TRYPITI - 1988

À l'issue des trois premières campagnes menées, de 1986 à 1988, sur ce site de la côte méridionale (v. BCH 111 [1987] Chron., p. 575), 36 pièces de l'habitat protominoen ont été mises au jour. La poursuite de la fouille confirme que cette petite agglomération, installée au sommet d'une colline escarpée qui domine la mer, s'organise de part et d'autre d'une rue centrale Est/Ouest de 1,50 m de large, sur laquelle ouvrent toutes les maisons. On en a fouillé 3 au Nord et 5 au Sud. Ce sont des constructions à un seul étage, dont certaines — au centre de l'habitat — s'élèvent encore jusqu'à 2,50 m de haut, et qui se juxtaposent sans murs mitoyens. Au Nord, la mieux conservée est constituée d'une grande pièce centrale et de deux pièces latérales plus petites, à usage de cellier, qui étaient couvertes par une mezzanine ; on en a retiré, entre autres, une série de cruches intactes décorées de bandes sombres sur fond clair (style d'Aghios Onuphrios). Au Sud, l'une des maisons fouillées présentait deux phases architecturales ; la pièce centrale possédait deux piliers carrés supportant la toiture, deux placards encastrés, une banquette et un foyer. Outre la céramique et l'outillage lithique, qui sont très abondants, la fouille a produit une certaine quantité de graines carbonisées (céréales, légumineuses) ainsi que des restes de faune terrestre et marine (en particulier des coquilles de murex).
Une tombe à tholos contemporaine de l'habitat a été partiellement fouillée à 200 m au Sud, au lieu-dit Kalokambos. On y a trouvé des petits vases, un collier de perles en stéatite et trois objets de parure en argent, qui avaient échappé aux pilleurs.
Αρχαιολογία 30 (mars 1989), p. 52-56.