MAKRI. – Habitat néolithique - 1990

La campagne de fouilles de 1990 dans l'habitat néolithique fait l'objet d'un article de N. Efstratiou, ΑΕΜΘ 4 (1990) [1993], p. 595-612. De nouveaux sondages ont été ouverts sur le sommet de la toumba (secteur B), où l'un des objectifs était de déterminer l'extension de l'habitat. L'épaisseur des dépôts néolithiques atteint presque 4 m. Les structures de la phase la plus ancienne utilisent une technique de construction inhabituelle, avec pierres et poteaux de bois. Il pourrait s'agir d'enclos à bestiaux. Dans la pièce abritant la « structure à chaleur » évoquée dans le BCH 116 (1992), Chron., p. 920, on a dégagé plusieurs sols intérieurs avec trous de poteau, foyers, fosses-dépotoirs et vases. On signale des figurines et outils en silex et en os. Plusieurs constructions en palis ont été découvertes à des niveaux différents ; dans les sols bien conservés de certaines d'entre elles apparaissaient encore les trous de métiers à tisser. Une intéressante installation en argile et pieux n'a pu être interprétée. Un péribole en pierre, de forme elliptique, entourait peut-être un secteur de l'habitat. La céramique — en majorité monochrome polie noire, marron et rouge, ou noire à sillons, comme celle de Proskynitès — appartient typologiquement aux cultures déjà connues de Sitagroi I-II et III et de Paradimi I-II (V^e millénaire), et correspond à celle de la phase III de Karanovo. Les outils de pierre (silex surtout) et d'os sont également fréquents ; on signale en particulier un grand mortier avec traces de couleur rouge. La plupart des figurines — dont une figurine hermaphrodite — sont anthropomorphes.
Les sondages ouverts autour du sommet permettent d'affirmer que l'habitat préhistorique s'étendait à distance assez importante du sommet de la toumba. Des niveaux préhistoriques ont été découverts sous d'épaisses couches alluviales vierges.