TERPNI - 2022
Informations Générales
Numéro de la notice
18550
Année de l'opération
2022
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Terpni, Cherpista
Terpni, Cherpista
Notices et opérations liées
Description
Sur le site de Terpni, Laurianne Sève (EFA) et Dimitra Malamidou (Ephorie des antiquités de Serrès), assistées de Maguelone Bastide (EFA), Adrien Delahaye (EFA), Thierry Lucas (EFA), Priscilla Ralli (EFA) et Euthymios Rizos (Ephorie des antiquités de Serrès) ont mené en septembre 2022 la première campagne de fouilles. Celle-ci a été précédée d’une prospection géophysique et d’une étude géoarchéologique qui ont respectivement eu lieu en juin et début juillet. L’étude géoarchéologique s’intègre dans un programme de recherche plus général consacré à la vigne et au vin en Méditerranée orientale, mené en collaboration avec l’Institut Français d’Archéologie Orientale du Caire dans le cadre du réseau des écoles françaises à l’étranger (programme VitiOrient). Le site de Terpni avait fait l’objet en 1993 de fouilles menées par l’Ephorie des antiquités de Kavala. Elles ont mis au jour une grande basilique à cinq nefs ainsi que des installations liées à la production de vin suggérant que la vigne fut cultivée sur le territoire de Terpni durant l’Antiquité.
Cette mission géoarchéologique a porté à la fois sur le territoire proche du site et sur l’ensemble de la vallée du Strymon. Ses objectifs étaient de caractériser les entités géomorphologiques des environs de Terpni, d’identifier des zones propices à des carottages, de caractériser les sols en fonction de leur occupation récente, de définir les caractéristiques des sols agricoles antiques et enfin de comprendre les changements récents de l’occupation de la vallée du Strymon, en particulier l’évolution de la viticulture. Le travail a consisté en l’examen de cartes et de photographies aériennes anciennes puis en observations de terrain, complétées par une douzaine d’entretiens réalisés auprès des viticulteurs et des habitants de la région. Il a été possible d’identifier les zones qui pourront servir de référentiels pour l’étude et celles qui feront l’objet de carottages en 2023. Une prospection plus intense a été effectuée dans les environs proches du site de Terpni pour choisir les sites d’implantation de carottage prévus en 2023. Elle a permis de repérer des zones d’occupation ancienne matérialisées par des épandages de tessons, des blocs de pierre entassés dont un bloc taillé.
La prospection géophysique a été réalisée par C. Tzankov (Université de Sophia) et P. Zidarov (Université de Tübingen), sous la forme d’une prospection géomagnétique et d’une prospection géoradar (fig. 1-3). Il semble que la plus grande partie de la colline soit couverte de structures architecturales. Un réseau de rues paraît matérialisé par des anomalies linéaires: au moins une rue principale de direction approximative Est-Ouest, qui parcourt tout le Nord-Est de la colline, et des rues perpendiculaires secondaires. Des anomalies de forme rectangulaires peuvent correspondre à des murs d’enceinte (fig. 2).
La prospection géoradar a mis en évidence l’existence d’un édifice de plan basilical, strictement orienté vers l’Est, mesurant approximativement 22 m de long sur 12 m de large (fig. 3) et situé à environ 62 m au Sud-Est de la grande basilique à cinq nefs déjà connue.
L’objectif de la fouille était de préciser la nature de l’occupation de la colline ainsi que sa chronologie. Trois sondages ont été ouverts (fig. 4), l’un à l’Ouest dans la partie sommitale du site (zone 1), un second sur la bordure Nord de la colline près de l’actuelle voie d’accès (zone 2) et le troisième à l’emplacement de l’église révélée par la prospection (zone 3).
Une dizaine de murs, dont plusieurs appartiennent à deux constructions, ont été mis au jour dans le premier sondage et trois phases successives d’occupation ont été identifiées (fig. 5). Le matériel y est un peu mélangé. Si un premier examen de la céramique suggère une occupation durant l’époque impériale, les trouvailles monétaires sont plus tardives. Sur la douzaine de monnaies de bronze recueillies, cinq peuvent être datées du IVe au VIe siècle de notre ère. Une fosse contenait beaucoup d’ossements d’animaux, principalement de porc, portant des traces de découpe et provenant éventuellement d’une boucherie.
La zone 2 se situe à l’emplacement d’une coupe sur la bordure du site où apparaissent les vestiges d’un mur de pierres, ainsi qu’une couche rubéfiée et une structure en briques crues plus anciennes qui semblent associées à de la céramique préhistorique. Mais la fouille n’a pas progressé au-delà de couches de destruction et de couches de colluvionnement formées de sédiments contenant beaucoup de mobilier archéologique.
