SKIATHOS. - Kephala - 2012
Informations Générales
Numéro de la notice
2984
Année de l'opération
2012
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Kephala, Skiathos, Palaiskiathos
Kephala, Skiathos, Palaiskiathos
Notices et opérations liées
Description
À Skiathos, A. Mazarakis-Ainian et A. Doulgeri-Intzesiloglou (XIIIe éphorie des antiquités préhistoriques et classiques) ont poursuivi en 2012 les fouilles sur le site de Kephala. Onze sondages ont été effectués sur le rempart, dans la ville basse, sur l’acropole et dans la nécropole de la ville antique (fig. 1).
Le rempart. – Les recherches se sont poursuivies dans la partie Sud-Ouest de l’enceinte (secteur T1.1), déjà partiellement explorée en 2011 (fig. 2). La fouille a révélé un ensemble de murs en arrière du rempart, qui paraissent avoir formé une série de pièces en rapport avec une ouverture dans la muraille. L’importante couche de tuiles mise au jour dans ce secteur indique que ces pièces étaient couvertes (fig. 3). Le mobilier recueilli jusqu’à présent compte principalement de la céramique d’époque archaïque, mais on a également retrouvé des tessons protogéométriques et subgéométriques.
La ville basse. Dans le secteur Sud de la ville basse, un sondage a livré une série de blocs grossièrement taillés, alignés selon une orientation Sud-Est/Nord-Ouest. Ceux-ci semblent flanquer une rue large de 3 m environ, qui suit l’orientation du rempart à cet endroit (fig. 6).
Dans la partie Sud de l’enceinte (secteur T1.3), un sondage avait été effectué contre la muraille en 2010 et 2011 pour en comprendre la séquence stratigraphique. À cet endroit, un nouveau sondage a livré des couches archaïques. Les vestiges d’un édifice de plan elliptique (long. 2,50 m ; larg. 1,60 m), orienté Nord-Sud, ont été dégagés (bâtiment T8, fig. 7). L’entrée se situait sur son petit côté Nord/Nord-Ouest. Le toichobate, de facture peu soignée, est constitué d’une rangée de pierres (larg. 0,50 m). L’élévation devait être en brique crue, d’après les traces d’argile rouge laissées sur et autour du mur. À l’intérieur de l’édifice, des pierres plates près des murs Nord et Sud pourraient être identifiées à un pavement de sol. L’arrière du bâtiment (mur Sud) est en contact avec le rempart : il constitue ainsi un terminus ante quem pour la construction du rempart et confirme l’hypothèse de sa datation à l’époque géométrique. Les recherches de 2012 ont ainsi montré que le mur T 1.3 n’est pas un mur de terrasse, mais une section du rempart, puisqu’il présente un parement interne soigné (haut. 0,70 m) et un remplissage en emplekton. Le parement externe à cet endroit n’est pas conservé, mais la largeur de la muraille peut être estimée à 1 m.
À l’Ouest de la structure elliptique T8, on a mis au jour une construction de plan triangulaire constituée de tuiles posées de chant (long. 0,59 m ; haut. 0,24 m ; fig. 7). Aucune trace de cendres n’a été trouvée à l’intérieur. La fonction de cet aménagement demeure inconnue. À proximité de l’entrée du bâtiment T8, on a retrouvé, dans les niveaux archaïques, deux masses compactes identifiées comme les restes d’une production métallurgique artisanale. On a également recueilli de nombreux objets de forme arrondie et percés (peut-être des pesons).
Dans le même secteur, mais à un niveau inférieur, la fouille a dégagé une couche de cendres, comportant des charbons de bois, des os, des coquillages et de la céramique de l’époque protogéométrique-subgéométrique. Les coquillages sont particulièrement nombreux (fig. 8) : ils appartiennent aux variétés cerastoderma glaucum, patellidae et murex. La présence de nombreux fragments de cette dernière variété suggère peut-être une industrie de la pourpre : si cette hypothèse s’avérait juste, Kephala serait le plus ancien site d’Égée attestant cette activité (Xe s. av. J.-C.).
Parmi la céramique recueillie, on signale la présence de fragments d’amphores commerciales d’Égée du Nord et centrale, dont un fragment appartenant au type I de R. Catling (fig. 9), daté probablement du XIe s. av. J.-C. (Catling, R. 1998, Studia Troica 8, 151-187). Ce fragment permet d’attester pour la première fois les contacts entre le golfe maliaque et le Nord-Est de l’Égée à cette période.
Les niveaux comportant de la céramique protogéométrique recouvraient partiellement une structure orientée Nord-Ouest/Sud-Est, appelée T11 (fig. 10). Elle n’a pas été entièrement fouillée, mais il pourrait s’agir d’un mur de terrasse appartenant à une première phase d’occupation du site et sur lequel on aurait installé les fondations du rempart. On signale l’absence quasi-totale de tessons et de mobilier du VIIIe s. av. J.-C., ainsi que de tessons des époques classique et hellénistique.
L’acropole. – Au Nord-Est du site, sur le sommet du plateau, deux murs se recoupant en angle droit (T5 et T6) avaient été découverts et fouillés en 2010-2011 (fig. 11). Deux nouveaux murs ont été mis au jour (T9 et T10, fig. 12). Le mur T9 est interrompu par un seuil, près de l’angle formé entre T5 et T6. La découverte de résidus modernes (des sachets et une bouteille en plastique) au niveau des fondations de l’angle extérieur des murs T5 et T6 indique, sinon une construction récente, du moins une perturbation profonde de ce secteur. Le mobilier recueilli par ailleurs date principalement des époques classique et hellénistique : une oenochoé vernissée et de nombreux fragments de bols à relief. À l’Est du mur T5, on a dégagé un petit dépotoir qui comportait de nombreux tessons d’amphores restaurées avec des agrafes en plomb. À l’Ouest du même mur, on a recueilli des fragments de figurines en terre cuite, des perles en pâte de verre, des aiguilles en os, et d’autres objets qui suggèreraient la présence d’un ancien sanctuaire. Sur les pentes autour du sommet, on a recueilli des tessons de céramique du VIIe s. av. J.-C.
La nécropole. – Une tombe a été repérée dans la baie de Xanemo, au Sud-Est de l’enceinte fortifiée. Il s’agit d’une tombe à enchytrisme. L’amphore (haut. 0,60 m) était déposée à l’horizontale, avec l’embouchure orientée vers le Nord-Ouest. Elle était encadrée, dans sa partie inférieure, de pierres posées de chant (fig. 13). À une distance de quelques mètres vers le Nord-Est, à la jonction de la plage avec le rocher, de nombreuses tuiles recouvrent des couches épaisses de charbon, ainsi que de nombreuses structures et des murs. Leur identification à des tombes ou à d’autres aménagements n’est pas encore attestée.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D’après A. Mazarakis-Ainian et A. Doulgeri-Intzesiloglou, dans le rapport de fouilles à Kephala, Skiathos, en 2012 (http://extras.ha.uth.gr/skiathos/gr/season2012.asp).
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
Fonctionnalités de la carte :
sélectionner un autre fond de plan
se rapprocher ou s'éloigner de la zone
afficher la carte en plein écran
Date de création
2013-03-28 00:00:00
Dernière modification
2023-10-11 12:19:51
Figure(s)
Fig. 8/ Skiathos. - Kephala, concentration de coquillages marins Cerastoderma glaucum et Patellidae.