SAMOTHRACE - 2024
Informations Générales
Numéro de la notice
20650
Année de l'opération
2024
Chronologie
Mots-clés
Espace public - Habitat - Sanctuaire - Fortification - Péribole - Stoa - Inscription - Mosaïque - Verre
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Notices et opérations liées
Description
À Samothrace,
(ASCSA/Emory University) a mené en 2024 une nouvelle campagne de fouilles, de prospections et d’étude architecturale et de restauration au Sanctuaire des Grands Dieux et sur le rempart de la ville entre le Tour A et la porte Ouest. La mission s’est concentrée sur le Sanctuaire et sur la pièce 2 de la porte Ouest (fig. 1-2).
Dans le sanctuaire, la fouille s’est poursuivie sur la pente à l’Est du Hieron, où on avait mis au jour un grand dépôt de moulures architecturales en plâtre (fig. 3). Le sondage ouvert en 2023 a été étendu vers le Nord et vers le Sud pour explorer la connexion entre le dépôt de moulures, une couche de déchets de taille en marbre, du sable et de la poudre et une structure en appareil de taille découvert en 2023. En-dessous de celui-ci, un mur en appareil de taille, reposant sur le rocher a été mis au jour. Le dépôt de déchets de taille se trouvait en contact avec le rocher taillé sur une surface de 2,60 m vers l’Ouest. Le dépôt de moulures a également été retrouvé à l’Ouest du mur : il reposait sur une pente de terre argileuse de couleur mauve qui se trouvait sur une couche de déchets de taille qui reposait elle-même sur une couche d’argile naturelle. On a retrouvé des fragments de briques crues désintégrées mêlés aux moulures, notamment près du mur. Deux nouvelles formes s’ajoutent aux moulures recueillies en 2023 : un tore et les restes d’une scotie.
Un nouveau sondage ouvert à 5,50 m au Nord du sondage existant n’a livré ni fragments de moulures en plâtre, ni déchets de taille et la composition des sédiments est très différente. On estime que l’étendue du dépôt vers le Nord doit se trouver plus au Sud, probablement sous un olivier.
L’extension Sud de la couche de moulures a été retrouvée dans le sondage de 1995 : les fouilleurs ont dégagé des déchets de taille de marbre et les fragments de moulures dans la partie Nord du sondage, délimitée par une rangée de blocs. La ressemblance des dépôts dans les diverses parties de sondages suggère que les appareils de taille dans ces sondages forment les fondations Est et Sud ou la limite d’une structure. Les dépôts de moulures et de déchets de taille se trouvaient dans ce secteur.
L’épaisseur de la couche de déchets de taille de marbre était au même niveau que les fondations du Hieron et pourrait être lié à la construction de cet édifice à la fin du IVe s. av. J.-C. Les moulures en plâtre sont plus tardives (fin du IIe s. av. J.-C.-Ier s. av. J.-C.), elles ne paraissent pas détruites, mais leur grand nombre ne peuvent qu’indiquer qu’elles proviennent de l’élévation de cet édifice.
La pièce K. Dans le secteur du réfectoire à l’Ouest du ravin central, les recherches dans la pièce K a confirmé la séquence stratigraphique révélée en 2022, notamment l’hypothèse selon laquelle la cage d’escalier était construite sur une couche de moellons datée de la fin de l’époque hellénistique-début de l’époque impériale (fig. 4). Le matériel recueilli dans la couche de moellons confirme qu’il s’agit d’un remblai provenant du plateau du portique. Une couche de sédiments noirs qui repose sur un sol en argile constitue une transition nette entre l’état plus ancien de la pièce et le remblai de moellons. De même, une structure composée de blocs de calcaire dans l’angle Sud-Ouest du sondage semble appartenir à un état ancien, comme le sol d’argile. La fonction de la structure en calcaire n’est pas claire, mais ses dimensions et sa relation avec le mur de soutènement plus ancien immédiatement à l’Ouest et la présence d’un sol indique que la pièce K n’avait pas été à l’origine une cage d’escaliers, mais plutôt un espace articulé dans le réfectoire.
