HALOS. - Magoula Plataniotiki - 2023

À l’Est de la ville hellénistique de Halos, une équipe dirigée par Vladimir Stissi (Institut néerlandais à Athènes) a poursuivi en 2023 la fouille programmée de l’habitat à Magoula Plataniotiki.
Dans le sondage 6 (fig. 1), on a étendu la fouille en 5 secteurs du sondage au Nord et au Sud de la rue étroite Est-Ouest qui sépare la zone en deux espaces distincts.
Dans le secteur au Nord de la rue, la fouille s’est concentrée sur deux secteurs. Le secteur I, dans l’angle Nord-Ouest de la pièce, a permis d’observer plusieurs couches de remplissage et de fondations des murs, sans pourtant identifier de sol. Très près du mur Nord, on a mis au jour un segment parallèle, interprété comme les fondations d’escaliers. Sous ce mur, on a trouvé des fragments d’un pithos brisé qui ne peuvent être explorés davantage. Dans le secteur II, un sondage contre le mur Sud a fait connaître un état de construction plus ancien que le mur Sud, d’orientation Est-Ouest également. Il est possible que l’état ancien près du mur Sud soit contemporain de l’état ancien près de l’angle Nord-Ouest de la pièce.
Dans la moitié Sud du sondage, la fouille a révélé une séquence plus complexe, avec au moins trois états stratigraphiques documentés. Sur le côté Est de la pièce B, on a constaté la présence d’un couloir étroit (de 40-50 cm de largeur) qui la sépare de la pièce A. Le mur situé à l’Ouest de ce couloir avait été auparavant le mur oriental ancien de la pièce B. Le profil Nord du couloir montre que celui-ci était ouvert sur la rue Est-Ouest qui sépare la partie Nord de la partie Sud du sondage.
Dans un deuxième état, ce mur a été démonté jusqu’à son niveau de fondation et recouvert d’un remblai, élargissant ainsi la pièce B jusqu’au mur Ouest de la pièce A. On l’avait déjà observé en 2022 des indices de reconstruction de ce mur. La séquence stratigraphique suggère par ailleurs que la réparation de l’angle Sud-Est de la pièce B ait eu lieu après son extensions vers l’Est.
La fouille a mis en évidence des remplissages qui comportent des tessons qui remontent jusqu’au VI^e s. av. J.-C., mais l’étude des niveaux les plus anciens les place au milieu du V^e s. av. J.-C. Les états les plus récents semblent avoir été détruits en 346 av. J.-C. : les trois états de construction ont eu lieu sur une durée d’un siècle.
Dans la pièce A, la situation semble plus complexe. Le niveau supérieur (épaisseur approximative 0,50 m) correspond à un remplissage composé de briques crues brûlées et de tuiles destiné à rehausser le niveau du sol au même que celui de la pièce B. Dans la moitié Ouest de la pièce, sous ce niveau, on a mis au jour deux niveaux de sols de mortier chacun surmontés d’une couche argileuse (niveau de circulation). Dans l’angle Sud-Est du sondage, on a dégagé l’embouchure d’un puits maçonné en forme de pithos et aux parois revêtues d’argile, ainsi qu’un disque en pierre – vraisemblablement un couvercle pour le puits. On a constaté que la partie supérieur du puits manque et il n’est pas certain que l’embouchure conservée soit celle d’origine. En revanche, il apparaît que le puits ait été creusé dans le niveau de mortier inférieur, puisque la surface de mortier a été enlevée tout autour du puits, puis complétée. Ces structures, les sols et le puits, semblent liés à la phase la plus ancienne de la pièce et des murs Nord et Ouest.  On a exploré davantage le mur oriental de la pièce qui présente aussi une succession d’états de construction, mais l’utilisation dans sa maçonnerie de pierres plates et d’un dallage rend l’interprétation de ce secteur plus compliqué pour le moment et les datations sont encore incertaines.
Dans l’angle Sud-Est du sondage, on a pu déterminer que l'ensemble de galets précédemment interprété comme un mur constitue en fait la surface pavée d’une rue et que ceux-ci éloignent l’eau de pluie de la pièce A en formant un trottoir à l’Ouest de la rue.