SKYROS. – Palamari - 1990

Les fouilles de l'habitat du BA-BM entreprises en 1981 et menées de façon systématique de 1985 à 1987 (v. BCH 114 [1990] Chron. p. 806 ; 116 [1992] Chron., p. 924) ont été reprises en 1990. Les travaux de cette nouvelle campagne ont été centrés sur les maisons Γ et Δ ainsi que sur la rue 1, qui passe entre ces deux maisons (fig. 1).
Dans la maison Γ on a achevé la fouille de la pièce 2, qui forme une abside : son mur curviligne appartient à une réfection que l'on peut dater, d'après une cruche presque intacte découverte sur son sol, de l'ΗΑ IIIB. La fouille de la pièce 4 a aussi montré l'existence de deux phases d'occupation, toutes deux pendant l'ΗΑ III. De la phase la plus récente datent un grand pithos (près de la porte ouvrant sur la pièce 6) et une cruche du même type que la précédente ; de la plus ancienne, un abondant outillage lithique et osseux, dont un marteau en corne de bovidé et des scories de bronze, qui suggèrent que cette petite pièce avait, dès l'origine, une fonction particulière.
Dans la pièce 1 de la maison Δ on a pu reconnaître trois phases d'occupation, datées respectivement de la transition du BA II au BA III, de la fin du BA III et du début du BM, cette dernière étant caractérisée par l'abondance de céramique proto-minyenne. Outre un grand pithos contre le mur Ouest, cette pièce abritait, dans l'angle Sud-Est, une sorte de banquette triangulaire en pierre qui devait servir de support de vase.
La rue qui passe entre les deux maisons, orientée Nord-Sud, a été suivie sur 13 m de long. À son extrémité Nord, elle tourne vers l'Est et longe le mur Nord de la maison B, sur les ruines de laquelle est venue s'installer la maison A au début du BM.
Les données de cette nouvelle campagne indiquent un usage continu des bâtiments, avec des réfections et des reaménagements, depuis la fin du BA II jusqu'au début du BM. Une destruction vers la fin du BA III, due sans doute à un séisme et constatée sur toute l'étendue de la fouille, a provoqué un abandon temporaire des maisons, qui furent vite réoccupées. Les sols correspondants à cette réoccupation furent établis sur la couche de destruction, sans déblaiement préalable : on possède ainsi des informations précieuses sur la vie de l'habitat pendant l'ΗΑ III.
AD 45 (1990) [1995] Β'1, p. 162- 164 [M. Théochari, L. Parlama, E. Hadzipouliou].