CORINTHE ANTIQUE - 2004
Archaia Korinthos, Palaia
En 2003 et 2004, G. Sanders a poursuivi, dans le terrain de la Panaghia, au Sud-Est du forum, la fouille de la rue romaine qui passait à l'Est de la maison urbaine (v. BCH 127 [2003] Chron., p. 740-744, avec plan, fig. 47), mettant au jour principalement :
– un égout construit et couvert de gros blocs, remanié à plusieurs reprises (IIe, Ve, VIe s. apr. J.-C.) et fréquemment réparé entre le Ier et le IIIe s. apr. J.-C. ;
– deux nouvelles tombes géométriques immédiatement au Nord de celle qui avait été découverte en 2002 (v. ibid., p. 743-744) et qui est maintenant datée des environs de 900-875 av. J.-C.
La première, qui mesurait 2,83 x 2,25 m et contenait un sarcophage monolithique en calcaire encore plus massif que celui de la tombe précédente, a pu être datée en 2004 grâce à la découverte d'un ensemble de 14 vases du GA I déposés à l'intérieur d'une niche creusée dans sa paroi Ouest ; cette tombe paraît légèrement antérieure à la précédente. La seconde tombe, très endommagée par des constructions postérieures – dont les fondations du mur Nord de la pièce A11 de la maison romaine –, mesurait 2,60 x 2,38 m ; elle était elle aussi pourvue d'une niche, qui a livré quatre vases du GM I. L'orientation Nord-Sud des trois tombes suggère qu'elles bordaient une route menant de la partie Est de la vallée de Léchaion vers le Sud. Leur situation, loin des tombes géométriques découvertes sous le forum, témoigne de la dispersion originelle des tombes avant la constitution de la zone funéraire dans la plaine, au Nord des terrasses occupées par l'agglomération. On souligne aussi l'intérêt, du point de vue de l'histoire de la technologie et de l'architecture, des deux sarcophages (qui pèsent respectivement 1,4 et 2,3 tonnes) : leur réalisation et leur transport supposent des moyens et des techniques que l'on ne croyait pas acquis à une date aussi ancienne ;
– à l'Est des trois tombes, une grande fosse rectangulaire contenant du matériel archaïque (vases miniatures, pyxides, œnochoés, cotyles, figurines) qui pourrait être lié à un culte funéraire de commémoration en rapport avec celles-ci ;
– dans la partie Est de la fouille, une pièce souterraine rectangulaire (2,00 x 1 ,56 m) avec escalier d'accès, identifiée comme une cave et qui pourrait faire partie d'un vaste complexe architectural s'étendant dans des terrains non fouillés ; la céramique de son remplissage (West Slope, bols mégariens, vases culinaires) suggère que le dépôt date des environs de 200 av. J.-C. Cette pièce ressemble beaucoup aux structures souterraines associées aux bâtiments I et II découverts au Nord de la stoa Sud, structures datées du IVe s. av. J.-C. et qui semblent avoir eu une fonction publique plutôt que privée.
À l'issue de la campagne de 2004, on sait que la rue romaine mesurait 7,30 m de large. Sa largeur et sa situation sont des éléments importants pour notre compréhension du plan urbain de la colonie après sa refondation par Jules César en 44 av. J.-C. La fouille a également fourni une longue séquence de conduites d'adduction d'eau, qui aide à l'établissement d'une chronologie relative des formes et des dimensions de ces structures au cours des trois premiers siècles de notre ère. Une campagne de sondages géophysiques conduite en 2003 par M. Boyd (BSA) et G. Sanders au pied de l'Acrocorinthe, a par ailleurs montré que la branche Sud du rempart tardo-romain ne suivait que sur 300 m le tracé proposé par T. Gregory (Hesperia 48 [1979], p. 264-280) avant de tourner vers le Nord. Il semble donc que le forum romain était exclu de l'enceinte, qui ne couvrait qu'un quart de la superficie originellement supposée.
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