaux archéologiques atteints sont datables de l’époque hellénistique : ils sont constitués de sols mal conservés, associés à des murs. À partir de l’altitude moyenne 5,30-5,20 m, un sol d’époque classique (locus 856) a été dégagé dans la partie Sud ; il s’appuie contre un mur épais (locus 854) du côté Nord. L’étroitesse du sondage n’a pas permis, pour le moment, de déterminer la nature de l’occupation. La fouille s’est poursuivie sous ce sol, révélant un niveau de la fin de la période archaïque, datation que confirment quelques importations grecques, ioniennes et attiques (fig. 2).
La stratigraphie du sondage 10, à l’Est, est bien différente (fig. 3). La zone suit un fort pendage d’Ouest en Est, résultat du démantèlement de la colline de Bamboula en 1879. Sous une mince couche végétale, les niveaux sont immédiatement antiques : hellénistiques puis géométriques dans la partie Ouest ; datables du Bronze Récent dans la partie Est où toutes les couches postérieures ont été arrachées.
Il est remarquable que, dans la partie Ouest, les niveaux hellénistiques reposent directement sur les niveaux géométriques, qu’ils ont entamés (épandage et bassin 850). Dans ces niveaux hellénistiques, le matériel résiduel datable de l’époque classique et archaïque est d’ailleurs peu nombreux.
L’occupation d’époque géométrique connaît au moins deux phases, que caractérisent des sols successifs, associés à des murs et des fosses. Les structures construites sont très mal conservées, surtout attestées dans la partie Sud-Ouest du sondage. La plus récente (mur 844) peut être datée du Chypro-Géométrique III ; la plus ancienne (murs 849 et 862, fosse 866) du Chypro-Géométrique I-II. Un sondage réduit, sous le dernier niveau de sol, a livré du matériel plus ancien et pourrait indiquer un niveau en place du XIe s. av. J.-C. (fig. 4). Au Nord, une fosse creusée depuis les niveaux de la seconde phase géométrique (locus 860) contenait un matériel encore plus ancien, fait de céramique utilitaire du XIIe s. et d’ossements animaux (pour l’essentiel des ovicaprinés, portant de nombreuses traces de découpe). Il s’agit de toute évidence de restes d’une occupation domestique, rejetés dans cette fosse en dépôt secondaire lors d’un réaménagement de la zone.
Dans la partie Est du sondage, enfin, les niveaux en place sur le rocher sont datables du XIIIe s. av. J.-C. Malheureusement, ces derniers n’ont été, pour le moment, atteints que sur une surface très limitée : une fosse contemporaine avait crevé tous les niveaux antiques et reposait sur le substrat. Elle recouvrait une série de creusements circulaires dont la fonction et la datation n’apparaissent pas encore clairement.
Le sondage 11, à l’Ouest, a été implanté au point le plus élevé de la zone, afin de faire une coupe stratigraphique profonde et d’établir la chronologie de l’occupation. Sous les couches de surface (entre 6,50 et 5,90 m environ), strictement contemporaines, les premiers niveaux archéologiques atteints sont datables de l’époque hellénistique : ils sont constitués de sols mal conservés, associés à des murs. À partir de l’altitude moyenne 5,30-5,20 m, un sol d’époque classique (locus 856) a été dégagé dans la partie Sud ; il s’appuie contre un mur épais (locus 854) du côté Nord. L’étroitesse du sondage n’a pas permis, pour le moment, de déterminer la nature de l’occupation. La fouille s’est poursuivie sous ce sol, révélant un niveau de la fin de la période archaïque, datation que confirment quelques importations grecques, ioniennes et attiques (fig. 2).
La stratigraphie du sondage 10, à l’Est, est bien différente (fig. 3). La zone suit un fort pendage d’Ouest en Est, résultat du démantèlement de la colline de Bamboula en 1879. Sous une mince couche végétale, les niveaux sont immédiatement antiques : hellénistiques puis géométriques dans la partie Ouest ; datables du Bronze Récent dans la partie Est où toutes les couches postérieures ont été arrachées.
