EUBÉE - 1976

Fouilles de la Société archéologique— Dans la parcelle 740 P. Thémélis a effectué, en 1984, une dernière campagne, qui a porté, comme la précédente, sur les deux secteurs Ouest et Est.

— Trois sondages ont été ouverts en dehors des limites de la parcelle, au Sud, afin de recouper d'une part la suite des murs de la maison géométrique γ-γ' d'autre part celle du « mur de fortification » Géométrique Récent et de l'« analemma géométrique » β-β' (ν. plan dans BCH 108 [1984] Chron., p. 816, fig. 145). Les dépôts avaient été perturbés, parfois jusqu'au sol vierge, par l'implantation, vers le milieu du IV^e siècle av. J.-C, d'une rue Est/Ouest, perpendiculaire à la rue centrale de la ville et qui, à en juger par la céramique, demeura en usage jusqu'à la fin de l'époque hellénistique. Ces remaniements avaient fait disparaître toute trace du mur Ouest de la maison γ-γ', mais ils n'avaient affecté ni le « mur de fortification », ni l'analemma, ni le mur Est de la maison, qui présente une courbure marquée vers le Sud-Ouest invitant à restituer un plan elliptique plutôt qu'absidal. De nouvelles observations ont confirmé que cette maison avait été détruite — vraisemblablement par un incendie — peu après 700 av. J.-C, mais elle dut être réparée et réutilisée pendant le VII^e siècle av. J.-C On ne saurait cependant affirmer que l'abondante céramique des VII^e-V^e siècles av. J.-C retrouvée dans les dépôts perturbés correspond à cette réoccupation.

— On a achevé le dégagement des constructions classico-hellénistiques, dont les trois phases successives ont pu être déterminées avec plus de précision. La première s'inscrit dans un programme d'urbanisme du milieu du IV^e siècle av. J.-C qui englobe aussi les rues de ce secteur ; elle s'achève par une destruction violente vers le milieu du III^e siècle av. J.-C, peu après la guerre chrémonidienne. Certaines maisons sont alors abandonnées, les autres reconstruites, avec quelques remaniements, et réoccupées jusqu'au début du II^e siècle av. J.-C Intervient alors une seconde destruction violente, vraisemblablement liée à la conquête romaine de 198 av. J.-C, après laquelle les maisons sont réparées et réutilisées au moins jusqu'au I^er siècle av. J.-C

Un sondage profond à l'extrémité Sud-Est de la parcelle a confirmé l'existence, en dehors du mur de fortification Géométrique Récent, d'une couche d'occupation géométrique, qui a livré un riche matériel céramique. Ergon 1984 (1985), p. 56-58.