PALAMAS - 2024

Près de la colline de Stroggylovouni Vlochou, Maria Vaïopoulou, Fotini Tsiouka (Éphorie des antiquités de Karditsa) et Robin Rönnlund (Institut Suédois/Université de Gothenburg) ont poursuivi en 2024 le programme de recherche sur le site de Palamas (Palamas Arcaheological Project). La fouille s’est poursuivie dans les sondages 3 et 4, situés dans le secteur de Patoma, occupé par un habitat entre l’époque classique-hellénistique et romaine.

Dans le sondage 3, après le nettoyage des débris accumulés par les inondations de 2023, la fouille a révélé les vestiges d’un portique qui avait été détecté en prospection géophysique. On a dégagé le mur extérieur en appareil polygonal qui forme un parement sur la rue principale de la ville. À l’intérieur de l’édifice, on a recueilli de la céramique du III^e s. av. J.-C. et observé des traces de réparations après un évènement qui aurait détruit le bâtiment au II^e s. av. J.-C. Des tuiles provenant de l’effondrement du toit ont été observées à l’extérieur mais pas à l’intérieur du bâtiment.
Dans le sondage 4, la prospection avait suggéré la présence d’une maison de l’époque romaine tardive : les vestiges de murs ont été dégagés à une profondeur de 0,70 m, et appartiennent à deux édifices moins importants que ce que l’on attendait. La céramique associée permet de les dater de l’époque protobyzantine. A un niveau inférieur, on a mis au jour les vestiges d’un vaste édifice avec des fondations en pierre et une élévation en appareil trapézoïdal qui longe une route, ainsi que ceux d’un mur intérieur avec des fondations en pierres plus petites, qui divisait l’espace intérieur en deux. La céramique et les monnaies provenant de ce niveau permettent une datation aux III^e-IV^e s. apr. J.-C. On a retrouvé des lambeaux de stucs rouges effondrés et des restes de stucs rouges in situ, sur les murs. Si cet état date de l’époque romaine tardive, le mur trapézoïdal appartiendrait dans son premier état à une construction classique hellénistique.

La sécheresse en Thessalie durant l’été 2024 a causé une importante baisse du niveau du cours d’eau et a fait apparaitre les vestiges de la fortification qui se trouvent à une profondeur de 2,5 m sous le niveau des murs antiques des alentours.

En parallèle aux fouilles à Patoma, on a effectué une prospection pédestre sur la colline de Titanio, à 5 km à l’Ouest de la colline de Vlochos. Un habitat fortifié se trouve au sommet et la céramique recueillie dans ce secteur date de l’époque hellénistique. De la céramique et des fragments de figurine archaïques indiqueraient peut-être la présence d’un autel à l’Ouest su sommet. La répartition des tessons a montré que l’habitat protobyzantin fortifié s’est déplacé sur les pentes de la colline. Deux petits sondages ont été ouverts afin d’obtenir des données stratigraphiques et chronologiques. Le premier, contre la foritification, a révélé son parement interne et ses fondations : il s’agit d’une construction en appareil de taille et mortier. La présence d’une monnaie de Justinien I suggère que la fortification appartienne à un programme édilitaire de Justinien dans la région. Le deuxième sondage a seulement révélé un mur de terrasse sans aucune autre structure.

Dans le cadre du même programme de recherche, on a effectué une prospection géophysique à Pyrgos Kierion, à 15 km au Sud de Métamorphosi et de Vlochos. La recherche a eu lieu uniquement sur la colline de Makrya Magoula, connue comme Arni ou Arna de l’époque homérique. On a effectivement relevé de la céramique du Bronze Récent sur le site et observé des vestiges architecturaux de l’époque hellénistique, notamment deux grands édifices avec une cour étaient partiellement visibles en prospection magnétique, tandis que la prospection électrique a donné de meilleurs résultats.