MATALA - 1988

Deux fouilles de sauvetage ont été menées dans des propriétés privées à l'emplacement de la cité antique et de la nécropole située sur les versants Sud et Sud-Est de la colline Nisos, au Nord du port :

— Dans le terrain d'E. Sphakaki, au Sud de la baie, sur le versant septentrional de l'acropole, on a fouillé une rue et des restes de bâtiments dont la dernière phase de construction date du Bas-Empire mais qui reposent sur des murs plus anciens (fin de l'époque hellénistique). Parmi le matériel, on relève un fragment de table ronde en marbre et, en plus de la céramique locale, des importations orientales (phocéennes, pergaméniennes, Çandarli), africaines et, en moindre quantité, italiennes qui témoignent de l'ouverture de l'antique Matala – avant-port de Gortyne – sur les divers centres de la Méditerranée.

— Dans le terrain de I. et I. Kadianakis, plus au Nord et à l'intérieur de la plaine, on a pratiqué une série de sondages qui, sous une épaisse couche de sable, ont révélé la présence d'une couche de céramique (IV^e- début du VII^e s. ap. J.-C.) qui indique peut-être l'existence d'ateliers de céramistes dans la région. Trois des sondages ont été poussés profondément ; des vestiges de constructions sont ainsi apparus, de même que de la céramique tardo-hellénistique et classique, dont un fragment de vase à figures rouges attique qui s'avère être, jusqu'ici, le plus ancien fragment de céramique découvert à Matala.

Dans la nécropole Nord, le Service archéologique projette une étude systématique des tombes rupestres. Le tombeau I comprenait sept sépultures creusées dans le sol et recouvertes de plaques de pierre. On notera qu'elles ont également servi d'ossuaires. Le matériel retrouvé y est plutôt pauvre, la céramique essentiellement locale, à dater probablement de la fin de l'époque impériale et de la période paléochrétienne. ArchDelt 43 (1988) [1993], B'2, p. 534-542.