Il est remarquable que, dans la partie Ouest, les niveaux hellénistiques reposent directement sur les niveaux géométriques, qu’ils ont entamés (épandage et bassin 850). Dans ces niveaux hellénistiques, le matériel résiduel datable de l’époque classique et archaïque est d’ailleurs peu nombreux.
L’occupation d’époque géométrique connaît au moins deux phases, que caractérisent des sols successifs, associés à des murs et des fosses. Les structures construites sont très mal conservées, surtout attestées dans la partie Sud-Ouest du sondage. La plus récente (mur 844) peut être datée du Chypro-Géométrique III ; la plus ancienne (murs 849 et 862, fosse 866) du Chypro-Géométrique I-II. Un sondage réduit, sous le dernier niveau de sol, a livré du matériel plus ancien et pourrait indiquer un niveau en place du XIe s. av. J.-C. (fig. 4). Au Nord, une fosse creusée depuis les niveaux de la seconde phase géométrique (locus 860) contenait un matériel encore plus ancien, fait de céramique utilitaire du XIIe s. et d’ossements animaux (pour l’essentiel des ovicaprinés, portant de nombreuses traces de découpe). Il s’agit de toute évidence de restes d’une occupation domestique, rejetés dans cette fosse en dépôt secondaire lors d’un réaménagement de la zone.
Dans la partie Est du sondage, enfin, les niveaux en place sur le rocher sont datables du XIIIe s. av. J.-C. Malheureusement, ces derniers n’ont été, pour le moment, atteints que sur une surface très limitée : une fosse contemporaine avait crevé tous les niveaux antiques et reposait sur le substrat. Elle recouvrait une série de creusements circulaires dont la fonction et la datation n’apparaissent pas encore clairement.
Cette première campagne de fouilles a donc livré deux résultats importants. Le premier concerne la chronologie du site de Bamboula. On a pu mettre en évidence l’existence de niveaux d’occupation du Bronze Récent qui reposent directement sur le rocher. D’après les données collectées, il paraît raisonnable de supposer une occupation continue depuis le XIIIe jusqu’au IXe s. av. J.-C. au moins. C’est la première fois qu’une telle séquence, connue sur d’autres sites de Kition (en particulier à Kathari), est documentée à Bamboula où les niveaux antérieurs à la période géométrique n’étaient jusqu’alors attestés que par du matériel résiduel ou des dépôts secondaires.
Le second résultat concerne la topographie. On supposait jusqu’alors que la muraille de la ville du Bronze Récent passait à cet endroit, selon une orientation Nord-Sud. Or, le dégagement du rocher sur une assez large surface a révélé des aménagements qui rendent l’existence d’un rempart improbable. Ce constat incite à poser, à nouveau, la question de la situation de Bamboula par rapport à la ville. Ajoutons, en outre, qu’on a pu mettre en évidence, à l’Est, une rupture du relief, qui pourrait bien correspondre à un bord de bassin portuaire aménagé.
Le second résultat concerne la topographie. On supposait jusqu’alors que la muraille de la ville du Bronze Récent passait à cet endroit, selon une orientation Nord-Sud. Or, le dégagement du rocher sur une assez large surface a révélé des aménagements qui rendent l’existence d’un rempart improbable. Ce constat incite à poser, à nouveau, la question de la situation de Bamboula par rapport à la ville. Ajoutons, en outre, qu’on a pu mettre en évidence, à l’Est, une rupture du relief, qui pourrait bien correspondre à un bord de bassin portuaire aménagé.
Auteur de la notice
Sabine FOURRIER
Références bibliographiques
S. Fourrier, rapport de la Mission archéologique française de Kition (Chypre) en 2016.
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
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Date de création
2017-09-18 00:00:00
Dernière modification
2023-11-16 08:50:07
Figure(s)
Fig. 1/ Vue aérienne du site de Kition-Bamboula. Au centre, relevé des vestiges mis au jour par les fouilles anciennes. Au Nord, en photographie incrustée, les deux sondages ouverts en 2016 : à l’Ouest, le sondage 11 ; à l’Est, le sondage 10.