SPARTE. - Théâtre - 1998
Sparte, Sparta, Acropolis, Theatre
En 1998, le théâtre a fait l'objet d'une dernière campagne de fouilles, dirigée par G. B. Waywell et J. J. Wilkes et centrée sur le bâtiment de scène. Les sondages ouverts l'année précédente dans la parodos Ouest et le long du parement extérieur du rempart romain tardif (v. BCH 122 [1998] Chron., p. 770) ont été poursuivis, et trois nouveaux sondages ont été ouverts dans le secteur de la parodos Ouest : au Nord- Est, au Sud-Est et au Nord-Ouest, à des endroits où les fouilles antérieures avaient déjà exploré les couches médiévales et tardives. On peut désormais proposer la séquence suivante :
1) État 1 (fin de l'époque hellénistique-début de l'époque romaine). — La scène primitive (env. 20 av. J.-C.) était une structure mobile en bois que l'on roulait devant l'orchestra depuis une remise (skanothèque) située dans la parodos Ouest. De cette structure, détruite lors de la construction du bâtiment de scène romain, il subsiste quelques traces sous la parodos Ouest : trois doubles rangées de blocs de conglomérat (écartement : 2,06 m ; long, supérieure à 60 m) présentant en surface un canal érodé en forme de U, vraisemblablement creusé par le va-et-vient de roues ou d'enrouleurs. Dans l'angle Nord-Ouest de la parodos, on a découvert un pithos enterré, protégé par une couche d'argile : tout indique que, comme celui qui avait été dégagé naguère à l'autre extrémité du système, il contenait un lubrifiant destiné à l'entretien du mécanisme.
Il semble que les murs Nord et Sud de la skanothèque, qui mesurait 9 m de large, se prolongeaient en fondation à travers l'orchestra, le premier supportant peut-être une colonnade dorique – dont on a retrouvé des éléments remployés – en avant de la scène mobile, le second un mur de fond.
2) État 2 (début de l'époque impériale). — Au moment de la construction du premier bâtiment de scène romain (78/9 ap. J.-C), l'ancienne skanothèque, qui semble avoir été encore en place, fut subdivisée par des murs en brique crue.
3) État 3 (milieu de l'époque impériale). — La plus grande partie de la parodos Ouest fut recouverte par le bassin du nymphée romain à deux extrémités absidales, déjà fouillé par Woodward et qui a été redégagé. Ses murs sont faits de briques estampillées aux noms de personnages officiels du début du Ier s. ap. J.-C, accompagnés parfois du mot σκανοθήκη. Le nymphée, dont la fonction paraît liée aux représentations théâtrales, peut être daté, d'après sa forme générale et sa technique de construction, du milieu ou de la fin du IIe s. ap. J.-C.
4) État 4 (Bas-Empire). — La destruction du nymphée est vraisemblablement contemporaine de l'édification du rempart tardo-romain, qu'il faut placer à la fin du IVe s. ou peu après, à la suite à l'invasion de l'Achaïe par les Wisigoths.
5) État 5 (époque médiévale). — Dans la partie Sud de la parodos Ouest, un bâtiment bordait la rue dallée. La poursuite de la fouille des couches médiévales (v. ibid.) a montré que le dallage de celui-ci incorporait au moins deux bassins en pierre, vraisemblablement récupérés dans les débris du nymphée.
G. B. Waywell et J. J. Wilkes présentent, dans ABSA 94 (1999), p. 437-455, un rapport détaillé sur les fouilles du théâtre de 1995 à 1998 (résumées dans BCH 120 [1996] Chron., p. 1155-1156 ; 122 [1998] Chron., p. 770).
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