KITION - Pervolia - 2012
Informations Générales
Numéro de la notice
3783
Année de l'opération
2012
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Ministère de l'Europe et des Affaires Étrangères (Ministère de l'Europe et des Affaires Étrangères)
Localisation
Toponyme
Kition Citium Kitium
Kition Citium Kitium
Notices et opérations liées
Description
Sur le site de Kition, S. Fourrier (Mission française) a mené une première campagne de fouilles dans la nécropole de Kition-Pervolia, située dans la ville moderne de Larnaca, en octobre 2012. Une étendue de 150 m2 a été décapée superficiellement. Six tombes ont été localisées : trois d’orientation Est-Ouest, trois d’orientation Nord-Sud (fig. 1). Toutes les tombes sont disposées très près les unes des autres et tête-bêche afin d’économiser au maximum l’espace. Aucun aménagement de surface (enclos, stèles) n’a été repéré. En revanche, les tombes présentent toutes le même aménagement particulier au-dessus du stomion : une sorte de niche, dans laquelle on n’a découvert aucun matériel et qui avait peut-être une utilité pratique (afin de faciliter la manipulation de la lourde dalle fermant le stomion, lors des inhumations successives). Cet aménagement, visible sur le rocher en surface, constituait en tout cas un indice sûr de localisation de la chambre funéraire, que les pilleurs ont su utiliser, comme le montre la présence de nombreuses fosses modernes. L’une de ces fosses a largement creusé dans le rocher friable, à l’aplomb de la chambre funéraire à laquelle menait le dromos 5 et sur toute l’extrémité nord du dromos. En la vidant, nous avons donc pu fouiller à l’arrière des parois du dromos, et notamment derrière le parement de quelques blocs qui marque systématiquement la limite entre la couche de rocher de surface (havara) et le substrat naturel (konnos). On pensait à l’origine que ces blocs servaient à renforcer les parois du dromos, à proximité du stomion. En réalité, ils ferment des sortes de cachettes creusées dans les parois du dromos et dans lesquelles étaient déposés de petits vases complets et des bijoux (anneaux et bracelets de bronze, perles en pâte de verre). Ces petits trésors étaient vraisemblablement déposés lors de la fermeture de la tombe, avant que le dromos ne soit définitivement remblayé.
Une seule tombe a été fouillée, afin d’établir une séquence stratigraphique complète. Le dromos a été dégagé jusqu’au sol. Il était rempli de sédiment riche en matériel céramique, de datation homogène (début du Ve s. av. J.-C.). La plupart des vases était brisée, mais on a également recueilli plusieurs petites formes complètes (coupelles ou cruchons, qui étaient le plus souvent jetés par deux dans le comblement). Le remplissage a été déposé en une seule fois, sans trace de recreusement. On peut donc en conclure que le dromos restait ouvert tout le temps d’utilisation de la tombe (seule la porte du stomion étant close entre deux inhumations) et qu’il n’était remblayé qu’au moment de la fermeture définitive de la tombe. L’entrée de la chambre funéraire était fermée par une grande dalle de gypse, abîmée dans son coin supérieur droit (signe de son ouverture répétée au moment des inhumations successives). Le stomion, d’environ 40 cm, est en pente et conduit à une chambre funéraire unique, voûtée en berceau.
La fouille de la chambre funéraire a été très longue, car elle était presque entièrement comblée par du sédiment stérile, infiltré lors des pluies et de l’arrosage agricole. Sur le sol de la chambre reposaient les corps de quatorze défunts. Selon les observations anthropologiques, ils étaient placés sur des tréteaux (vraisemblablement posés sur des pierres qu’on a retrouvées sur le sol), enveloppés dans des linceuls. Aucun cas de réduction n’a été constaté : les corps ont été posés les uns à côté des autres et, en partie, les uns sur les autres, et la tombe a été fermée lorsqu’il n’y avait plus d’espace disponible. Le matériel (amphores commerciales phéniciennes, jarres et bols Plain White) était placé de part et d’autre de l’entrée et, dans une moindre mesure, dans le coin Nord-Est de la chambre. Les cas d’objets associés à des défunts sont très rares : bols et lampes-coupelles tenus dans les mains de trois adultes ; perles autour du cou d’un enfant. Enfin, les corps de deux des enfants (entre 1 et 4 ans) étaient disposés en croix contre et en partie sur un squelette d’oiseau (fig. 2). Cette observation n’est pas sans évoquer les nombreuses représentations antiques d’enfants avec des oiseaux, si communes en Méditerranée : pour ne citer que des exemples chypriotes, on mentionnera la stèle d’Aristila de Salamine, découverte à Marion, et les nombreuses statuettes de « temple-boys » à oiseau.
Auteur de la notice
Sabine FOURRIER
Références bibliographiques
S. Fourrier, rapport d'activités de la mission française à Kition et Salamine en 2012.
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
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Date de création
2013-10-14 00:00:00
Dernière modification
2023-10-16 07:45:20