PAPHOS. - île de Geronisos - 2006
Informations Générales
Numéro de la notice
15
Année de l'opération
2006
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Yeronisos, Geronisos Island
Yeronisos, Geronisos Island
Notices et opérations liées
Description
La fouille de l’Université de New York, sous la direction de Joan Breton Connelly, à Geronisos, îlot situé en face de la côte d’Agios Georgios tis Pegeias (district de Paphos), a essentiellement porté sur le secteur Sud, où l’on avait dégagé un complexe de petites pièces carrées, équipées de plates-formes basses en pierre. La découverte de grandes quantités de coupes à boire et de bols, de cruches et de lagynoi, ainsi que celle de céramiques culinaires, indiquent que l’on dînait dans ces pièces. Au Nord se trouvait une petite cour ou une place. Cette dernière était remplie de centaines de tuiles de divers types, soigneusement rangées, comme si elles avaient été entreposées là. Sans doute devaient-elles servir à la réfection d’un toit ou à une autre construction, mais les travaux n’ont jamais pu avoir lieu en raison d’un tremblement de terre, probablement celui de 17 av. J.-C.
D’autres indices de cette destruction ont été observés dans le sondage voisin. De grandes quantités de décombres provenant de murs, dont des fragments de moulures architecturales et des blocs équarris, recouvraient un niveau de tuiles brisées. Sous ces débris, on a découvert de la céramique fine et commune du Ier s. av. J.-C., notamment des cruches, des assiettes, des bols et une anse d’amphore rhodienne timbrée. Une aiguille de bronze, un morceau de plomb, un clou en fer et plusieurs fragments de bols en verre soufflé ont été recueillis sur le sol de galets.
On a également fouillé cette année un grand four de forme circulaire (diam. 0,90 m). Il était fait de tessons amphoriques liés et enduits de boue et de marne et il possédait probablement un toit conique, qui s’est depuis longtemps effondré à l’intérieur. On y a découvert de grandes quantités de charbon et de cendres, ainsi que des tessons appartenant à un bol hémisphérique décoré en sigillée orientale A. Ce four était certainement utilisé lors des dîners qui avaient lieu dans les pièces mentionnées plus haut. La nature exacte de ces activités reste mal définie, mais elles devaient être en relation avec le culte d’Apollon qui attirait des pèlerins dans l’île à l’occasion de banquets. La majorité du matériel recueilli date des années 80-30 av. J.-C., plus précisément du troisième quart du Ier s. av. J.-C. C’est le moment où l’île connaît sa plus grande période d’activité.
Un nouveau sondage, à 10 m au Nord, a révélé que le mur Nord-Sud, qui avait été dégagé sur quelque 15 m, se poursuit sur près de 60 m, jusqu’à l’extrémité Nord de Geronisos, où la fouille de 1997 l’avait mis en évidence. Ce mur appartient à la phase hellénistique tardive. Il est possible qu’il suive le tracé d’une route ou d’un chemin de graviers d’orientation Nord-Sud, qui se trouve immédiatement à l’Est.
D’éminents spécialistes sont venus, au cours de cette campagne, examiner le matériel. Dimitris Plantzos (Université du Péloponnèse) a étudié la remarquable série d’amulettes-sceaux et il a mis en évidence des liens étroits avec des impressions de sceaux découvertes à Edfou en Égypte [1]. George Maat (École de Médecine de l’Université de Leyde) a étudié un squelette humain découvert à Geronisos en 2004. Il s’agirait d’un individu âgé de 7,5-14,5 ans (plus vraisemblablement autour de 10-12 ans). Son âge ne permet pas de déterminer le sexe, mais certains indices paraissent indiquer qu’il s’agit d’un garçon. Les restes osseux ont donné une datation C14 du Ier s. av.-Ier s. apr. J.-C. Jolanta Mlynarczyk (Université de Varsovie) a poursuivi son étude de la céramique hellénistique tardive. Mariusz Burdajewicz (Musée de Varsovie) a continué d’étudier les verres et il a fait les dessins céramiques et les relevés architecturaux. Richard Anderson (architecte, fouilles de l’agora d’Athènes) a réalisé un nouveau plan de Geronisos à l’aide d’une station total. Simon Demetropoulos a commencé d’étudier les escargots. Paul Croft (Lemba Archaeological Field Unit) a supervisé le programme, en cours, de consolidation des murs et de conservation in situ. Les murs ont été restaurés à l’aide de mortier, de sable rouge et blanc, de chaux et de ciment, dans les proportions recommandées par le Département des Antiquités. On a refait du pisé avec un mélange de terre de Geronisos, de marne, de paille et de colle de bois. À la fin de la saison, toutes les fondations de murs ont été recouvertes de géo-textiles et enterrées sous un léger remblai de terre pour les protéger de l’érosion.
[1] J. B. Connelly, D. Plantzos, « Stamp-Seals from Geronisos and their Contexts », RDAC 2006, p. 263-293.
Auteur de la notice
Texte transmis par Pavlos FLOURENTZOS - (traduction : S. Fourrier)
Références bibliographiques
J. B. Connelly, dans le rapport d'activités du Département des antiquités de Chypre. J. B. Connelly, D. Plantzos, « Stamp-Seals from Geronisos and their Contexts », RDAC 2006, p. 263-293.
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Date de création
2009-11-30 00:00:00
Dernière modification
2024-02-14 10:43:53