LE PIRÉE - 1997

En 1997, la II^e Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques a réalisé de nombreuses fouilles d'urgence au Pirée, dont les résultats sont d'une importance considérable pour la connaissance de la topographie de la cité antique.

Constructions et aménagements urbains
- Maison datant du tournant du IV^e s. au III^e s., qui s'intègre dans le système hippodaméen (rue Krevvata 38 et Salaminomachôn) . Seule une partie de la cour intérieure et une série de pièces ont été dégagées. Restes de mosaïques de galets (blancs, noirs et rouges). La cour contenait trois citernes, dont une servait de bassin de puisage.
- Vestiges d'un mur en blocs de poros, le long duquel il y avait des entailles circulaires destinées à recevoir des pithoi (jonction des rues Sotiros, Notara et Philonos). Parmi l'abondant matériel datant de la seconde moitié du IV^e et de la première moitié du III^e s. découvert dans une fosse voisine, on signale un ostracon inscrit contenant une liste de produits accompagnés de leur prix ; les noms étaient abrégés et disposés sur deux colonnes. Une fouille d'urgence conduite dans un terrain voisin a permis de dégager la suite probable de cet édifice, qui était sans doute un entrepôt (rues Notara 67 et Sotirou 3).
- Vestiges d'une maison d'époque classique et d'un bâtiment romain (rue Koundourioti 212) ; la fouille d'une citerne qui se trouvait dans la cour de la maison a livré une statuette en marbre de Cybèle (fin de l'époque hellénistique ou époque romaine) (fig. 1).
- Vestiges de maisons des III^e et II^e s. av. J.-C. et d'une rue où passaient des égouts ; l'ensemble s'intègre dans le plan hippodaméen de la ville antique (entre les rues Karaïskou 87 et Alkiviadou 94) ; non loin des maisons, d'autres vestiges témoignent d'activités artisanales et commerciales.
- Vestiges d'un atelier à l'air libre (fonderie, forge ?) (rue Alkiviadou 193).
- Aqueduc d'époque romaine, orienté d'Est en Ouest (rue Koundourioti 54-56), consistant en une profonde tranchée (haut. 4,60 m ; larg. 1,05-1,16 m ; long. cons. 16,50 m) creusée dans le rocher, au fond de laquelle était aménagée une conduite voûtée (haut, totale 1,51 m ; larg. 0,40 m) munie de regards. L'aqueduc coïncidait probablement avec un axe de communication. On ignore encore quelles étaient les sources qui l'alimentaient.

Mur d'encainte : découverte d'un bloc du mur de Conon à l'angle de l'akti Thémistokléous et de la rue A. Zaïmi.

Carrières : des fouilles d'urgence conduites aux abords immédiats de la ville antique ont mis au jour des carrières de poros, avec de nombreuses citernes servant à leur exploitation (à l'Est du port de Zéa : rues Hirakléous 2 et Koundourou ; Sphakion 19-21 ; Vas. Georgiou A' 32-34 et Néorion ; au Sud du Kantharos : rues Mavrokordatou 4 ; Krevvata 9 ; Spyr. Trikoupi 26-28).

AD 52 (1997) [2002] Β'1, p. 71-80 [M. Pétritaki].