CHERONNÉE. - Toumba Baloménou - 1986

En 1986 Mme H. Tzavella-Evjen a repris la fouille de la toumba Baloménou, explorée au début du siècle par Sotiriadis, afin d’en préciser le caractère et la morphologie, d’en déterminer la stratigraphie (qui permettrait une meilleure exploitation du matériel des anciennes fouilles) et d’y étudier l’environnement à l’époque néolithique.

Dans une tranchée de 6,25 x 2 m ouverte sur le flanc Est, et dans trois autres plus petites qui reprennent d’anciens sondages, la fouille est descendue à 1 m au-dessous du niveau auquel s’était arrêté Sotiriadis. La séquence céramique, qui va du Néolithique Ancien jusqu’au début du Néolithique Récent, s’établit comme suit :

1) Entre 3 et 4 m de profondeur : 85 % de céramique monochrome rouge ou noire et quelques tessons à engobe blanc, 10 % de céramique peinte en rouge-brun sur fond clair engobé ou non (type A 3 α), 5 % de céramique à décor plastique. Ce niveau a également produit cinq fragments de figurines anthropomorphes, quelques outils en obsidienne et un outil en os.

2) Entre 2 et 3 m de profondeur : la céramique monochrome représente 50 %, la céramique peinte (du type de Chéronée, A 3 β) 35 %, la céramique à décor plastique 15 %. A cela s’ajoutent une tête de figurine anthropomorphe, plusieurs «bobines », de l’outillage lithique et osseux et deux pendeloques en stéatite.

3) Entre 0 et 2 m de profondeur : 50 % de céramique monochrome, 40 % de céramique peinte (larges bandes, lignes ondulées, losanges, réseaux), et 10 % de céramique noire à décor plastique.

La toumba est constituée par une succession de couches de 0,30 à 0,40 m d’épaisseur. Les unes, en terre argileuse, pauvres en matériel archéologique, sont apparemment le résultat d’inondations périodiques, les autres, bourrées de céramique et de débris organiques (ossements animaux et humains épars ou rassemblés en tas, sans traces d’incinération), correspondent à des périodes d’utilisation dont la modalité reste à définir : sépultures secondaires ? cannibalisme ? Ergon 1986 (1987), p. 90-92.