NÉA RODA. - Oikos archaïque - 1992

Sur les résultats de la campagne 1992 dans le terrain 434, nous disposons désormais du rapport signé de † I. Vocotopoulou et Ε. Β. Tsigarida et publié dans ΑΕΜΘ 6 (1992), p. 467-474. On a achevé la fouille de l'oikos archaïque utilisé pendant deux siècles environ (cf. BCH 117 [1993], Chron., p. 856) : il s'agit d'un bâtiment in antis et à cella, orienté Est-Ouest et pourvu d'une entrée à trois gradins à l'Est. Érigés sur un podium de blocs de granit disposés en trois assises, les murs de l'oikos sont construits à parement double avec petites pierres prises dans la boue à l'intérieur ; le parement intérieur est stuqué, tandis que la face extérieure du toichobate des parois Nord et Ouest, qui a été réparé sans doute à la fin du IV^e ou au début du III^e s. av. J.-C, est décorée de nids d'abeilles, motif sculpté qui date de la fin de l'époque archaïque. Dans l'angle Nord-Ouest de la cella, on a trouvé des restes du dallage hellénistique et des traces indiquant que le sol original était en terre battue ; dans le pronaos, deux fosses-dépotoirs, près des murs Nord et Sud, contenaient du matériel dont la date s'échelonne entre l'époque tardo-archaïque et la période hellénistique. Des sondages le long des faces extérieures des murs Nord et Sud ont permis d'explorer la couche de destruction de l'oikos : on a recueilli des fragments de tuiles corinthiennes archaïques (antéfixes à palmettes, tuiles à décor peint) et cinq fragments de statues-acrotères de Nikès en terre cuite portant un engobe jaunâtre et des couleurs (brun foncé et rougeâtre). Signalons, enfin, que les monnaies d'Ouranoupolis et d'Akanthos ramassées dans tout le site attestent les intenses relations de l'antique Sani, aux environs de laquelle se situe l'oikos, avec ces deux villes pendant le V^e et le IV^e s. av. J.-C.