Le plateau du portique – Afin de mieux comprendre la relation chronologique de plusieurs structures à l’Est du portique, trois sondages ont été ouverts dans le secteur du bâtiment Est. Deux des sondages, implantés près des murs Nord et Sud du bâtiment Est, à l’Est de l’espace dallé ont confirmé que les fondations du bâtiment Est reposent sur le sol naturel du plateau (fig. 5). La céramique associée à cette surface date du IVe s. av. J.-C.
Un troisième sondage couvre une zone allant de la fondation Est du portique à l’Ouest du pavement et comprenant les fondations du Monument VII et l’angle Sud-Ouest du bâtiment Est. On a mis au jour l’étroite tranchée de fondation du portique et confirmé que la fondation monumentale du Monument VII repose sur le sol naturel. Le bâtiment Est repose également sur le sol naturel, mais à un niveau plus élevé (0,18 m et 0,33 m) que le Monument VII et le Portique. L’exploration de l’angle Sud-Ouest du bâtiment Est a révélé que le mur Ouest de l’édifice repose sur une couche de pavés qui ont servi de remblai pour rehausser le mur Sud. À l’intérieur du bâtiment Est, la fouille a fait apparaître une épaisse couche de terre noire qui comportait de la céramique fine, dont des tessons de grands vases à figures rouges similaires à ceux recueillis en fouilles entre 1965 et 1973. D’autres vases plus petits ont été retrouvés quasi entiers et on a identifié des fragments d’un sol en mosaïque de galets et un fragment de stuc jaune.
Au Sud du portique et du Monument de la Nikè, on a procédé à un nettoyage afin d’identifier les éléments construits dans ce secteur (fig. 6). On a ouvert un sondage à l’Ouest de la structure ovoïde afin d’exposer la construction dans les assises inférieures. Le mobilier qu’on y a recueilli suggère une activité à l’époque romaine.
Un sondage plus ancien a été réouvert afin d’explorer à nouveau une tranchée ancienne et localiser la canalisation qui approvisionnait en eau le système au Sud du portique, mais aucun élément n’a été trouvé pour lier la canalisation au Sud du Monument de la Victoire au système d’approvisionnement en eau au Sud du portique. Un troisième sondage a été ouvert à travers la construction en L qui court au Sud et à l’Ouest de l’angle SO du mur de soutènement du monument de la Victoire, afin de préciser le plan et la date de construction de cet édifice. Il est constitué de deux mur en appareil de taille (larg. 0,82-0,84 m), avec des parements de chaque côté. Le mur Est-Ouest a une longueur de 15,5 m. On a pu déterminer qu’il précède le mur Nord-Sud avec lequel il est en contact. Le mobilier associé date de la fin du IIIe s. av. J.-C., indiquant que cette construction est antérieure au péribole de Nikè. La présence de mobilier en verre et de céramique byzantine atteste une occupation continue, probablement en relation avec une occupation vers le Sud.
La porte Ouest. - La fouille de la pièce 2 de la porte Ouest s’est concentrée sur deux secteurs. Un sondage a été ouvert entre les deux sondages de 2023 qui a permis d’obtenir une coupe stratigraphique à travers la pièce 2. On a dégagé des blocs de calcaire, dont l’état de conservation érodé indique qu’ils ont été exposés pendant une longue durée. Une extension du sondage a fait apparaître d’autres blocs de calcaire effondrés à travers le passage vers la pièce 1. Ces blocs ont été partiellement retirés, afin de faire apparaître le niveau du toichobate qui avait été atteint dans la pièce 1 en 2023 : celui-ci comportait des encoches pour recevoir des stèles qui se poursuivent dans le passage. Étant donné que ce dispositif s’étend tout autour du mur et du mur du passage, on estime qu’il ne devait pas y avoir de prote.
Deux autres sondages ont été ouverts dans la partie Nord-Est de l’édifice et ont permis d’exposer le mur extérieur Nord orienté vers la cité. Ce mur est plus fin que les autres murs du dispositif. Autour du jambage de porte Est, se trouvent des encoches pour recevoir des stèles, ainsi que le long des parements interne et externe. On a retrouvé des blocs qui bouchent le passage ; le niveau de circulation n’a pas été atteint. Après son effondrement, la présence de murs de moellons atteste une occupation ultérieure.