L’église à trois nefs repérée grâce par la prospection géophysique a enfin fait l’objet d’une fouille, sur environ le quart de sa superficie (fig. 6). Les vestiges encore conservés correspondent aux fondations et au bas des murs. L’édifice comportait trois nefs et une abside semi-circulaire, dont seule la moitié nord a été dégagée. Il est construit sur un terrain en pente, ce qui a obligé à renforcer la fondation de l’abside, plus épaisse que les murs, et de mettre à niveau le terrain par l’apport de plusieurs couches de remblai. Quatre monnaies de bronze y ont été trouvées ; la seule qui est lisible date du IVe siècle de notre ère. Le mobilier céramique, plus tardif, semble néanmoins des VIe et VIIe siècles de notre ère. La nef principale du bâtiment était pourvue d’un sol en opus sectile très détruit, similaire aux dallages encore en place de la grande basilique à cinq nefs. Deux murs plus anciens sont également apparus au nord de l’église.
La prospection géophysique a été réalisée par C. Tzankov (Université de Sophia) et P. Zidarov (Université de Tübingen), sous la forme d’une prospection géomagnétique et d’une prospection géoradar (fig. 1-3). Il semble que la plus grande partie de la colline soit couverte de structures architecturales. Un réseau de rues paraît matérialisé par des anomalies linéaires: au moins une rue principale de direction approximative Est-Ouest, qui parcourt tout le Nord-Est de la colline, et des rues perpendiculaires secondaires. Des anomalies de forme rectangulaires peuvent correspondre à des murs d’enceinte (fig. 2).
La prospection géoradar a mis en évidence l’existence d’un édifice de plan basilical, strictement orienté vers l’Est, mesurant approximativement 22 m de long sur 12 m de large (fig. 3) et situé à environ 62 m au Sud-Est de la grande basilique à cinq nefs déjà connue.
L’objectif de la fouille était de préciser la nature de l’occupation de la colline ainsi que sa chronologie. Trois sondages ont été ouverts (fig. 4), l’un à l’Ouest dans la partie sommitale du site (zone 1), un second sur la bordure Nord de la colline près de l’actuelle voie d’accès (zone 2) et le troisième à l’emplacement de l’église révélée par la prospection (zone 3).
Une dizaine de murs, dont plusieurs appartiennent à deux constructions, ont été mis au jour dans le premier sondage et trois phases successives d’occupation ont été identifiées (fig. 5). Le matériel y est un peu mélangé. Si un premier examen de la céramique suggère une occupation durant l’époque impériale, les trouvailles monétaires sont plus tardives. Sur la douzaine de monnaies de bronze recueillies, cinq peuvent être datées du IVe au VIe siècle de notre ère. Une fosse contenait beaucoup d’ossements d’animaux, principalement de porc, portant des traces de découpe et provenant éventuellement d’une boucherie.
La zone 2 se situe à l’emplacement d’une coupe sur la bordure du site où apparaissent les vestiges d’un mur de pierres, ainsi qu’une couche rubéfiée et une structure en briques crues plus anciennes qui semblent associées à de la céramique préhistorique. Mais la fouille n’a pas progressé au-delà de couches de destruction et de couches de colluvionnement formées de sédiments contenant beaucoup de mobilier archéologique.
L’église à trois nefs repérée grâce par la prospection géophysique a enfin fait l’objet d’une fouille, sur environ le quart de sa superficie (fig. 6). Les vestiges encore conservés correspondent aux fondations et au bas des murs. L’édifice comportait trois nefs et une abside semi-circulaire, dont seule la moitié nord a été dégagée. Il est construit sur un terrain en pente, ce qui a obligé à renforcer la fondation de l’abside, plus épaisse que les murs, et de mettre à niveau le terrain par l’apport de plusieurs couches de remblai. Quatre monnaies de bronze y ont été trouvées ; la seule qui est lisible date du IVe siècle de notre ère. Le mobilier céramique, plus tardif, semble néanmoins des VIe et VIIe siècles de notre ère. La nef principale du bâtiment était pourvue d’un sol en opus sectile très détruit, similaire aux dallages encore en place de la grande basilique à cinq nefs. Deux murs plus anciens sont également apparus au nord de l’église.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D'après le rapport de mission à Terpni, en 2022.
Mission I52
Mission I52
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
Fonctionnalités de la carte :
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Date de création
2023-07-25 12:46:51
Dernière modification
2024-04-09 08:19:01
Figure(s)
Fig. 2/ Terpni, Répartition des anomalies linéaires (en rouge) et non linéaires (en bleu) détectées par la prospection géomagnétique
Fig. 3/ Terpni, résultats de la prospection géo-radar, avec l'église située au Nord-Ouest de la zone de pressoirs.