THÉRA. - Akrotiri - 1993

Les fouilles, dirigées par Ch. Doumas, se sont poursuivies dans les cinq secteurs suivants :

1) Xestè 3. — On a dégagé une nouvelle pièce, de 2,60 x 2,70 m, ajoutée postérieurement au corps du bâtiment. Elle n'était plus en usage dès avant l'éruption et avait été remblayée. Elle a livré des tessons du CM et du début du CR, ainsi que des fragments de la fresque à reliefs aux rosaces de la pièce 9. Les nombreux blocs mis au jour au Sud du bâtiment provenaient de l'effondrement de l'étage de la Xestè 3.

2) Secteur du pilier 17. — Dans ce secteur, où fut découvert en 1992 le trésor d'idoles protocycladiques (cf. BCH 117 [1993], Chron., p. 881), le mur en pierres sèches servant de soutènement Sud retenait des remblais de destruction qui ont livré des tessons datant d'entre le CA II et le début du CR. La rue séparant ce mur de la Xestè 5 avait été remblayée, transformant le rez-de-chaussée de la Xestè 3 en demi-sous-sol ; la rue de la dernière phase recouvrait un égout à couverture de plaques.

3) Zone à l'Ouest des pièces Δ15-Δ16. — On a poursuivi le moulage des meubles en bois dont l'empreinte avait été identifiée en 1988 à l'Ouest des pièces Δ15-Δ16 (cf. BCH 109 [1989], Chron., p. 673). Les empreintes de trois klinès (fig. 109), qui abritaient des récipients, avaient en effet été retrouvées dans la cour, où les habitants avaient peut-être espéré les mettre à l'abri du tremblement de terre.

4) Xestè 4. — On a repris la fouille de ce secteur, interrompue par la mort subite de Sp. Marinatos en 1974. Les travaux ont porté en 1993 sur le Grand Escalier et la pièce 3. La cage d'escalier était de plan rectangulaire (6,77 x 3,10 m) ; à son extrémité Ouest se trouvait l'entrée du bâtiment. Sur les degrés de l'escalier étaient tombés de nombreux fragments du décor peint ornant la cage d'escalier (fig. 110).
Dans la pièce 3, un mur dégagé à 1 m environ du rez-de-chaussée pourrait limiter un couloir ou un escalier annexe. Dans les remblais du rez-de-chaussée, on signale avoir retrouvé les bases en pierre de piliers de polythyron tombées des étages. Une couche de pierre ponce était entrée par la porte du premier étage.

5) Complexe Δ. — La fouille a repris également dans les pièces Δ1α, Δ8α et Δ18. On a effectué le relevé du mobilier de la pièce Δ1α, qui sera remis en place après restauration. Dans la pièce Δ8α, on a dégagé trois coffrets rectangulaires en terre cuite (0,40 x 0,70 m), qui étaient probablement fermés par des couvercles de bois. La pièce D18 était divisée en deux petites pièces allongées. Des récipients en terre cuite ont été trouvés sur le sol et à différents niveaux de l'une des pièces ; un bassin en terre cuite contenait un amphorisque en albâtre de provenance probablement égyptienne, un poignard en bronze, un sceau, ainsi que les fragments des deux premières tablettes en terre cuite avec signes d'écriture trouvées à Akrotiri. Nous illustrons (fig. 111) le moulage de l'empreinte d'une remarquable petite table tripode.
On a d'autre part poursuivi, en collaboration avec les Universités de Patras et de Hawaï, les études géophysiques et géologiques en vue de cartographier les couches de l'éruption, ainsi que la paléotopographie et la paléogéologie du secteur. Une équipe du Centre de traitement des déchets nucléaires du Southwest Research Institute de San Antonio (Texas) étudie la vitesse de dispersion des éléments à partir des objets corrodés pris dans les roches volcaniques, afin de mettre au point des méthodes fiables d'enfouissement des déchets nucléaires. Ergon (1993) [1994], p. 83-91.

Sur les fouilles menées en 1990 à Akrotiri, déjà résumées dans le BCH 115 (1991), Chron., p. 930, on dispose désormais d'un rapport de Ch. Doumas, PraktArchEt (1990) [1993], p. 224-235.

M. Marthari démontre, Wace and Blegen, p. 249-256, les étroites relations commerciales unissant Théra à la Grèce continentale, principalement à l'HR I.