Jusqu’à présent, on compte 48 encoches ou niches de stèles, ce qui indique que la porte Ouest constituait un lieu important de communication et peut-être un passage processionnel qui reliait la cité au Sanctuaire.
Dans le sanctuaire, la fouille s’est poursuivie sur la pente à l’Est du Hieron, où on avait mis au jour un grand dépôt de moulures architecturales en plâtre (fig. 3). Le sondage ouvert en 2023 a été étendu vers le Nord et vers le Sud pour explorer la connexion entre le dépôt de moulures, une couche de déchets de taille en marbre, du sable et de la poudre et une structure en appareil de taille découvert en 2023. En-dessous de celui-ci, un mur en appareil de taille, reposant sur le rocher a été mis au jour. Le dépôt de déchets de taille se trouvait en contact avec le rocher taillé sur une surface de 2,60 m vers l’Ouest. Le dépôt de moulures a également été retrouvé à l’Ouest du mur : il reposait sur une pente de terre argileuse de couleur mauve qui se trouvait sur une couche de déchets de taille qui reposait elle-même sur une couche d’argile naturelle. On a retrouvé des fragments de briques crues désintégrées mêlés aux moulures, notamment près du mur. Deux nouvelles formes s’ajoutent aux moulures recueillies en 2023 : un tore et les restes d’une scotie.
Un nouveau sondage ouvert à 5,50 m au Nord du sondage existant n’a livré ni fragments de moulures en plâtre, ni déchets de taille et la composition des sédiments est très différente. On estime que l’étendue du dépôt vers le Nord doit se trouver plus au Sud, probablement sous un olivier.
L’extension Sud de la couche de moulures a été retrouvée dans le sondage de 1995 : les fouilleurs ont dégagé des déchets de taille de marbre et les fragments de moulures dans la partie Nord du sondage, délimitée par une rangée de blocs. La ressemblance des dépôts dans les diverses parties de sondages suggère que les appareils de taille dans ces sondages forment les fondations Est et Sud ou la limite d’une structure. Les dépôts de moulures et de déchets de taille se trouvaient dans ce secteur.
L’épaisseur de la couche de déchets de taille de marbre était au même niveau que les fondations du Hieron et pourrait être lié à la construction de cet édifice à la fin du IVe s. av. J.-C. Les moulures en plâtre sont plus tardives (fin du IIe s. av. J.-C.-Ier s. av. J.-C.), elles ne paraissent pas détruites, mais leur grand nombre ne peuvent qu’indiquer qu’elles proviennent de l’élévation de cet édifice.
La pièce K. Dans le secteur du réfectoire à l’Ouest du ravin central, les recherches dans la pièce K a confirmé la séquence stratigraphique révélée en 2022, notamment l’hypothèse selon laquelle la cage d’escalier était construite sur une couche de moellons datée de la fin de l’époque hellénistique-début de l’époque impériale (fig. 4). Le matériel recueilli dans la couche de moellons confirme qu’il s’agit d’un remblai provenant du plateau du portique. Une couche de sédiments noirs qui repose sur un sol en argile constitue une transition nette entre l’état plus ancien de la pièce et le remblai de moellons. De même, une structure composée de blocs de calcaire dans l’angle Sud-Ouest du sondage semble appartenir à un état ancien, comme le sol d’argile. La fonction de la structure en calcaire n’est pas claire, mais ses dimensions et sa relation avec le mur de soutènement plus ancien immédiatement à l’Ouest et la présence d’un sol indique que la pièce K n’avait pas été à l’origine une cage d’escaliers, mais plutôt un espace articulé dans le réfectoire.
Le plateau du portique – Afin de mieux comprendre la relation chronologique de plusieurs structures à l’Est du portique, trois sondages ont été ouverts dans le secteur du bâtiment Est. Deux des sondages, implantés près des murs Nord et Sud du bâtiment Est, à l’Est de l’espace dallé ont confirmé que les fondations du bâtiment Est reposent sur le sol naturel du plateau (fig. 5). La céramique associée à cette surface date du IVe s. av. J.-C.
