KOMMOS - 1981
Kommos
Kommos, fouilles de l'Université de Toronto et du Royal Ontario Muséum. — A l'exception de quelques sondages de contrôle effectués au sommet de la colline, la campagne de fouille dirigée en 1981 par
a porté essentiellement sur deux secteurs : le flanc de la colline et le secteur Sud (v. rapport complet dans Hesperia 51 [1982], p. 164-195, et, pour la précédente campagne, Hesperia 50 [1981], p. 211-251).1) Sur le flanc de la colline on a poursuivi l'exploration des niveaux MM. Dans la partie Est seule la stratigraphie — à l'exclusion du plan des constructions, masqué par les vestiges MR — a pu être précisée, grâce à un riche matériel stratifié qui comprend notamment du Kamarès "coquille d'œuf" ancien et récent (MM II A-B). Dans la partie Sud-Ouest, au contraire, l'absence de constructions MR a permis de dégager complètement plusieurs pièces d'une vaste maison MM III. On en a retiré un grand nombre de vases complets (fig. 177). Une soixantaine d'entre eux — dont cinq rhytons — qui sont destinés au stockage des denrées, proviennent d'un cellier déjà partiellement fouillé en 1979. Au-dessus du sol de l'une des pièces on a retrouvé une double hache en bronze.
2) Dans le secteur Sud, où la fouille du sanctuaire classico-hellénistique a été virtuellement achevée en 1980 (v. BCH 105 [1981], p. 876-879), on a ouvert plusieurs sondages autour du temple G afin, d'une part, de localiser d'éventuelles structures de l'âge du Fer en rapport avec les temples A et Β et, d'autre part, de définir plus précisément le caractère des constructions MR monumentales apparues au cours des campagnes précédentes à l'Ouest et au Sud des temples.
Aucune construction de l'âge du Fer n'a été découverte au Nord, à l'Ouest ni au Sud des temples. A l'Est, en revanche, au milieu d'une cour dont les sols successifs présentaient des traces de feu, se dressait, à environ 5 m de la façade des temples, un grand autel de 1,52 x 2,30 m (fig. 178) apparemment contemporain d'une phase tardive du temple Β (vme s. av. J.-C). Il recelait des milliers de fragments d'os calcinés, dont l'étude a été entreprise en relation avec celle de dépôts analogues appartenant à d'autres phases des temples. Un autre bâtiment géométrique, découvert au Nord de l'autel, n'a été que partiellement exploré. Sur son dernier sol d'occupation on a retrouvé une abondante céramique, dont un certain nombre de vases et de tessons d'origine orientale qui correspondent à une phase ancienne du temple Β (825-750 av. J.-C).
Si le matériel des constructions minoennes sous-jacentes au sanctuaire est relativement décevant, leurs proportions monumentales continuent de surprendre. Le long du rivage, à l'Est du bâtiment J, on a mis au jour un gros mur en pierre particulièrement haut (1,80 m), avec un soubassement et des orthostates supportant des moellons (fig. 179) et non, comme c'est toujours le cas dans les constructions minoennes, des briques crues ou de la blocaille. Cet ensemble est bordé au Nord par une rue dallée Est/Ouest d'une largeur inhabituelle (2,85 m), d'où se détache une voie secondaire conduisant vers les maisons de la colline. Il est facile de montrer que la rue principale et le mur en pierre qui la borde se prolongeaient vers l'Est, sous les temples, pour ressortir de l'autre côté : à la hauteur des temples on a en effet mis au jour, également du côté Sud de la rue, un immense mur minoen appartenant à un vaste édifice MR I qui s'étend vers l'Est, dans le prolongement du bâtiment J et du mur à orthostates, avec lequel il formait peut-être une unité. Cet ensemble, qui est bordé au Nord par la rue, donne au Sud sur une vaste cour pavée de galets, qui fut livrée à la construction à la fin ou au cours du MR I.
II est évident que l'avenue Est/Ouest, qui aboutit au golfe Libyen, n'était pas seulement une voie d'intérêt local, mais très probablement l'axe principal qui, traversant la Messara, reliait Phaistos et Cnossos à la mer. Tout porte à croire en effet que le port de Kommos, dont on peut tenter de restituer certaines installations (flg. 180), était le premier port minoen au centre de la côte méridionale.
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