Un troisième sondage couvre une zone allant de la fondation Est du portique à l’Ouest du pavement et comprenant les fondations du Monument VII et l’angle Sud-Ouest du bâtiment Est. On a mis au jour l’étroite tranchée de fondation du portique et confirmé que la fondation monumentale du Monument VII repose sur le sol naturel. Le bâtiment Est repose également sur le sol naturel, mais à un niveau plus élevé (0,18 m et 0,33 m) que le Monument VII et le Portique. L’exploration de l’angle Sud-Ouest du bâtiment Est a révélé que le mur Ouest de l’édifice repose sur une couche de pavés qui ont servi de remblai pour rehausser le mur Sud. À l’intérieur du bâtiment Est, la fouille a fait apparaître une épaisse couche de terre noire qui comportait de la céramique fine, dont des tessons de grands vases à figures rouges similaires à ceux recueillis en fouilles entre 1965 et 1973. D’autres vases plus petits ont été retrouvés quasi entiers et on a identifié des fragments d’un sol en mosaïque de galets et un fragment de stuc jaune.
Au Sud du portique et du Monument de la Nikè, on a procédé à un nettoyage afin d’identifier les éléments construits dans ce secteur (fig. 6). On a ouvert un sondage à l’Ouest de la structure ovoïde afin d’exposer la construction dans les assises inférieures. Le mobilier qu’on y a recueilli suggère une activité à l’époque romaine.
Un sondage plus ancien a été réouvert afin d’explorer à nouveau une tranchée ancienne et localiser la canalisation qui approvisionnait en eau le système au Sud du portique, mais aucun élément n’a été trouvé pour lier la canalisation au Sud du Monument de la Victoire au système d’approvisionnement en eau au Sud du portique. Un troisième sondage a été ouvert à travers la construction en L qui court au Sud et à l’Ouest de l’angle SO du mur de soutènement du monument de la Victoire, afin de préciser le plan et la date de construction de cet édifice. Il est constitué de deux mur en appareil de taille (larg. 0,82-0,84 m), avec des parements de chaque côté. Le mur Est-Ouest a une longueur de 15,5 m. On a pu déterminer qu’il précède le mur Nord-Sud avec lequel il est en contact. Le mobilier associé date de la fin du IIIe s. av. J.-C., indiquant que cette construction est antérieure au péribole de Nikè. La présence de mobilier en verre et de céramique byzantine atteste une occupation continue, probablement en relation avec une occupation vers le Sud.
La porte Ouest. - La fouille de la pièce 2 de la porte Ouest s’est concentrée sur deux secteurs. Un sondage a été ouvert entre les deux sondages de 2023 qui a permis d’obtenir une coupe stratigraphique à travers la pièce 2. On a dégagé des blocs de calcaire, dont l’état de conservation érodé indique qu’ils ont été exposés pendant une longue durée. Une extension du sondage a fait apparaître d’autres blocs de calcaire effondrés à travers le passage vers la pièce 1. Ces blocs ont été partiellement retirés, afin de faire apparaître le niveau du toichobate qui avait été atteint dans la pièce 1 en 2023 : celui-ci comportait des encoches pour recevoir des stèles qui se poursuivent dans le passage. Étant donné que ce dispositif s’étend tout autour du mur et du mur du passage, on estime qu’il ne devait pas y avoir de prote.
Deux autres sondages ont été ouverts dans la partie Nord-Est de l’édifice et ont permis d’exposer le mur extérieur Nord orienté vers la cité. Ce mur est plus fin que les autres murs du dispositif. Autour du jambage de porte Est, se trouvent des encoches pour recevoir des stèles, ainsi que le long des parements interne et externe. On a retrouvé des blocs qui bouchent le passage ; le niveau de circulation n’a pas été atteint. Après son effondrement, la présence de murs de moellons atteste une occupation ultérieure.
Jusqu’à présent, on compte 48 encoches ou niches de stèles, ce qui indique que la porte Ouest constituait un lieu important de communication et peut-être un passage processionnel qui reliait la cité au Sanctuaire.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D'après le rapport de mission en 2024.
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
Fonctionnalités de la carte :
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Date de création
2025-07-24 08:04:16
Dernière modification
2025-10-09 11:23:03
Figure(s)
Fig. 2/ Samothrace, relevé de la porte Ouest de la fortification de la ville antique, sondages 2024.




